En ce vendredi 6 août 2021, Valentino Rossi a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit du Red Bull Ring, au terme de la première journée du Grand Prix de Styrie.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote italien qui entame sa dernière demi-saison en MotoGP.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Valentino Rossi sans la moindre mise en forme.
Valentino Rossi : « Ce n’est pas si mal ! En FP1, quand c’était complètement sec, j’ai été plutôt bien, en tenant compte aussi que je n’ai pas changé les pneus la fin. J’étais plutôt à l’aise avec la moto mais bon rythme n’était pas mauvais. L’après-midi, malheureusement, avec le mouillé… quand c’était complètement mouillé, je n’étais pas mal, mais quand cela a séché la situation est devenue très difficile pour nous car nous avons beaucoup souffert à cause de la motricité. Dans ces conditions, j’ai été plutôt lent. Nous espérons donc une course sur le sec pour dimanche, ou complètement mouillée mais pas moitié-moitié. »
Hier, qui connaissait votre décision avant la conférence de presse ?
« Hier, cela a été très émouvant. En particulier le soir,
c’était génial car j’ai reçu beaucoup beaucoup de messages du monde
entier. Bien sûr, je m’attendais à beaucoup de messages car j’en
reçois quand je fais de bonnes courses, mais hier c’était
incroyable ! De mes amis proches, bien sûr, mais aussi d’autres
sportifs comme des pilotes de Formule 1 et des joueurs de football.
Et en particulier, j’ai reçu beaucoup de messages de mes anciens
adversaires, ce qui est le meilleur : Stoner m’a envoyé un message,
Biaggi, Lorenzo, Dovi également. C’était génial et j’ai été très
heureux !
Concernant la conférence de presse, sincèrement, je n’avais
rien dit aux autres pilotes de l’Academy. J’avais beaucoup parlé
avec eux de ma décision, en particulier avec Pecco (Bagnaia), avec
Migno, et avec mon frère. Ils ont beaucoup poussé pour que je
continue. Ils ont dit que je devais continuer et ne pas m’arrêter
(rires). Donc quand j’ai décidé, je n’ai rien dit non plus à Luca
(Marini) car après c’est difficile à gérer. Une fois la décision
prise, j’ai appelé Pol (Pol Bertran, l’attaché de presse du team
Petronas SRT) et il a sans doute été l’un des premiers au courant
car nous voulions essayer d’organiser quelque chose de bien pour
tout le monde, et nous avons organisé cette conférence de presse
ensemble avec Dorna. Il y a aussi ma mère : Le mercredi soir, je
mange toujours avec ma mère et avec Francesca ma petite amie, car
nous commençons très tôt le jeudi matin. Je n’avais rien dit à ma
mère et avant de m’en aller je lui ai dit que j’avais une
conférence de presse le lendemain pour dire que j’arrêtais (rires).
Elle était étonnée mais elle n’a pas le pouvoir de dire quelque
chose (rires). C’était assez amusant. »
Les problèmes rencontrés sur le mouillé sont-ils toujours les mêmes, liés à l’adhérence ? Et cela pourrait-il être dangereux de rouler ici sous la pluie ?
« Nous souffrons beaucoup quand nous n’avons pas beaucoup de pluie. Selon moi, s’il y a beaucoup de pluie, nous pouvons être rapides, mais quand cela sèche nous souffrons beaucoup avec la motricité, et je pense que c’est un problème rencontré par plus ou moins toutes les Yamaha. Dans ces conditions, nous souffrons beaucoup car nous perdons en accélération. Après, vous avez toujours différents niveaux d’eau sur la piste : Cela peut être complètement mouillé mais avec une quantité d’eau normale, et quand il y a trop d’eau c’est dangereux partout ! Ici, évidemment, le virage #3 arrive après un freinage fort, donc il serait dangereux s’il y avait trop d’eau, mais comme sur tous les circuits. Cela dépend de la quantité d’eau. »
Avez-vous essayé les nouveaux freins Brembo ?
« Oui, j’ai essayé les nouveaux frein de Brembo sur le sec et ils sont très bons. Nous avons beaucoup de puissance pour arrêter la moto et nous en avons besoin ici maintenant car c’est assez stop-and-go. Ils fonctionnent très bien. »
Après Assen, vous nous avez expliqué que la façon de piloter avait beaucoup changé ces cinq dernières années. S’y adapter a-t-il été plus difficile que les changements précédents, comme les pneus ou les motos, et est-ce pour cela que vous avez pris votre décision d’arrêter ?
« J’essaie toujours d’adapter mon style de pilotage, pour le mettre à jour, pour le rendre plus moderne, et je pense que, oui, en particulier durant les deux dernières années, tout le monde a piloté avec le corps extrêmement à l’extérieur, avec le coude en bas, l’épaule en bas (rires) et la tête très en avant. Pas tout le monde, car il y a certains pilotes qui sont moins extrêmes mais qui sont quand même très forts, comme par exemple Franco. Je pense que jusqu’à un point c’est important, mais qu’ensuite certains pilotes le font beaucoup, beaucoup alors que cela dépend de son propre style. Mais je pense que cela ne fait pas une énorme différence. Vous ne pouvez pas piloter comme dans les années 90, mais vous pouvez quand même arriver à un certain niveau. Non, je ne pense pas que cela soit la raison, car je peux le faire. Quoi qu’il en soit, tout le monde a son propre style. Ce n’est pas pour cette raison. »
Était-il possible pour vous de décider utiliser des Yamaha dans votre propre équipe, et ainsi continuer à piloter l’an prochain ?
« Avant tout, je ne sais pas si j’aurais eu un problème avec la Ducati. Hier, j’ai expliqué que dans le MotoGP moderne, si vous voulez changer de moto, et pas simplement en ce qui concerne la Ducati mais d’une façon générale, vous avez besoin d’un programme long d’au moins deux ou trois ans, pour essayer de comprendre et d’atteindre le potentiel maximal. Donc dans mon cas, je ne sais pas : Peut-être aurais-je pu piloter une année supplémentaire, mais changer de moto pour une seule saison aurait été difficile. Sincèrement, je ne veux pas beaucoup pousser notre équipe en MotoGP pour moi. Je suis simplement ce qui se passe. Nous avons également un gros problème. Le problème est que nous roulons actuellement pour l’équipe Petronas, et l’équipe Petronas veut des Yamaha. Prendre les Yamaha au team Petronas pour mon équipe, alors que Petronas est mon équipe actuellement, je pense que c’est difficile : Ce n’est pas bien ! J’ai laissé les choses se faire et j’ai pris ma décision ensuite. »
Petronas n’a jamais été une option pour courir l’année prochaine ?
« Si, pourquoi pas ? Petronas aurait pu être également une option, oui. Si la première moitié de la saison nous avait procuré de bons résultats dans certaines courses, pourquoi pas ? Je me sens très bien dans l’équipe, mais les problèmes sont les résultats. »
Classement de la FP2 du Grand Prix de Styrie MotoGP au Red Bull Ring:
Classement combiné FP1/FP2 du Grand Prix de Styrie MotoGP au Red Bull Ring:
Crédit classement : MotoGP.com