La sortie d’Agostini sur Jorge Lorenzo au sujet du mental du pilote dans ses performances avait provoqué l’ire du Majorquin. Ce dernier n’avait pas apprécié l’évaluation de la légende italienne sur son parcours chez Ducati, classé parmi les échecs. En écho, la charge avait été de choc : « comme c’est facile de parler quand on n’a pas été à moto depuis 50 ans… » Fin de l’histoire ? C’est mal connaître Ago.
Entre Giacomo Agostini et Jorge Lorenzo, il y a comme un coup de froid. Le premier n’a pas considéré le passage du second chez Ducati comme probant, un raté dû à une panne de confiance dont la suite chez Honda a prouvé toute la dévastation qu’elle pouvait entraîner. Mais le quintuple Champion du Monde a tout de même connu la victoire avec une combinaison rouge. Un « détail » qui n’en est pas un pour Por Fuera qui a rappelé que ça faisait trop longtemps que son aîné n’avait pas roulé sur une moto de compétition pour être en mesure de juger.
Ago n’est pas du genre à baisser pavillon. Il a remis une bûche dans le feu en commentant sur La Gazzetta dello Sport : « la vérité fait mal. » La suite n’est pas mal non plus : « je n’ai pas besoin de lécher les pieds de qui que ce soit et comme j’ai toujours félicité Lorenzo pour avoir fait de grandes choses, je me sens libre de le critiquer quand il a échoué. J’ai toujours aimé Jorge, pour la façon dont il a gagné, pour la façon dont il a piloté et comment il a géré les courses. J’ai toujours exprimé des jugements très positifs à son sujet, au point que la partie de box Yamaha dans lequel il y avait Valentino me faisait mal. Malheureusement, et je le dis avec grand regret, Lorenzo n’a pas fait ce qu’on attendait de lui chez Ducati. »
« C’est un grand champion, il a été payé une fortune pour trois courses gagnées »
Au cas où on n’aurait pas saisi le fond de sa pensée, il ajoute : « si vous embauchez un grand directeur dans une entreprise et que vous le payez beaucoup, vous vous attendez à certains résultats. En fin de compte, l’essentiel, ce sont les résultats, c’est le rapport et ce qui y est écrit », a-t-il déclaré. « C’est un grand champion, il a été payé une fortune et combien de courses a-t-il gagnées en deux ans ? Trois courses et c’est peu. C’est peut-être un échec à 70% et non un échec à 100%, mais c’est quand même un échec. »
On rappellera que dans sa démonstration initiale, Agostini avait aussi cité le parcours de Viñales chez Yamaha. Ce dernier n’a fait aucun commentaire.