Le Japonais Takeo Yokoyama travaille depuis près de cinq ans au sein de la Honda Racing Corporation (HRC) en tant que chef de projet pour la catégorie MotoGP. Auparavant, il a œuvré pendant 14 ans pour des pilotes comme Dani Pedrosa, sur piste et à l’usine. Il est arrivé au HRC en 2004 en provenance de Honda Motor. C’est lui qui est aujourd’hui responsable du projet MotoGP pour le blason ailé. Il donne son sentiment sur son environnement avant de lancer dans une saison 2019 où il aura dans son box deux authentiques champions qui voudront prendre le pas sur l’autre : Marc Marquez et Jorge Lorenzo.
Sur les ondes de Speedweek, il rappelle la philosophie de travail des hommes de l’empire du soleil levant. Une organisation qui est à mettre en parallèle avec les mouvements de personnels décelés récemment chez Yamaha…
Honda utilise HRC comme école de formation pour de jeunes ingénieurs prometteurs. Ils y travaillent pendant une période déterminée, ils démontrent leurs compétences et, s’ils réussissent, ils sont mutés dans d’autres départements. « Mais vous ne savez jamais où » précise le Japonais. « À la fin c’est la décision de l’entreprise. Quoi qu’elle décide, je dois suivre. J’aime la course. C’est clair. Il est vrai que HRC fait partie du processus d’apprentissage de nos ingénieurs. C’est pourquoi il y a beaucoup de rotation. Cela ne plaît pas à tout le monde ».
Il développe : « en fait, je suis l’ingénieur au HRC qui y revendique le deuxième plus long séjour. Je ne pense pas que je ferais un bon travail si l’entreprise me renvoyait dans la production car j’ai presque oublié comment construire des motos de route. J’ai passé trop de temps dans le milieu de la compétition ».
Voilà des propos qui devraient attirer l’attention des concurrents au cas où l’affectation de l’intéressé serait une déception personnelle… « Je n’ai pas de domaine de prédilection. Au départ, ma spécialité était le châssis, puis j’ai appris de plus en plus sur les autres sujets : le moteur, l’électronique… Je comprends tout plus ou moins maintenant. Mes connaissances générales sont assez similaires. Ce qui me plaît le plus aujourd’hui, c’est de trouver le meilleur équilibre entre tous les secteurs ».
Certes, mais toute cette science doit entrer dans un carcan réglementaire jugé comme frustrant par Yokohama : « les règles nous empêchent de montrer nos compétences. Peu importe l’idée que vous avez. Je pense que c’est plus difficile de nos jours. Par exemple, l’électronique est contrôlée par le logiciel unitaire, nous ne pouvons donc pas faire ce que nous voulons. Nous voulons essayer un million d’idées, mais beaucoup sont impraticables. Notre travail consiste à avoir la meilleure idée dans les limites du contrôle. Il n’y avait presque aucune restriction avant ».
La nouvelle RC213V fera son apparition à Sepang pour les premiers tests de l’année 2019. Avec un Lorenzo et un Crutchlow forfaits pour cause de blessure et un Marquez encore convalescent, ce ne sera pas si simple de faire les bon choix en vue de la prochaine campagne…
