Que se passe-t-il chez Suzuki ? Apparemment rien, et ça se remarque dans un paddock saisi au contraire par une grande agitation en vue d’une saison 2022 qui sera intense autant sur la piste que dans les coulisses. Sportivement, il faudra contrer les huit Ducati et politiquement il sera nécessaire de bien travailler avec des personnes qualifiées pour ne pas se retrouver comme le dindon de la farce du jeu des chaises musicales qui est prédit. Justement, sur tous ces points, c’est bien l’usine Suzuki qui paraît comme la moins bien armée, avec le poste de team manager encore et toujours vacant. Un sentiment de maillon faible qui pourrait coûter cher au projet d’Hamamatsu…
Shinichi Sahara, le directeur du projet d’une GSX-RR qui a été la moto du Champion du Monde 2020 MotoGP Joan Mir, l’a pourtant clamé haut fort, en faisant le bilan de la précédente campagne : il a manqué dans l’organigramme de l’équipe officielle Suzuki un team manager du calibre d’un Davide Brivio qui tenait jusque-là la fonction. Sahara san s’y est essayé, et cela a été trop pour lui. Il a donc besoin d’un cadre pour synthétiser les énergies produites par les deux pilotes, impulser pour les évolutions techniques, et communiquer entre l’équipe et l’usine à Hamamatsu.
Le message de Sahara était clair : « nous recherchons un team manager, nous comprenons que nous en avons besoin pour 2022« . Comme c’est tout de même une structure usine en vue parmi l’élite des Grands Prix, on aurait pu croire que cet appel aurait été vite entendu et l’embauche rapidement conclue. Seulement voilà, à maintenant moins de deux semaines de la présentation officielle des troupes sur un tracé de Sepang qui va ouvrir les premiers tests de l’année, aucune nouvelle n’est tombée sur le sujet.
Suzuki ne trouve pas ou ne cherche pas l’homme providentiel
De quoi alerter les pilotes de la marque et notamment un Joan Mir qui avait signalé le recrutement d’un team manager parmi ses conditions de renouvellement d’un contrat qui se termine fin 2022. Suzuki ne convainc pas son Champion du Monde pour le moment, le même qui a ses contacts avec Honda. Alex Rins est tout aussi préoccupé, mais sa dernière campagne a été si peu convaincante qu’il ne croule pas sous les propositions.
Reste que les dossiers s’accumulent chez Suzuki entre le rythme des évolutions techniques, la répartition des tâches, la cohésion du groupe et, bien sûr, le marché des transferts. Même si l’homme providentiel finit par être révélé, il arrivera bien tard et sa mission sera une véritable gageure. En attendant, Suzuki donne l’impression de se présenter sur la ligne de départ d’une compétition 2022 qui s’annonce impitoyable comme la force la moins à craindre du plateau…