Aleix était arrivé en Malaisie plutôt confiant et heureux de disposer de la toute nouvelle Aprilia RS-GP dotée du moteur V4 à 90°, même si la moto n’avait jamais roulé avant d’être envoyée à Sepang.
Lors du déverminage (« shakedown ») seuls Aprilia et KTM pouvaient aligner leurs pilotes permanents grâce aux concessions, contrairement à Honda, Yamaha, Ducati et Suzuki qui devaient alors se contenter de faire rouler leurs pilotes d’essai. Aleix Espargaró réalisait lors de ces trois jours initiaux le deuxième chrono en 1’59.622, à 0.178 du leader, son frère Pol (KTM, 1’59.444).
Dans cette deuxième série d’essai, cette fois officielle avec tous les pilotes, lors du premier jour Aleix réalisait le septième temps pour le compte de l’Aprilia Racing Team Gresini en 1’59.427 à 0.482 du leader Fabio Quartararo et à seulement 0.060 du sixième Maverick Viñales (Yamaha).
Le samedi, le leader de l’équipe Aprilia progressait de nouveau et c’est ainsi qu’il apparaissait en onzième position au classement confondu après les deux premiers jours en 1’59.224 à 0.652 de Fabio Quartararo, et à 0.108 du dixième Valentino Rossi.
Lors de la troisième et dernière journée, Aleix améliorait finalement en 1’58.694, ce qui lui valait la dixième position à 0.345 de Quartararo, ce qui était un écart minime et impressionnant. Manifestement, la nouvelle Aprilia était bien née et semblait bien s’accorder avec les nouveaux pneus Michelin. Espargaró devançait par exemple des gens comme Marc Márquez, Franco Morbidelli et Andrea Dovizioso.
Aleix tentait d’effectuer la distance d’une course, pour évaluer le comportement de la nouvelle RS-GP sur la durée. L’accélération semblait perfectible. La tentative longue distance prit fin au bout de douze tours en raison d’un problème technique (échappement).
Au classement général des trois jours, Aleix se classait dixième avec son temps de 1’58.694.
Selon Aleix Espargaró, « Je suis absolument satisfait et je
voudrais vraiment remercier tous ceux qui, chez Aprilia Racing, ont
permis de mettre sur la piste ici une moto aussi nouvelle et
compétitive. La RS-GP 2020 s’est améliorée sous tous les aspects.
C’est un pas en avant qui, franchement, m’a presque surpris. Il est
clair qu’il y a de nombreux domaines dans lesquels nous devons
travailler, mais ce sont des problèmes dus au jeune âge du projet
et non de réelles lacunes. À la fin des trois jours, j’aurais aimé
être plus proche des leaders avec le pneu tendre, mais avec ce type
de pneu je ne le sentais pas. En revanche, en configuration course,
même avec des pneus usés, j’étais extrêmement rapide. Nous devons
continuer à pousser, car il ne reste que quelques semaines avant la
première course, mais je quitte la Malaisie avec le sourire.
»
« Je suis satisfait du travail de ce dimanche. J’ai pu aller un peu plus vite avec les pneus tendres, même si je m’attendais en fait à pouvoir m’approcher un peu plus d’un petit 1’58. »
« La simulation de course était impressionnante, j’ai eu un
petit problème au 13ème tour, quand un tube d’échappement s’est
cassé et que j’ai été obligé de m’arrêter, mais je me sentais
vraiment bien sur les pneus moyens, les pneus de course.
»
« J’ai été très régulier sur le rythme, constamment en
1’59.5, allant souvent encore plus vite. Puis, quand il restait
environ sept tours à faire à la fin de la simulation, j’ai senti la
puissance chuter de plus en plus. J’ai réalisé que j’avais un
problème avec l’échappement et je me suis arrêté. C’est dommage
parce que je me sentais vraiment compétitif et je pense que
j’aurais pu être en 1’59 pendant les vingt tours, mais la moto est
très jeune donc c’est normal. »
« Si on regarde le rythme et qu’on le compare avec celui des
pilotes Suzuki mais aussi celui de Quartararo, j’étais plus rapide.
