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Depuis deux saisons, nous faisons part d’un changement de public sur les Grands Prix MotoGP & Superbike, un changement que l’on pourrait résumer en deux mots, « Plus familial ».

Bien sûr, on y croise toujours des cheveux gris, passionnés de longue date venus admirer l’affrontement des motos les plus puissantes du monde menées par les pilotes les plus talentueux de la planète. Certains, beaucoup, portent des vêtements ornés de leur numéro favori, généralement signe d’un avis bien tranché sur leur hiérarchie personnelle qui ne souffre d’aucun débat…
Mais on y rencontre également un public plus jeune et de plus en plus de familles, parfois accompagnés d’enfants dûment protégés phonétiquement, pour venir voir le spectacle le plus captivant que le sport mécanique sur deux roues peut offrir.

L’effet Canal+ de téléspectateurs qui découvrent dans leur bouquet un MotoGP attractif après avoir été endormi par le spectacle quelque peu soporifique de la F1 ? Sans doute en partie, mais « pas que », comme en témoigne notre confrère Paolo Gozzi, grand spécialiste du Superbike mondial depuis 1988 et éditeur du site partenaire Corsedimoto.com, après la manche du WorldSBK à Misano.

« A cette époque, on ne comprenait pas pourquoi Monza débordait de foule et pourquoi ici, sur la Riviera, le Superbike avait du mal à décoller. La transformation du public est désormais évidente. Il fut un temps où le championnat des motos dérivées de la série était suivi par des fans dont la grande majorité se rendait sur le circuit au guidon de leur maxi hypersport, les sœurs de route des motos qui s’élançaient sur la piste. Aujourd’hui, ce marché s’est contracté et Dorna se concentre beaucoup sur un autre type de public, moins « motard ». Les spectateurs d’aujourd’hui aiment le spectacle, plus que la moto elle-même, la possibilité d’entrer dans le paddock, de voir les motos, l’hospitalité et les pilotes sur le podium après les courses. Misano est un lieu idéal pour ce genre d’expérience, et c’est pourquoi le public a augmenté de façon exponentielle au cours des deux dernières années. »

Dorna Sports et Liberty Media ont bien saisi ce changement en cours, et vulgarisent de plus en plus leur communication (ce que nous devrions donc sans doute faire également), tout en appuyant toujours un peu plus sur le côté « show » des week-ends. La sauce prend et les audiences augmentent, sur place ou devant les écrans. Le week-end à Misano a réuni 75 688 spectateurs sur le Misano World Circuit, confirmant le succès remporté cette année encore par un événement qui est bien plus qu’une simple compétition sportive. Le programme d’événements collatéraux était, comme toujours, très riche et en plus il y avait des fêtes et des soirées dans les clubs et sur la plage. L’un d’eux a été animé par Marco Melandri en version DJ.

Tous les voyants sont donc au vert pour la compétition de vitesse, même si pour avoir un spectacle parfaitement « bon enfant » il reste encore quelques « résistants » utilisant les rupteurs pour s’exprimer la nuit.
A cet égard, nous avons interrogé l’un d’entre eux, pourtant apparemment pétri de bon sens, correct sous tous les angles, soucieux de son langage et de son écriture, et qui plus est sympathique. Mais, bien que dormant au camping, il est solidaire des rupteurs la nuit ! Il nous expliquera pourquoi…

Avec l’aide de Corsedimoto.com et Marianna Giannoni
Crédit photo : Fabrizio Petrangeli