Suzuki avait promis à ses pilotes Alex Rins et surtout Joan Mir qu’il y aurait en 2022 dans son organigramme un vrai team-manager. Le chef de projet Sahara a tenu parole en embauchant Livio Suppo. Au passage, le Japonais se soulage d’une charge qui, de son propre aveu, lui avait écrasé les épaules en 2021. Assurer la succession de Davide Brivio, dont le retour était secrètement espéré, n’a pas été simple et cette nomination de Suppo est arrivée très tard. Tellement que cela a intrigué. L’homme a tout de même servi chez Ducati et Honda avec des titres à la clé. Mais le paddock n’a pas gardé que ces souvenirs de l’Italien…
Livio Suppo a relevé le gant de la succession de Davide Brivio chez Suzuki dans le rôle d’un team manager que le chef de projet Sahara a tenté d’intégrer à sa feuille de poste, mais sans réel succès. L’ancien de Ducati et de Honda qui avait pris du recul avec le milieu pour s’occuper d’autres affaires, aura des défis à relever dans un moment où les contrats pour 2023 se négocient. Il arrive aussi très tard, soit quasiment à l’entame de la saison, ce qui laisse peu de marge de manœuvre pour traiter des dossiers déjà en souffrance.
Cependant, Livio Suppo assume et reste calme face aux échéances déjà à sa porte en signalant déjà ceci : « le team a travaillé pendant un an sans chef d’équipe et que cela plaise ou non, cela a fonctionné » constate Suppo. « Suzuki a obtenu de bons résultats. Bien sûr, ils n’ont pas gagné le championnat, mais les résultats étaient bons » évalue l’Italien. « Pour moi, cela a l’avantage de pouvoir me familiariser avec le métier en toute tranquillité. Parce que je ne suis pas un pilote qui doit tout de suite participer à des courses. On ne peut pas faire ça sans pilote, mais on peut le faire sans team manager, comme Suzuki l’a prouvé ».
« Livio Suppo a fait du mal chez Honda, même chose chez Ducati »
L’homme de 57 ans a ajouté qu’il souhaitait se familiariser pas à pas avec le fonctionnement de Suzuki. « Avant tout, il faut que je me souvienne de tous les noms », a-t-il avoué avant d’ajouter : « les constructeurs sont proches les uns des autres en termes de performances, donc ce sont les détails qui font la différence finalement. Bien sûr, Suzuki ne sera pas plus fort tout de suite parce-que je suis à bord, c’est impossible. Mais j’espère que grâce à mon travail, je pourrai faciliter le travail de tout le monde et améliorer quelque chose ».
Maintenant, il y a une version qui explique les tergiversations de Suzuki au sujet de Livio Suppo, amenant à ce recrutement tardif. Car le paddock nourrit aussi d’autres souvenirs de Livio Suppo. Et pour s’en rendre compte il faut lire sur Todocircuito Oscar Haro, qui a été longtemps en fonction chez LCR-Honda : « il ne fait pas partie de mes préférés. J’ai travaillé avec lui et je sais les dégâts qu’il a fait à Honda, je sais comment ils en parlent chez Ducati, dans le paddock il a mauvaise réputation », rapporte clairement l’intéressé. « Il a fait du mal à Honda, tu en parles à quelqu’un du HRC et ils ne veulent même pas le voir, même chose à Ducati. Mais il avait un as dans sa manche qui, à son époque, était Red Bull, c’est pourquoi il est passé à Honda. Plus ou moins la même chose s’est produite chez Ducati parce que ça a amené Casey Stoner ».
Des éléments d’ambiance à prendre en compte, notamment dans une période où il faut définir une ligne et assurer les recrutements pilotes pour l’après 2022.