J’en suis très heureux. En général, je suis content, j’aurais aimé
être encore plus près du sommet en termes de vitesse sur le sec,
mais nous parlons de 3 dixièmes du plus rapide, donc je suis
content. »
« Les techniciens n’étaient pas vraiment convaincus de me laisser essayer le long run, mais à mon avis, il était vraiment important de comprendre comment cela se passerait du point de vue de la température sur la moto et comment je me sentais après plusieurs tours. Bradley a travaillé sur beaucoup de choses lors de ces tests, Lorenzo (Savadori) a également fait une partie du travail sur la nouvelle moto. »
« Sûr, avoir un pilote rapide comme Andrea (Iannone) dans
les stands aurait été différent car cela aurait stressé encore plus
le matériel et m’aurait aidé plus. Mais nous connaissons les
problèmes d’Andrea en ce moment, alors je ne peux qu’espérer qu’il
résolve tout et qu’il soit là au Qatar. »
« Si la course était ici demain, je pense que je pourrais me
battre pour le podium. J’en suis sûr. Mais nous ne faisons
pas la course ici avant les dix prochains mois. Maintenant, nous
devons aller sur un autre circuit et découvrir comment fonctionne
la moto, nous devons voir si elle peut terminer les courses. En ce
moment, chaque fois que je pousse pendant plus de dix tours, il se
passe quelque chose. Il ne s’agit pas d’être aussi rapide que
possible, il s’agit de terminer les courses et, pour l’instant,
c’est notre priorité. Mais je pense qu’avec les temps que nous
avons réalisés et avec le rythme que nous avons eu lors de la
simulation, nous avons montré que la compétitivité est très élevée.
»
« Je serais très heureux si nous avions encore deux mois avant le début de la saison, car la moto est très rapide, mais les techniciens ont besoin de temps pour étudier les données et tout comprendre, même pour faire quelques changements. »
« J’ai hâte de tester la moto sur un autre circuit, aussi parce que je ne veux plus rouler à Sepang ! (Rires) Je veux savoir comment la moto se comporte sur une configuration de piste différente et je me sens généralement bien au Qatar. »
« Aprilia a fait un excellent travail mais malheureusement
ces jours-ci nous avons eu quelques petits problèmes de temps en
temps et je pense que c’est le point sur lequel ils doivent
travailler, parce que la première course arrive bientôt.
»
« J’aimerais être la surprise au Qatar, je suis très motivé.
En accélération ici, nous avons aussi perdu deux ou trois dixièmes
de seconde face à la meilleure moto de ce point de vue, la Ducati.
Mais malgré cela, j’ai réussi à garder un rythme plus soutenu que
quiconque. On ne sait jamais ce qui peut se passer au Qatar, mais
pour l’instant, je suis plus que satisfait. »
« J’aime tout sur cette moto, elle est bien supérieure à la RS-GP de 2019 et je ne peux qu’être content. Nous devons travailler sur la fiabilité. »
L’Aprilia la plus rapide lors des essais hivernaux de Sepang l’année dernière avait tourné en 1’59.022 pilotée par Aleix Espargaró, septième. Puis lors du Grand Prix de Malaisie, la mieux qualifiée était celle d’Aleix qui se positionnait 14e sur la grille en 1’59.435. Le meilleur temps d’une Aprilia en course était le 14e en 2’00.673, à mettre au crédit d’Aleix.
Classement final de la troisième journée du test MotoGP à Sepang:
Crédit classement: MotoGP.com
Classement final des trois jours :
Crédit classements : MotoGP.com
Chronos de référence :
Record des tests : 1’58.239 par Danilo Petrucci (Ducati) en février 2019
Record des essais officiels : 1’58.303 par Fabio Quartararo (Yamaha) en 2019
Record du tour : 1’59.661 par Valentino Rossi (Yamaha) en 2019
Photos © motogp.com / Dorna, Michelin, Aprilia Racing Team Gresini