Il n’y a pas eu de miracle au Qatar pour Pol Espargaró. Lors de ce tout premier jour passé sur une Honda qui sera sa nouvelle machine en MotoGP, il a serré les dents pour se contenter d’un dix-septième temps qui le met à presque une seconde de son équipier du moment, soit Stefan Bradl qui connait la RC213V comme sa poche. Dernier du quatuor Honda, il sait qu’il va devoir être patient et déterminé. Pour le moment, Marc Marquez n’a pas à s’inquiéter …
Pol Espargaró a fait ses débuts dans l’équipe d’usine Repsol Honda. Lors de la première journée d’essais MotoGP au Qatar, l’Espagnol avait tout à découvrir, la moto comme l’équipe. Le chrono n’était donc que secondaire pour cette entame dans le millésime 2021. Débutant, même de marque, Pol Espargaró s’est contenté de la 17e place après quatre ans dans l’équipe d’usine KTM et, comme prévu, il a été le plus lent du quatuor HRC composé aussi de Bradl (2e), d’Alex Márquez (10e) et de Nakagami (11e).
« Nous avons beaucoup de travail devant nous », reconnait Pol Espargaró au vu de son classement et à 1.191 secondes du leader qui n’est autre que son frère ainé Aleix qui a fait plaisir à Aprilia. « Je dois encore trouver la limite de la moto, c’est très difficile. Il y a beaucoup de pilotes jeunes et très rapides qui poussent tous fort tout de suite ».
Il ajoute : « tout s’est bien lors de ce premier jour, je me suis occupé de choses de base comme la position et je suis resté à l’écart de l’électronique ou de la configuration du châssis. J’ai essayé d’en apprendre le plus possible et j’ai roulé avec deux pneus arrière toute la journée ».
Pol Espargaró : « la Honda et la KTM sont trop différentes »
Espargaró ne veut faire aucune comparaison entre la KTM et la Honda. « Elles sont trop différentes », soulignait celui qui a fini à la cinquième le dernier championnat. « Cela n’aide pas si je me souviens comment j’ai piloté la KTM. Je me sens déjà assez à l’aise sur la Honda. Le plus important est que vous compreniez l’avant, la sensation du pneu avant est ce que vous devez trouver. Il faut être bon sur les freins et la vitesse dans les virages doit être correcte. J’ai déjà assez bien maîtrisé la roue arrière dans la phase d’accélération. Vous devez approcher la limite petit à petit et en attendant analyser dans quels domaines vous perdez. J’ai déjà regardé certaines données ».
Pol Espargaró a accès aux données de Marc Márquez. « Stefan Bradl a aussi beaucoup plus confiance en l’avant que moi », a ajouté la recrue Honda. « Dans certains domaines, je suis aussi bon qu’eux, dans d’autres, il y a beaucoup à faire. Stefan lâche les freins plus vite dans le virage, mais c’est normal car il connaît mieux les limites de cette moto. Il n’a pas à faire deux ou trois tours avec un nouveau pneu pour obtenir un temps au tour rapide, il peut l’utiliser immédiatement. J’ai réalisé mon meilleur temps avec un vieux pneu de sept tours. Cela montre le grand écart que j’ai sur mes coéquipiers. Je suis sûr que les choses iront beaucoup mieux dimanche. Je me rapprocherai de plus en plus de la limite, et alors je tomberai et je saurai où elle se trouve ».
« Je n’ai que cinq jours avant le début de la saison », dit Espargaró. « Cela ne suffira pas pour tout apprendre. J’ai reçu beaucoup de conseils et de suggestions, trop. Mais c’est bien que l’on me dise ce que je fais de mal. C’est important dans une équipe comme Honda, qui gagne avec Marc Márquez presque tous les week-ends. C’est bien que je puisse beaucoup parler à Bradl, il est déjà très rapide. Ce n’est que lorsque je serai à un niveau supérieur que nous commencerons mon adaptation à la moto. Stefan a fait beaucoup de travail préparatoire pendant l’hiver ».
Une assiduité de l’Allemand au guidon qui fait d’ailleurs débat. Reste qu’à découvrir l’analyse de Pol Espargaró, on se rend compte qu’il va lui falloir un moral d’acier pour réussir dans sa nouvelle quête. Ses prédécesseurs sont passés par là …
MotoGP Test Qatar 1 J1 : chronos