La pré-saison de la catégorie MotoGP s’est achevée hier avec la dernière journée d’essais sur le circuit international de Losail. Si les deux frères Alex et Marc Marquez y avaient des objectifs différents, c’est finalement l’aîné qui a pris le commandement de la fratrie, contrairement au test en Malaisie.
Pour Alex Marquez, qui il y a quelques mois avait eu du mal à trouver « le bon feeling » sur ce circuit qatari, le propos était de voir ses sensations s’améliorer. Une plus grande confiance sur le train avant et une moto plus stable en général ont permis au numéro 73 de travailler en vue de la course. Le premier jour, il a également été victime d’une chute dans le virage 14, sans aucune conséquence, et termine finalement P13 à quasiment une seconde de Francesco Bagnaia.
Pour Marc Marquez, la cible était à priori moins ambitieuse, se limitant à s’acclimater toujours un peu plus à sa nouvelle monture, la Ducati GP23. Pourtant, mMalgré quelques problèmes techniques (il s’est arrêté dans le virage 15 après un tour), les résultats n’ont pas tardé à se faire sentir. Bon dans l’attaque au chrono (4ème temps), bon aussi dans le rythme de course malgré une première chute enregistrée (au virage 4 sans égratignures), la star de la catégorie peut estimer avoir coché toutes les cases d’un programme aussi progressif que chargé, ce que ses adversaires n’ont pas manqué de remarquer…
Avant de rentrer en Espagne, Marc Marquez a résumé ainsi ce dernier test, tout en affichant clairement ses objectifs: « Je me suis senti plus à l’aise avec la moto dès le départ, j’ai pu commencer à jouer avec le corps et c’est déjà une amélioration. Mon instinct me porte encore vers un autre type de moto, mais petit à petit nous travaillons sur mon instinct et nous changeons mon style de pilotage. L’attaque du chrono s’est bien déroulée, même si c’est toujours le point le plus difficile pour moi. En rythme de course, nous nous sommes améliorés. Nous avons beaucoup essayé et nous avons poussé jusqu’à la limite, allant même jusqu’à subir ma première chute (virage 4). Sommes-nous satisfaits ? Oui, même si nous sommes encore loin de Bagnaia, Bastianini et Martin. »
L’octuple champion du monde détaille sa stratégie qui l’a amené à la 4e position…
« Il n’y a pas de secrets là-dedans. J’ai été très calme tout au long de la pré-saison parce que je savais; étape par étape, pas de panique. Parfois j’étais très loin, mais c’était important de comprendre toutes les étapes, parce que c’est une nouvelle moto. Aujourd’hui, c’était le jour faire un pas de plus et augmenter le risque, et c’est ce que j’ai fait. J’étais plus proche, surtout dans le time attack. J’ai aussi assez bien poussé dans le long run. Les temps au tour ne le montrent pas vraiment car il y a eu un problème avec le transpondeur. Mais ça allait. La première chute est également arrivée, mais c’est normal, parce que comme je l’ai dit : j’ai augmenté le risque aujourd’hui. La première chute avec la Ducati est arrivé après six jours d’essais. »
Cette chute est-elle le signe que le champion espagnol vise plus haut et plus vite que ce qu’il veut bien avouer ?
« Bien sûr, vous ne voulez jamais tomber et rester toujours sur la moto. Mais c’est vrai, j’ai vu que je partais large, que je tournais trop vite, mais je me suis dit « Bon, c’est quoi la limite avec cette moto ?' ». J’avais déjà fait 12 tours dans le long run et environ 20 étaient prévus, mais avec le drapeau rouge, c’était environ 18. Alors je me suis dit « OK, maintenant il reste cinq tours, donc je vais essayer d’aller encore plus vite ». Peut-être que je l’ai fait là où nous ne pouvons pas le faire avec cette moto, et je suis tombé en perdant la roue avant dans le virage 4. Mais il était également important de comprendre ces choses. Jusqu’à présent, j’ai toujours piloté de manière très douce et régulière, sans m’attaquer aux derniers dixièmes de seconde. En compétition, on dit toujours que les trois derniers dixièmes sont les plus difficiles et c’est là que je me trouve maintenant. Je suis à deux, trois, et parfois même quatre dixièmes, des meilleurs. Maintenant, je dois comprendre comment me rapprocher d’eux. Trois, quatre ou cinq pilotes sont encore plus rapides que nous, notamment Bagnaia, Martin et Bastianini, mais on verra; aujourd’hui j’étais plus proche qu’en Malaisie. Nous devons comprendre le chemin étape par étape afin d’en tirer des leçons. »
L’Espagnol de 31 ans a connu des petits soucis techniques, aussi bien le premier jour en Malaisie que le dernier au Qatar, mais cela ne l’inquiète aucunement.
« Non, je ne suis pas inquiet, il n’y a eu qu’un seul problème technique qu’ils ont résolu très rapidement. Hier, nous n’avions roulé qu’avec une seule moto, et lorsque nous avons commencé aujourd’hui, lors du premier run avec la moto numéro un, il y a eu un petit problème. Mais ils l’ont réparé très rapidement et heureusement pour moi, la journée d’aujourd’hui a été stable. Il était temps de prendre plus de risques sur la moto (rires). »
Quant à ses objectifs pour le premier Grand Prix de la saison, qui se déroulera sur le circuit qatari (7-10 mars), Marc Marquez se veut réaliste.
« De manière réaliste pour le Qatar, je pense que nous pouvons nous battre pour la cinquième ou la sixième position. Mais le week-end de course, c’est différent. Ces gars, comme Pecco, Martin, Bastianini, connaissent très bien la moto et sortent, poussent et sont très rapides tout de suite. Je suis encore loin d’eux mais j’essaie d’apprendre leur style de pilotage et comment ils gèrent les problèmes. Pas à pas, j’espère me rapprocher. Est-ce que cela suffira ? Pour le moment, je ne sais pas mais nous sommes un peu loin. »
La prochaine sortie officielle correspondra au premier Grand Prix 2024, qui se déroulera sur le circuit qatari du 7 au 10 mars.
Résultats du test MotoGP au Qatar :
Crédit classement : MotoGP.com