L’aveu qu’a fait Joan Mir, vendredi, au moment du bilan de sa première journée de ce Grand Prix d’Algarve à Portimao, est assez rare pour être signalé. En effet, si les pilotes parlent volontiers de leurs blessures, ils abordent rarement leur forme mentale, un sujet sensible car ouvert aux interprétations puisque seulement décelable par l’intéressé lui-même. Et dans ce monde impitoyable de la compétition, il vaut mieux paraître toujours fort, face à ses adversaires et devant son patron. Alors, lorsque le Champion du Monde 2020 qui a perdu sa couronne à Misano dit qu’il a eu une grosse fatigue et un vrai coup de mou l’obligeant à prendre du recul, c’est une sacrée confidence…
C’est aussi une démarche courageuse vis-à-vis de l‘extérieur et honnête avec soi-même. Dire que l’on a, en quelque sorte, craqué sous la charge de sa fonction, c’est singulier pour un sportif de haut niveau. Mais c’est une réalité : Joan Mir a eu son « burn-out ». L’officiel Suzuki dit ainsi : « après la dernière course, j’ai pris une semaine de repos pour recharger les batteries. Une semaine semble normale pour les autres, mais je n’ai pas pris de congé depuis décembre dernier et je n’ai pas eu un seul jour sans entraînement ou sans moto », a-t-il souligné. Et il le reconnait : « j’avais besoin de ce temps de repos car j’étais un peu effondré mentalement après les dernières courses ».
Joan Mir : « j’avais besoin d’un peu de repos »
Il précise : « lorsque j’ai gagné l’année dernière, nous avons terminé la saison à Portimão. Je m’entraînais déjà à nouveau le mardi. Le titre m’a donné une motivation supplémentaire et je me suis mis beaucoup de pression, à tel point que je ne ressens pas du tout la pression extérieure. Ensuite, en décembre, j’ai eu des vacances et, depuis, je m’entraîne constamment et je suis toujours concentré sur mes tâches ».
Joan Mir termine : « après une longue saison, j’avais besoin d’un peu de repos pour pouvoir participer à la finale de la saison avec toute mon énergie. Il est important de s’entraîner dur, mais il est au moins aussi important de faire des pauses. Je dois encore m’améliorer dans ce domaine ». Joan Mir est toujours à la recherche de son premier succès cette année en MotoGP, comme d’ailleurs le reste du staff Suzuki. Il ne lui reste plus que deux Grands Prix pour réussir dans cette entreprise.