Enea Bastianini va devoir garder le moral, ses nerfs et son courage dans un box Ducati officiel où, pour le moment, il est en échec dans la confrontation directe avec son équipier Champion du Monde en titre Pecco Bagnaia. Il doit certes encore prendre ses marques dans son nouvel environnement, mais lors des deux jours du test de Portimao, il n’a clairement pas tenu la comparaison sur la piste avec l’autre GP23 rouge. Avant de penser à l’atteindre, il lui faudra déjà s’imposer sur le reste du clan Ducati, particulièrement véloce. C’est bel et bien une saison différente de celle de 2022 que va appréhender « Bestia ».
A la lecture de la dernière feuille des temps du test de Portimao, Enea Bastianini regrette un peu plus de quatre dixièmes sur un tour lancé face à son équipier Bagnaia, équipé de la même Ducati. Sixième, il suit les deux pilotes de la VR46, un Quartararo ressuscité sur une Yamaha qui sauve l’honneur du Japon, notre Johann Zarco sur l’autre GP23, et, donc, son voisin de box champion du monde. Pour le moment, on est loin du duel attendu entre italiens.
Sur cette situation, Bastianini explique en toute franchise : « disons qu’en ce moment Pecco fait une petite différence sur tout le monde. Surtout sur le tour lancé, qu’il fait toujours très bien ». Le troisième du dernier championnat ajoute : « il est très doué pour fermer les gaz de la bonne manière. C’est un aspect où je suis généralement un peu plus agressif, c’est donc ce qui me handicape encore à ce jour. J’arrive toujours à faire des tours corrects mais quand je dois faire quelque chose de plus, je lutte plus ». Et il le reconnait : « sur ce tracé je vais devoir m’adapter un peu et essayer d’utiliser un peu son style, car ça paye ».
Enea Bastianini : « je pense qu’il nous faut encore quelque chose pour nous battre pour la victoire mais nous ne sommes pas loin«
Reste que ce dimanche en Algarve a été plus agréable que le samedi de la veille pour « Bestia ». Après le jour 1, il n’était que 17e, sans avoir pu aller défier le chrono à cause d’une chute au virage 4. Et ce dimanche il est remonté à la 6e place. Reste cependant cet écart important de 0,405 seconde sur son équipier… « samedi a été un peu malheureux, nous avons eu deux petits soucis et perdu du temps. J’ai passé une heure et demie dans les stands. J’ai fait une erreur, l’équipe a fait une erreur – et ce n’était pas vraiment une bonne journée », rappelle le nouveau venu dans l’équipe d’usine Ducati Lenovo. « Dimanche, nous avons commencé avec une mentalité différente. Cela nous a permis de faire de grands pas en avant immédiatement ».
« Nous n’avons pas de tests particuliers » précise-t-il, « on s’est concentré sur les réglages de la moto et mon style de pilotage en vue de la première course. J’ai dû changer un peu mes lignes car mon style de pilotage ne rapporte pas vraiment sur cette piste. Je pense qu’il nous faut encore quelque chose pour nous battre pour la victoire mais nous ne sommes pas loin. La différence avec la moto de l’année dernière n’est pas si grande, mais les points forts sont différents. Peut-être que je dois travailler un peu plus pour comprendre cela ».
Il termine : « j’ai fait ma première simulation de course de sprint et je ne pense pas que la durée de vie des pneus sera un problème. Ces deux journées ont été positives, même si nous n’avons vraiment pas eu de chance le samedi. En tout cas, je suis heureux et prêt pour le premier Grand Prix de l’année ».
MotoGP, Test Portimao J2 : chronos
Crédit classement motogp.com
