Ce dimanche 8 août 2021, Brad Binder a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Red Bull Ring, au terme du Grand Prix de Styrie.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote sud-africain, qui a réalisé une course très agressive pour remonter des tréfonds de la grille et la 16e place pour finir au pied du podium, en quatrième position.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Brad Binder sans la moindre mise en forme.
Brad, pouvez-vous revenir sur le déroulé de votre course ?
« Le premier départ a été chaotique. J’ai eu du mal à monter mon pneu avant en température. Dans les phases de freinage j’étais à chaque fois à la limite de bloquer l’avant. Au premier départ je suis sorti large et je suis revenu en 16e position, puis il y a eu le drapeau rouge… Au restart cela s’est mieux passé pour moi, j’ai pris un meilleur départ, j’ai pu passer quelques gars même si j’ai rencontré là encore des difficultés avec le pneu avant qui était bien trop faible pour moi. »
« Ce n’était pas trop mal lors des trois ou quatre premiers tours, mais ensuite je me suis retrouvé avec une surchauffe et je n’étais alors plus en capacité de bien piloter : J’ai dû redoubler de vigilance dans tous les virages ainsi que dans les entrées de virage. Je n’avais pas du tout de bonnes sensations, et par conséquent j’ai dû me fixer des limites et m’y tenir, et à la fin j’ai quand même pu dépasser plusieurs gars dont les pneus se dégradaient. Au final je suis très content d’avoir été capable de remonter de la 16e à la quatrième place, mais je ne peux pas cacher qu’il s’est agi d’une course très difficile pour nous. »
Pit Beirer a regretté durant le weekend que vous ne parveniez pas à bien vous qualifier le samedi. C’est d’autant plus dommage que vous êtes très performant le dimanche…
« Pour moi le problème principal ici c’était que le pneu avant était trop faible. J’ai eu l’impression que je ne pouvais pas utiliser mes repères de freinage habituels. Quand vous ne sentez pas tout le soutien nécessaire au niveau du pneu avant, vous ne pouvez pas faire grand-chose. Je savais néanmoins qu’en course je pouvais conserver un rythme correct, mais le fait est que j’ai dû rouler à la limite et faire bien attention à ne pas dépasser celle-ci. »
A quel point la présence de Dani Pedrosa a-t-elle été importante pour vous ce weekend ? A-t-il pu essayer des choses que vous allez pouvoir appliquer lors des prochaines courses ?
« Je ne suis pas sûr du package qu’il a utilisé ce weekend, mais je suis tout de même certain qu’on a pu en tirer des choses positives. Dani est vraiment quelqu’un d’impressionnant : Quand vous regardez ses données tout semble si propre. Cela nous a vraiment permis d’ouvrir les yeux. Il n’avait pas piloté en course depuis presque trois ans, et là il revient et parvient à faire un top 10, c’est vraiment incroyable et c’était très sympa de l’avoir en piste. »
« C’était très sympa de revoir Dani Pedrosa en piste »
Vous n’avez pas été convaincu par le pneu avant, mais n’auriez-vous pas pu choisir une gomme plus dure, de sorte d’obtenir un meilleur soutien ?
« C’est clair. Il a été évident dès ma première sortie lors des FP1 que nous manquions de soutien de la part du pneu avant, mais il n’y avait rien que nous puissions faire, car même l’option la plus dure semblait trop tendre au final. »
Vous avez effectué plusieurs dépassements dans le dernier tour, pouvez-vous nous en dire plus ?
« J’ai dépassé Johann Zarco dans le virage 4, et ensuite j’ai attaqué très fort dans les virages 6 et 7 pour me rapprocher de Nakagami. Je ne pouvais pas voir exactement combien de personnes étaient devant moi et par conséquent je n’étais pas certain de ma position, jusqu’au dernier virage où j’ai vu que j’étais à la quatrième place. Quand vous savez qu’un podium est possible, vous prenez davantage de risques notamment dans le dernier tour. Mais je suis très content d’avoir été en mesure d’avoir réussi ces dépassements, et je suis impatient d’être à la semaine prochaine. »
Dans quelle mesure la KTM a-t-elle progressé pour que vous puissiez dépasser pas moins de 12 pilotes pour finir en quatrième position ?
