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Dimanche dernier aux alentours de 14 h 30, Marc Márquez chuta lourdement sur l’asphalte brûlant de Jerez. Devant son écran, il était aisé de mesurer la gravité de l’impact; le diagnostic ne tarda pas à confirmer les avis des plus pessimistes.

Fracture de l’humérus. Immédiatement, les fans ne pouvaient s’empêcher de penser au championnat. Une absence de trois courses, sur un calendrier aussi court, peut en effet changer la donne. Seulement, les pilotes MotoGP sont fait d’une autre matière que nous.

L’entourage de l’espagnol annonça un possible retour pour la seconde manche de Jerez. Difficile d’y croire. Mais pourtant, quatre jours plus tard à peine, Márquez est déclaré « fit » et essaya de courir samedi.

Pourquoi prendre un tel risque ? C’est dans la nature de ces pilotes. D’un point de vue biologique, ils sont similaires à nous : même résistance à la douleur, mêmes organes. La vraie différence se fait au niveau de la condition physique irréprochable certes, l’hygiène de vie et dans la tête.

Mick Doohan, après son terrible accident à Assen en 1992 qui faillit lui coûter une jambe, réussit à revenir plus fort et à empiler cinq championnats. Grâce au docteur Costa, ses équipes et son mental de tueur, rien ne lui résista de 1994 à 1998. Photo : Box Repsol.

Ces gens-là ne pensent qu’à une seule chose : gagner. Depuis tout petit, il n’est pas question de lâcher prise, sauf quand c’est pour apprendre. Pour Márquez, chuter a toujours fait partie du processus. Les risques, il les connaît par cœur, mais la rage de vaincre est plus forte.

C’est bel et bien sur ce point que les pilotes de MotoGP, mais aussi de Formule 1, d’endurance ou d’autres sportifs de haut niveau font la différence. Ils n’ont pas de super pouvoirs, ne peuvent pas accélérer la réparation d’un os, entre autres. Leur force mentale leur donne ce statut de surhommes.

L’abandon ne fait pas partie de leur vocabulaire. Abandonner est un terme vague, difficile d’en connaître la véritable signification. Márquez connaît parfaitement les limites de son corps, comme tout athlète. Pour lui, ne pas essayer de courir pour un championnat du monde alors qu’il en a les capacités physiques relève de l’abandon, tout simplement.

C’est ce pourquoi il va se donner au maximum pour essayer de courir. Si son corps lui indique que c’est trop difficile, il ne prendra pas le départ mais n’aura en aucun cas abandonné. À l’évocation du cas du n°93, nous faisons directement le rapprochement avec celui de son compatriote et ancien coéquipier Jorge Lorenzo qui courut avec une clavicule en vrac à Assen en 2013. .

Jorge Lorenzo connut de graves blessures tout au long de sa carrière, mais dans la force de l’âge, n’abandonna jamais. Ainsi, il réalisa un podium avec deux chevilles cassées et une mythique performance à Assen en 2013, parti de la 12e place. Photo : thomasrdotorg

Lorenzo fait lui aussi partie de la famille des battants, des héros de ce sport. Par le fait, c’est aussi dans ces moments là que les vrais guerriers se révèlent. Au fond du trou, quand tout semble perdu, ils arrivent à trouver les ressources pour revenir encore plus forts, que le choc soit émotionnel ou physique.

Nous tirons donc notre chapeau à tout ces pilotes mythiques, ces légendes qui prirent le départ dans des conditions atroces à travers l’histoire. Que ce soit Valentino Rossi à Valence en 2011 après la mort d’un proche, Lorenzo en 2013 ou Mick Doohan en 1992, tous méritent un grand respect et une reconnaissance à la hauteur de leurs actes.

Ce week-end, Márquez montra une autre facette de sa personnalité. Entrant dans la légende, toujours un peu plus. Quelque part dans le monde, il est peut-être devenu un mythe, inspirant un enfant, qui lui même adoptera cette mentalité « mamba » que défendait Kobe Bryant. Bravo à eux.

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