Ce dimanche 6 février 2022, le directeur général de Ducati Corse, Gigi Dall’Igna, a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Sepang en Malaisie, à l’issue des deux jours de test IRTA marquant le véritable début de la saison 2022.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du responsable italien, dont les machines seront à coup sûr les grandes favorites cette année.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Gigi Dall’Igna sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit de l’anglais.
Gigi, quelle importance ont revêtu ces premiers tests pour Ducati ?
« Ce sont les premiers essais de l’année, nous avons dû sélectionner beaucoup de choses. L’important n’était pas les temps au tour mais le travail que devaient effectuer les pilotes. Samedi nous avons commencé le développement de la nouvelle moto, et je dois dire que je suis assez content. Bien sûr cela pourrait être mieux, mais cela pourrait également être pire. Nous allons devoir travailler dans certains domaines un peu plus que d’autres, mais dès dimanche nous avons trouvé des choses positives, ce qui fait que le chemin que nous devons suivre est à présent bien balisé. Les prochains essais seront également importants car ce seront les derniers de la présaison avant le début du championnat. »
Vous allez avoir huit machines sur la grille en MotoGP cette saison, sans compter votre engagement en MotoE. Comment allez-vous parvenir à tout gérer ?
« Ducati a déjà eu huit motos sur la grille par le passé, et au final tout cela n’est qu’une question d’organisation. Nous avons notre propre façon de gérer cela, donc je pense que ce ne sera pas un problème. C’est par ailleurs important sur le plan technique car cela nous permet bien sûr de récolter bien plus de données. C’est important pour nous d’avoir plus d’informations, non seulement lors de tels essais pour le développement de la moto mais également durant les weekends de course pour bien régler notre machine. Cela nous offre plus de possibilités pour mener des tests et recevoir des commentaires techniques de la part des pilotes. Je ne vois pour l’instant aucun problème se profiler de ce point de vue-là. Toutes les équipes sont très contentes, que ce soit à propos des motos mais également des relations avec le personnel de Ducati. Je ne pense pas du tout que cela soit un problème pour Ducati. En ce qui concerne le MotoE, c’est un nouveau projet, quelque chose de totalement nouveau pour Ducati Corse. Pour le moment je suis très satisfait des premiers essais que nous avons menés avec Michele [Pirro, ndlr] ces derniers mois. Pour le moment, la situation est donc sous contrôle. »
« Le fait d’avoir huit motos va nous permettre d’avoir plus de possibilités pour mener des tests »
Enea Bastianini a réalisé le meilleur temps absolu des essais à Sepang et établi un nouveau record de la piste. Cette saison il pilotera au guidon de la GP21, mais peut-on imaginer que compte tenu de ses performances il puisse bénéficier d’améliorations en cours de championnat ?
« Enea a fait un travail fantastique sur ces deux jours. C’est parfois mieux de ne rien développer et de commencer de but en blanc avec une moto qui est éprouvée et dont on sait qu’elle déjà qu’elle est fiable. Il a fait du très bon travail samedi, et dimanche son chrono était bien sûr excellent tout comme son rythme. S’il continue dans cette voie cette saison, il est clair que nous lui donnerons le meilleur soutien possible. »
La GP21 s’est révélée être une moto vraiment redoutable à la fin de la saison dernière. Sur quoi pensez-vous devoir encore travailler pour rendre la moto encore meilleure ?
« Nous sommes bien sûr très contents à propos du comportement général de la moto de 2021. Mais il est clair qu’en regardant certaines courses l’an passé nous avons joué de malchance, comme à Assen. Je pense notamment que nous avons encore des problèmes de performance à régler dans les entrées de virages à haute vitesse. »
« Nous avons encore des problèmes à régler dans les entrées de virages à haute vitesse »
Les machines élaborées par Ducati ont longtemps été cataloguées comme étant des machines véloces, mais à présent il semble que vous soyez parvenu à obtenir une machine bien plus complète. Quels vont être les domaines clés dans le développement des futures motos selon vous ? Va-t-on rester sur des secteurs traditionnels tels que le moteur ou le châssis, ou bien les innovations vont-elles davantage se porter sur l’aérodynamique, le ride-height device ou bien encore l’électronique ?
« Il n’y a pas vraiment un secteur plus important qu’un autre, il faut développer tous les secteurs. Au final, ce qui est important c’est d’avoir un bon compromis, un bon équilibre entre tous les domaines de la moto, et c’est l’objectif de tous nos ingénieurs. En ce sens, la GP21 est la moto la plus aboutie de ce point de vue, mais nous voulons bien sûr réaliser encore des progrès sur la machine actuelle. »
« La GP21 est la moto la plus aboutie, mais nous voulons bien sûr réaliser encore des progrès sur la machine actuelle »
Pouvez-vous nous parler un peu plus du ride-height device qui a été introduit lors des essais de Sepang sur la Ducati, et qui a semblé si prometteur ?
« C’est délicat de rentrer dans les détails techniques. C’est un nouvel système, et je pense que c’est un domaine dans lequel tout le monde dans le paddock a cherché à progresser durant l’hiver. »
Du point de vue du championnat, vous attendez-vous à voir dans votre camp uniquement Pecco Bagnaia se battre pour le titre, ou bien d’autres pilotes Ducati pourraient se mêler à la lutte pour la victoire finale ?
« Je pense que ça n’a pas de sens de donner un avantage à un pilote plus qu’à un autre en début de saison. C’est important que tout le monde débute au même niveau, et une équipe comme Ducati ne peut pas se permettre de faire de différences entre les pilotes en début de saison. D’ailleurs, je me dois de soutenir tous les pilotes qui évoluent sur Ducati en cours de saison. »