« On revient de loin. A l’issue de la première séance, mon premier commentaire a été que nous avions bien progressé par rapport à l’an passé. Il y a clairement eu des progrès en vitesse de pointe, mais aussi dans les entrées de virage. Le frein moteur se comporte d’une manière complètement différente par rapport à l’an passé. Le package global est meilleur dans son ensemble, c’est une certitude, et c’est toujours agréable que d’arriver sur une nouvelle piste et de pouvoir confirmer les progrès que vous avez effectués. KTM continue de travailler non-stop. »
« KTM continue de travailler non-stop »
Vous venez d’expliquer que le pneu dur était encore trop tendre pour l’avant. Mais comment avez-vous fait alors pour dépasser autant de monde dans le dernier tour ? Leurs gommes étaient-elles encore plus mal en point ?
« C’est difficile à dire. Je ne sais pas quelles gommes avaient les pilotes devant moi. Mais typiquement dans le cas de Zarco je pense qu’il avait des pneus soft car quand je l’ai dépassé je me suis rendu compte qu’il était en grande difficulté à la ré-accélération. Après, il est sûr que j’avais moins de traction à la fin de la course. »
KTM a gagné l’an dernier en Autriche par l’intermédiaire de Miguel Oliveira. Vous attendiez-vous à ce que KTM soit plus fort cette année lors de sa course à domicile ?
« Il est clair que je m’attendais à plus, c’est certain. Mais dès le début du weekend nous avons été en difficulté, notamment pour réussir à stopper la moto et avoir la confiance suffisante pour plonger dans les virages. Cela a rendu les choses difficiles pour nous. L’an dernier nous avions eu un pneu avant plus dur par rapport à cette année, et c’est clairement là que ça a péché cette année. »
Si on considère les deux courses disputées en début de saison au Qatar, vous aviez alors été en mesure de faire un pas en avant significatif entre les deux épreuves. Mais pensez-vous que cette fois-ci vos problèmes avec le pneu avant puissent constituer un facteur limitatif en vue de la seconde course qui doit se tenir ici dimanche prochain ?
« Nous devons simplement trouver quelque chose au niveau des réglages pour essayer de retirer un peu de pression sur le pneu avant. Si nous parvenons à faire cela je n’ai aucun doute sur le fait que nous puissions être plus compétitifs. »
Après la performance de Dani Pedrosa ce weekend, pensez-vous qu’il puisse de nouveau courir sur une base plus régulière ?
« Je peux vous dire une chose : Il n’a rien oublié, c’est certain ! Quand j’ai vu Dani au début de la course, il m’a fait forte impression. J’ai appris beaucoup de lui ce weekend ne serait-ce qu’en regardant ses données. Il est clair que ce gars est très spécial. La façon dont il pilote la moto, c’est vraiment quelque chose, et j’ai encore beaucoup de choses à apprendre pour espérer atteindre son niveau. »
Concernant votre façon de travailler dans le garage, avez-vous adopté une nouvelle méthode de travail ?
« Lors de la première journée je n’ai pas du tout regardé mes données, et lors de la deuxième j’ai commencé à m’y plonger un peu plus. Vous savez, quand vous vous qualifiez en 16e position, il faut vous remettre en question et voir où vous pouvez progresser. Les gars dans le garage ont fait un travail remarquable en simplifiant les choses pour me permettre de prendre conscience des endroits où je pouvais progresser. En tout état de cause je suis content des progrès que nous avons effectués, et j’espère que nous allons pouvoir continuer ainsi le weekend prochain. »
Grand Prix MotoGP de Styrie sur le Red Bull Ring : Résultats
Crédit classement : MotoGP.com