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Certes, le premier jour du test MotoGP à Sepang tenait en haleine les passionnés depuis des semaines, mais nul ne s’attendait à ce qu’il s’avère aussi dramatique sur la piste !

Car avant même de s’intéresser au moindre chrono sur la feuille des temps, c’est bien sur l’asphalte que s’est joué une partie du début de saison, payé au prix fort dans la chair de certains de ces champions. Qu’on se rende compte : 3 pilotes sont déjà blessés et rentrent en Europe pour se faire opérer, compromettant ainsi leur début de saison !

Jorge Martin (Aprilia Racing) doit faire face à un début difficile dans la défense de son titre après avoir été victime de deux chutes lors de la première journée, la deuxième le laissant avec une fracture fermée de la tête du 5e métacarpe de la main droite et d’une fracture fermée des 3e, 4e et 5e métatarsiens du pied gauche. Lorenzo Savadori le remplacera pour poursuivre le développement de la RS-GP25.

Pour Fabio Di Giannantonio (Pertamina Enduro VR46 Racing Team), on nous rapporte une énorme bourde (on n’ose même pas vous raconter…) effectuée après la ligne d’arrivée, se facturant au prix fort d’une fracture de la clavicule gauche, alors que Raul Fernandez (Trackhouse MotoGP Team) s’est pour sa part relevé avec une fracture à la main gauche et d’un orteil cassé au pied droit.

D’autres chutes sont survenues aujourd’hui, moyennes ou petites, et on se perd en conjectures pour en trouver les causes : températures plus fraîches que lors du shakedown, vent davantage présent, habitudes et réflexes à retrouver après la longue pause hivernale pour les pilotes n’ayant pas pris part au shakedown? Sans doute un peu des trois…
Nous souhaitons à tous ces pilotes une convalescence aussi rapide que possible, car ils auront maintenant le temps de réfléchir au meilleur moyen de revenir rejoindre au plus vite leurs petits camarades moins infortunés.

Parmi ces derniers, Fabio Quartararo (Monster Energy Yamaha MotoGP) s’est avéré le plus rapide après avoir également remporté le Shakedown. Son meilleur temps en 1’57.555 est déjà un peu plus rapide que le 1’57.794 réalisé lors du shakedown 2025, et également meilleur que le 1’58.228 réalisé lors du même test en 2024 ainsi que sa qualification 2024 en 1’57.592. C’est de bon augure pour une première journée de test officiel, mais le Français bénéficie évidemment en partie de sa participation au shakedown et garde les pieds sur terre.

« Eh bien, vous savez, je ne veux pas être trop positif dès le début. Je pense que nous travaillons de manière satisfaisante. Ce n’est que le premier jour du test. Nous devons voir aussi les autres: nous pouvons déjà voir que beaucoup d’entre eux sont allés très vite le premier jour. Nous sommes ici pour trois jours, donc nous devons être neutres et essayer de bien travailler et nous verrons où nous en serons en Thaïlande. »

Sepang

Également empreint d’une satisfaction mesurée mais profonde, Marc Marquez n’est qu’à 51 millièmes en se concentrant avant tout sur les choix à faire concernant son moteur, avant le gel de ce dernier pour deux saisons.

« Je comprends pourquoi Ducati a une des meilleures motos de la grille, parce qu’ils ont été très calmes quand ils ont découvert le problème et qu’ils ont été capables de le résoudre. Alors demain, on continue le même plan et on essaie de se rapprocher de plus en plus des meilleurs, puis on verra bien. »
Il n’y a plus beaucoup à se rapprocher…

Alex Marquez (Gresini Racing MotoGP) complète le trio de tête devant son coéquipier Fermin Aldeguer, qui a été le plus rapide des débutants mercredi. Un beau travail collectif que le rookie n’a pas jugé difficile, malgré qu’il le fait qu’il soit le pilote le plus jeune du plateau.

« Je suis très heureux. Nous sommes dans le top 5, et avec les conditions de piste plus difficiles par rapport au shakedown, j’ai roulé 0,35 seconde plus vite. Je ne me suis pas concentré sur l’attaque du chrono, mais c’était facile de faire des tours rapides. »
Nombreux sont pourtant ceux qui aimeraient pouvoir en dire autant…

Franco Morbidelli (Pertamina Enduro VR46 Racing Team) est cinquième sur une GP24 qu’il a déjà expérimentée l’an passé.

