Joan Mir a d’ores et déjà perdu son titre de Champion du Monde conquis à la régularité en 2020 sur une Suzuki très homogène. Une moto qui, on le sait, est restée quasiment figée pour cette saison, ce qui l’a éloigné des débats et la distance de plus en plus du trio de tête. Alex Rins a alerté les hommes d’Hamamatsu sur l’écart que le séparait à Misano du vainqueur sur la Honda, Marc Marquez. 17 secondes alors que l’on pointe quatrième à la faveur de chutes des adversaires, c’est en effet beaucoup. Mais en 2022, Joan Mir signale que le pire est peut-être à venir.
Des remises en question sont attendues du côté de Suzuki, y compris dans un organigramme où il va falloir finalement s’occuper du poste de team manager. Davide Brivio pourrait être sur le retour, mais il ne fera pas, seul, la différence s’il reprenait ses quartiers. Car la GSX-RR, si elle reste une bonne moto, prend du retard, qui s’aggrave au fur et à mesure que le temps passe. La concurrence n’attend pas. Une démarche qui s’annonce difficile car elle semble en être encore seulement au stade de la réflexion… Joan Mir signale ainsi l’étendue du problème : « dans l’ensemble, nous ne pouvons pas demander à Suzuki de faire de gros changements, car notre base est bonne » dit-il.
Mais alors, que faire ? Il y a des pistes, et notamment le dispositif de correcteur d’assiette qui semble le moins abouti de la grille MotoGP : « avec le châssis, Suzuki doit s’améliorer dans divers domaines, le dispositif de correcteur d’assiette doit être amélioré et nous devons faire quelque chose sur le moteur. Cela nous aiderait certainement » expose le désormais ex-Champion du Monde qui précise tout de même : « nous avons un nouveau carénage et nous avons amélioré le freinage, ce qui est positif pour mon style de pilotage ».
Joan Mir : « cette année, nous avons eu du mal à suivre les Ducati«
Cependant, il va falloir faire plus, car en 2022, la concurrence sera plus aguerrie et même plus nombreuse. Car la bête noire de Joan Mir sur sa moto bleue ce sont les machines sorties des ateliers de couleur rouge : les Ducati. Or, il y en aura deux de plus l’an prochain… « cette année, nous avons eu du mal à suivre les Ducati, ils se sont beaucoup améliorés. C’est frustrant en tant que pilote. Je perds beaucoup de temps à les dépasser. Dans la ligne droite, c’est un cauchemar. C’est toujours un défi de rivaliser avec ces motos car c’est déjà difficile de dépasser une moto qui a les même performances ».
Des manœuvres qui se terminent mal de plus en plus souvent. A Austin, il y a eu la virile discussion avec Jack Miller dans le tour d’honneur avant la pénalité, et à Misano-2 un accrochage pour le compte avec Danilo Petrucci. La preuve que c’est de plus en plus difficile pour les pilotes Suzuki de tenir leur rang. La marque, au passage, n’a toujours pas remporté le moindre Grand Prix cette année. Seul Aprilia est aussi dans ce cas.