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Construit  en seulement 14 mois à proximité de Kuala Lumpur, la capitale de la Malaisie, le Circuit International de Sepang (SIC) accueille un Grand Prix MotoGP depuis 1999. Depuis 2010, il sert également de lieu de test officiel pour les essais de pré-saison.

Malgré une longueur de 5,5 kilomètres, les meilleurs chronos y sont restés dans une fourchette de deux secondes au cours de la dernière décennie. L’année 2022 verra-t-elle la barre des 1’58 se briser ? C’est tout à fait possible…

Début février 2010, Valentino Rossi y établit la référence en 2’00.925 sur sa Yamaha 800cc, devant Casey Stoner, Jorge Lorenzo et Dani Pedrosa. Trois semaines plus tard, le Docteur abaisse le chrono en 2’00.271 reléguant son rival australien à 0.241 seconde.

L’année suivante, les Honda ont le vent en poupe lors du premier test et c’est Marco Simoncelli qui réalise 2’00.757 devant les deux motos officielles de Dani Pedrosa et Casey Stoner. Trois semaines plus tard, le trio de tête est le même mais c’est Casey Stoner qui franchit pour la première fois la barre des 2 minutes, en 1’59.665.

2012 marque le retour des 1000cc, et Shuhei Nakamoto, le grand patron du programme MotoGP chez Honda, analyse alors : « Je pense que pour le même cadre, l’avantage par rapport aux 800 est d’environ deux dixièmes, en fonction de la piste. Sur les tortueuses, telles que Laguna Seca, c’est encore moins. L’avantage est la vitesse et l’accélération mais seulement près de la vitesse maximum, quand le Traction Control et l’anti wheeling ne sont plus activés. Il y a trop de puissance, comme cela est déjà le cas avec la 800, mais sur la 1000, elle est distribuée différemment, en s’appuyant sur ​​plus de couple. Le problème reste la consommation d’énergie, limitant les meilleures performances. Nous avons toujours seulement 21 litres de carburant disponibles et devons développer une nouvelle technologie pour avoir un meilleur contrôle de la consommation et tirer le meilleur de chaque gallon. C’est une nouvelle approche. »

Lors du premier test, et malgré les deux longues lignes droites censées favoriser la puissance des 1000cc, Casey Stoner parvient tout juste à améliorer son meilleur chrono de l’année précédente, grâce à un 1’59.607. Lors du test 2, l’Australien est toujours le plus rapide mais repasse toutefois au-dessus des 2 minutes, en 2’00.473.

En 2013, Dani Pedrosa ne peut faire mieux, en 2’00.100, puis Yamaha reprend l’avantage lors du deuxième test grâce à Jorge Lorenzo, mais en seulement 2’00.282. L’absence de l’Australien se fait sentir…

Dès les premiers tests 2014, Marc Márquez améliore la référence en 1’59.533. En l’absence du pilote espagnol lors du deuxième test suite à une chute en tout-terrain, c’est Valentino Rossi qui se retrouve en haut du classement, l’icône italienne parvenant in extremis à repasser sous les deux minutes, en 1’59.999.

Marc Márquez reprend le flambeau lors du test 1 de 2015 et pulvérise même la barre des 1’59, en 1’58.867 ! Lors du deuxième test, le pilote Honda sera toujours le plus rapide, mais en 1’59.115.

A partir de 2016, il n’y a plus qu’une seule série de tests en Malaisie. Celle-ci voit Jorge Lorenzo mener les débats, le Majorquin inscrivant 1’59.580 avec les nouveaux pneus Michelin devant deux représentants Ducati, Danilo Petrucci et Héctor Barberá. La transition entre Bridgestone et Michelin s’est faite en douceur, même si le manufacturier français concède environ une demi-seconde pour son retour dans l’arène du MotoGP…

En 2017, Yamaha conserve l’avantage grâce à Maverick Viñales en 1’59.368 devant Andrea Iannone et Marc Márquez.

2018 voit le retour de Jorge Lorenzo au premier plan, mais cette fois au guidon de la Ducati, celui-ci battant même la référence de Marc Marquez datant de 2015, grâce à un chrono en 1’58.830.

2019 est l’année Ducati, la firme de Borgo Panigale trustant les quatre premières places avec Danilo Petrucci, Francesco Bagnaia, Jack Miller et Andrea Dovizioso. Les GP19 ont fait parler la poudre et Petrux a abaissé la référence en 1’58.239.

 

 

En effet, Fabio Quartararo effleure seulement cette référence en 2020, en 1’58.349, quelques jours seulement avant que la pandémie mondiale ne vienne bouleverser le déroulement des activités.

Aucun test n’a eu lieu en Malaisie en 2021, mais même si les moteurs ont été gelés en 2020 et 2021, les MotoGP ont continué à progresser, avant tout avec l’introduction du ride height device et le perfectionnement de l’aérodynamique.

Avec des moteurs « libérés » en 2022, on pouvait penser que la barre des 1’58 semblait à portée de tir, mais celle-ci résistait encore un peu, Enea Bastianini s’avérant le plus rapide, en 1’58.131.

Les chronos réalisés en 2023 montraient la belle progression effectuée par les Ducati, Luca Marini affichant 1’57.889 devant Francesco Bagnaia. Plus qu’une augmentation de la puissance du V4 de Borgo Panigale, on peut sans doute attribuer cette progression à la maîtrise des ride height devices et de l’aérodynamique.

Enfin, en 2024, la Desmosedici démontrait un véritable bond en avant, en améliorant la référence de plus d’une seconde, au mains de Francesco Bagnaia : 1’56.682 !
Une grande partie de cette spectaculaire progression vient du fait que, contrairement à ses adversaires, la Ducati a tout de suite su tirer profit du nouveau pneu arrière Michelin offrant plus d’adhérence.
Les conditions du test étaient également particulièrement bonnes, sans les habituelles traces d’humidité vues par le passé.

Pour 2025, Luigi Dall’Igna a prévenu : même si Ducati dispose en réserve d’un nouveau cadre, d’un nouveau carénage, d’une nouvelle spécification moteur et d’autres éléments, il n’y aura pas de révolution, et seuls seront homologués les pièces qui feront l’unanimité chez Francesco Bagnaia, Marc Marquez et les ingénieurs. En cas de doute, ce sera remisé.

Concourant pour un constructeur de rang A aux concessions, les pilotes officiels ne participeront pas au shakedown. Cela leur laisse donc seulement 3 jours pour établir leur base de réglages en vue de la première moitié de saison, avant de s’occuper du chrono et, peut-être, de viser les 1’56.5. Absolument rien d’impossible puisque Pecco Bagnaia a établi la pole 2024 en 1’56.337 ! A moins que son coéquipier aux dents longues, ou Jorge Martin, portant le #1 et deuxième en 1’56.553 sur la grille du GP2024, ne fassent un coup d’éclat…

Faîtes vos jeux…

MotoGP Test Sepang 2025
MotoGP Test Sepang 2025
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