« Le premier jour a été positif, car je m’entends bien avec l’équipe et j’ai été rapide sur la piste. Le travail est différent lorsque vous n’avez pas une moto d’usine, mais il est certain que nous avons essayé beaucoup de choses, et c’était une journée importante. »

En 1’58.115, Joan Mir (Honda HRC Castrol) place la première Honda en 6e position et retrouve le sourire en se rapprochant à neuf millièmes du meilleur chrono du pilote d’essai Aleix Espargaro au Shakedown. Le Majorquin va bien dormir cette nuit…

« Aujourd’hui, nous avons essayé deux motos différentes, pas tout à fait une ancienne et une nouvelle, et nous avons déjà beaucoup travaillé dans la matinée. Je suis heureux parce que nous avons compris la direction que nous voulions prendre pour ce test, un réglage et une géométrie qui m’ont permis de piloter comme je l’entends et de sourire en le faisant. Honda a apporté un package qui me permet de faire ce que je veux sur la moto, c’est l’essentiel. J’étais heureux et je souriais à chaque sortie parce que je prenais du plaisir à piloter la moto. »

On ne reviendra pas sur les « exploits » de Fabio Di Giannantonio, qui précède tout de même Jack Miller (Prima Pramac Yamaha MotoGP), 8e, au guidon de la M1. Ce dernier précède de deux positions sont coéquipier Miguel Oliveira et ressent grosso-modo la même chose.

« Jour après jour, je me sens de plus en plus à l’aise sur la moto. Cette période de transition où vous essayez de vous approprier la moto est ce qui est vraiment important et dans l’après-midi, j’ai vraiment commencé à me sentir à l’aise sur la M1. Je me sens à l’aise sur la moto, les réglages sont là et nous avons donc pu travailler pendant la journée, tester certaines choses et essayer d’avancer. Je m’amuse beaucoup. La Yamaha vous permet de faire quelque chose de différent des autres motos que j’ai pilotées par le passé, en termes de vitesse de passage en courbe, etc. Une fois que vous ressentez la confiance que vous donne la moto, bien sûr votre style de pilotage change, mais heureusement pour moi, je pense toujours que je peux piloter avec le style typique de Jack Miller en termes de façon d’entrer dans le virage et de freiner fort, d’être capable de faire glisser la moto pour l’aider à s’arrêter. C’était mon plus grand point d’interrogation, et maintenant que je peux le faire sans compromettre les points forts de la M1, je suis heureux. »

Johann Zarco (Castrol Honda LCR) figure dans le top 10 en se classant P9. Comme à son habitude, le Français fait confiance à son constructeur et travaille sans relâhche.

« Nous travaillons très dur, c’est une première journée solide. Je suis confiant dans la façon dont le HRC veut préparer les choses. Dans l’ensemble, nous avons réussi à contrôler la situation et à faire du bon travail, même avec des pneus différents, et c’est important. Je suis heureux de voir que je contrôle mieux la moto, car je peux sentir mon expérience de pilotage, et cela va nous aider à continuer à progresser. »

Chez KTM, on notera le tir groupé, très serré, réalisé par Pedro Acosta (Red Bull KTM Factory Racing), P11 après une chute dans le virage 13, Brad Binder et Maverick Viñales (Red Bull KTM Tech3). Le requin espagnol a travaillé en profondeur et, selon ses propos, a encore une marge de progression, n’ayant vraiment chercher le chrono…

« Je pense que j’étais le seul à ne pas courir après les chronos. »

Sepang

Enfin, on ne peut pas ne pas parler de Francesco Bagnaia (Ducati Lenovo Team), 17ème sur la feuille des temps sur sa GP25 aujourd’hui, mais toujours détenteur du record du circuit en 1’56.337. Le pilote italien dégrossit posément sa Ducati GP25, qu’il trouve meilleure en accélération, mais un peu moins bonne au freinage. Cela tient apparemment aux réglages électroniques qui gèrent le moteur, et nul doute que le Turinois ne restera pas longtemps dans cette zone du classement…

 « La réponse de l’accélérateur sur le GP25 est très douce et précise, légèrement meilleure que sur le GP24, qui pompait davantage en sortie de virage. Le meilleur atout de la GP24 était la phase de freinage. Dans l’ensemble, nous ne sommes pas encore au même niveau. »

Pecco Bagnaia

Ne tirons aucune conclusion de cette première journée, et rendez-vous demain matin (très tôt) pour la suite de ce feuilleton captivant !

Classement du test MotoGP à Sepang J1 : 

Crédit classement : MotoGP.com

Test Sepang
Test Sepang