Dani Pedrosa revenait à la compétition en ressortant la combinaison du pilote titulaire en Grand Prix rangée depuis la fin 2018. Cette fois, elle était aux couleurs de KTM pour qui il travaille comme testeur dans la mise au point de la RC16. Il retrouvait à cette occasion Cal Crutchlow, lui aussi de retour, et Valentino Rossi, qui n’a jamais arrêté mais qui stoppera tout de même sa carrière à la fin de la saison. Le bilan ? Contrairement à l’Anglais qui a été anonyme chez Petronas Yamaha et au Doctor toujours à lutter pour marquer au moins un point, l’Espagnol a crânement joué dans le top 10 qu’il ramène finalement après avoir été l’origine d’un drapeau rouge, ce qui lui a causé une belle frayeur. Bref, Pedrosa n’a pas fait le voyage pour rien en Styrie !
La prestation de Dani Pedrosa en Styrie est allée bien au-delà de la simple apparition d’un pilote test désireux d’apporter des données à son employeur. L’Espagnol s’est posté d’entrée comme le meilleur des pilotes KTM, a joué son entrée en Q2, a connu un des accidents les plus effrayants de sa carrière et a franchi la ligne d’arrivée dixième. C’est ce qui s’appelle un week-end riche en émotions. Cependant, le Catalan estime que, pour le moment, il n’est pas nécessaire de faire plus de wildcard, même s’il reconnaît que cela a été très utile.
Il raconte ainsi son Grand Prix de Styrie, qui avait commencé durement : « la première sortie a été très difficile. Je ne sais pas pourquoi cet accident m’est arrivé, je pense que j’ai touché la ligne blanche intérieure du virage ou peut-être que le pneu était encore froid. Quand j’étais à l’angle maximum j’ai essayé de relever la moto et je suis tombé, je me suis retrouvé à glisser au sol alors que la moto restait au milieu de la piste. Malheureusement, Savadori est entré en collision avec elle et s’est blessé, je le plains. J’ai eu de la chance, une telle situation ne m’était jamais arrivée dans ma carrière et c’était un peu choquant de voir toutes les motos arriver ensemble mais ça s’est bien passé ».
Dani Pedrosa : « j’avais peur parce que le truc de Jason est arrivé récemment et celui d’Hugo aussi »
Il s’attarde néanmoins sur ce qu’il a ressenti en se retrouvant au milieu de la piste, impuissant face à la meute mécanique… « j’avais peur, je ne vais pas mentir, j’avais peur parce que le truc de Jason est arrivé récemment et celui d’Hugo aussi, et bien sûr dans cette seconde, parce que tout se passe très vite. Nous avons eu un peu cette frayeur. Pas seulement moi, toute l’équipe, les amis et la famille, mais bon, ça s’est bien passé ».
Il ajoute : « ils m’ont dit que je pouvais ne pas y retourner, mais j’ai dit oui. Je n’ai jamais hésité à repartir pour la deuxième partie de course, même si je savais que la moto ne serait pas parfaite. Nous avons monté la moto, mais les deux moteurs étaient différents. Ils n’étaient pas exactement les mêmes et j’aurais préféré courir avec le premier. J’ai pensé que ça aurait pu très mal tourner, ça a été un choc. Mais cela ne m’a pas empêché de recommencer la course. Je remercie également les mécaniciens qui ont très bien travaillé pour préparer la moto. En général, c’était aussi positif, car de nos erreurs, nous avons appris et c’était l’objectif de cette course ».
Il est donc reparti au combat… « Lors de la deuxième sortie, j’étais très concentré, malgré le fait d’avoir changé de moto. Je me suis dit que je devais être calme et y aller doucement. Je voulais juste faire la course. Puis à mi-course, j’ai atteint mon rythme, j’étais stable et je me sentais bien avec les pneus. En tout cas, entre les essais et la course, la situation était complètement différente, j’avais souvent l’impression d’être sur le point de chuter ».
« Je ne pensais qu’à tenir le coup et à me battre, même en profitant des erreurs des autres. Finalement j’ai aussi rejoint le groupe de Márquez et Bagnaia et je ne sais pas si je les aurais battus en commençant mieux. Cependant, je suis satisfait de ce week-end, j’ai compris certaines choses et je pense que c’était quelque chose de positif pour moi et pour KTM. J’apprécie leurs efforts pour me faire courir ici ».
« Je comprends à quel point il est difficile de courir contre des pilotes beaucoup plus jeunes »
La satisfaction est donc le sentiment dominant en faisant le bilan. De quoi donner l’envie de remettre ça ? Dani Pedrosa répond : « je ne pense pas que nous puissions faire un pas en avant clair d’ici-là prochaine wildcard que je pourrais faire. Je ne pense pas que nous ayons le temps d’apporter des modifications à la moto, donc cela pourrait être inutile. Je pense qu’un seul joker suffit. J’ai apprécié ça tout le week-end et je pense qu’en faisant quelque chose de mieux, par exemple en FP3 avant la Q2, peut-être que l’ensemble aurait été différent et meilleur. Mais je ne me plains pas, ça va ».
L’Espagnol termine en ayant une pensée pour Valentino Rossi : « le style qu’il a sur la moto est quelque chose que vous pouvez changer au fil du temps, mais fondamentalement, c’est quelque chose que vous portez en vous et qui vous accompagne tout au long de votre carrière. J’ai suivi Valentino en FP4 et c’était amusant, puis il m’a suivi. C’était un peu comme revivre le bon vieux temps. Je ne suis toujours pas aussi vieux que lui, car j’ai 35 ans et lui un peu plus, mais maintenant je comprends à quel point il est difficile de courir contre des pilotes beaucoup plus jeunes ».
« Lorsque vous courez, ils vous disent qu’en vieillissant, les choses vont changer, mais vous pensez que ce n’est pas vrai. Mais quand vous l’essayez sur votre propre peau, vous réalisez ce que c’est. Cela me permet de donner encore plus de valeur à ce qu’il a fait ces dernières années, même si ses résultats ne sont pas les mêmes qu’avant. J’apprécie vraiment ses efforts, car il est très difficile de suivre les années ». Une remarque qui ne va pas faire monter la côte d’Andrea Dovizioso.
MotoGP Styrie J3 : classement
Crédit classement motogp.com