En ce samedi 7 août 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Red Bull Ring, au terme de la deuxième journée du Grand Prix MotoGP de Styrie en Autriche.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui occupe toujours la deuxième place du championnat MotoGP, 34 points derrière Fabio Quartararo.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme (vouvoiement pour les questions en anglais et tutoiement pour les éventuelles questions en français).
Johann Zarco : « Une journée dure ! Une journée dure car la performance est là quand c’est nécessaire, donc c’est de toute façon important, mais j’ai sans doute davantage peiné que ce que j’avais pu imaginer sur ce circuit. Les progrès au freinage qui étaient nécessaires hier sont venus aujourd’hui. C’était très bien de faire ces progrès car j’ai eu un bien meilleur feeling et je pense que de cette façon je peux mieux préparer la course, mais nous n’avons pas encore bien géré les points forts de notre moto, et c’est un peu dommage. J’ai toujours besoin d’une meilleure adaptation et je sens que je pilote bien la moto, cela devient bien, mais ce n’est pas très facile. Nous sommes également proches du chrono extra que mon coéquipier a fait. C’est un bon signe car cela montre que c’est possible à faire et qu’il y a un grand potentiel, mais clairement ce n’est pas facile à faire. Entre les pneus neufs et les pneus usés, il y a une grande différence : je pense que si la course est sur le sec, il y aura de bons chronos au début mais il sera peut-être difficile de bien terminer la course suivant la façon dont vous pourrez contrôler cela durant une longue course. Ce que je veux, nous tournons autour et nous ne pouvons pas l’atteindre, car quand nous essayons de faire des choses cela devient un peu pire. C’est pourquoi il n’est pas facile de rester calme et d’accepter que nous ne pouvons pas trop bouger sans détériorer le bon équilibre que nous avons. C’est pourquoi je suis heureux d’avoir préservé la sixième position et la deuxième ligne, mais mécontent de ne pas avoir fait les progrès que je souhaitais. »
Diriez-vous qu’il s’agit du circuit le plus stressant du
calendrier, car il ne comporte que 10 virages qui reviennent très
rapidement ?
« Non ! Je ne le ressens pas comme ça. Bien sûr, si vous
commettez une petite faute au freinage, vous ratez immédiatement le
virage, mais si vous contrôlez suffisamment vous pouvez faire de
belles choses ici, et quand vous avez la vitesse, en gagnant
simplement quelques dixièmes, c’est bien. Pour moi, le fait qu’il
n’y ait que dix virages n’est pas un gros problème. C’est même
quelque chose que j’aime. »
Quand vous parlez des points positifs de votre moto,
cela concerne l’accélération ?
« Oui, je parle de l’accélération. J’ai un peu trop de mouvements
en début d’accélération, et cela ne m’aide pas à être fort avec les
première, deuxième et troisième vitesses. Et même si la moto est
très puissante en quatrième, cinquième et sixième, c’est très bien
mais les mètres perdus sur les trois premières vitesses me coûtent
un peu trop. »
À quoi peut-on s’attendre s’il pleut demain
?
« Je pense que les conditions de pluie demain peuvent faire une
plus grande différence au championnat contre Fabio. Peut-être que
j’aurai un peu plus de chances. Sur le sec, oui, il est plutôt
régulier et rapide. Avec les pneus très usés, comme je l’ai dit,
nous verrons comment nous nous sentirons, mais oui, je pense que
les conditions mouillées peuvent avantager les Ducati, parce que
Jack aime également ces conditions et moi je peux également bien
les gérer. J’ai une chance de reprendre des points à Fabio.
»
Peux tu te servir de l’acquisition de données de Jorge
Martin pour régler ces problèmes à l’accélération ?
« On peut. C’est l’avantage, on est quand même beaucoup de bons
pilotes Ducati et on peut vraiment bien partager ces infos. Mais
selon le style, même si tu fais du copier-coller, ça ne colle pas.
Donc c’est là où pour ma part il y a toujours un moment
d’adaptation pour réussir à bien exploiter au mieux la moto, qui
est finalement une moto sensible et exigeante. C’est tout un
challenge et c’est là où il faut vraiment rester zen et toujours
avoir du plaisir dans l’application. »
Quelle est ta stratégie si la course se déroule sur le
mouillé ?
« Il faudra voir comment est la pluie. S’il y a de la pluie
durant toute la course, si c’est séchant, si c’est séchant au point
de changer de motos, ou si on part sur le sec et qu’il faut ensuite
changer de motos parce qu’il pleut comme on a fait au Mans. Là,
c’est une question d’adaptation et tu ne peux vraiment pas faire de
plan avant. Après, si c’est mouillé tout le long et que ça devient
séchant, ça va tourner à mon avantage parce que je suis moins
exigeant avec les pneus, surtout le pneu avant, et ça peut m’aider.
Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, donc il faudra voir.
»
Hier, tu disais que tu pouvais mieux faire au niveau du
feeling. Aujourd’hui, qui a nettement progressé à ce sujet
?
« Oui, le feeling progresse et je vois vraiment que plus tu
roules sur cette moto, mieux tu peux la piloter, presque sans la
toucher. C’est donc là où les cinq semaines peuvent créer du mal,
parce que si parfois le pilotage naturel revient vite après une
longue pause, le pilotage naturel n’est pas encore assez bon pour
être tout le temps vite sur la Ducati. Mais je vois que ça peut
revenir très vite parce que là, en un jour, je retrouve les
sensations avec lesquelles j’ai terminé en Hollande. C’était pas
mal parce que c’était une piste difficile pour nous. Donc oui, mais
j’aimerais bien être mieux plus rapidement, et c’est là où il faut
rester zen parce que peut-être que ça ne vient pas si vite, ou
alors quand je vais moins l’attendre ça va arriver, mais il faut
garder du plaisir dans tous les cas. »
Classement de la Qualification 2 du Grand Prix de Styrie MotoGP au Red Bull Ring:
Classement de la Qualification 1 du Grand Prix de Styrie MotoGP au Red Bull Ring:
Crédit classements : MotoGP.com