Le début de saison pour KTM avait un air de catastrophe qui laissait présager le pire pour la suite. Les RC16, si brillantes quelques mois auparavant seulement, dans une campagne 2020 d’où elles avaient ramené trois victoires, semblaient être revenues au point de départ. Certes, mais sans les points de concession du règlement et avec des pneus Michelin qui ne leur convenaient plus. Autant dire que ça sentait le roussi… Et puis, en deux Grands Prix, tout a changé. Au Mugello, les Autrichiennes se sont retrouvées aux avant-postes, renouvelant l’exploit une semaine après en Catalogne. Mieux, le chemin de la victoire était retrouvé. Par quel miracle ? Le patron Stefan Pierer le révèle, en buvant du petit lait…
Si l’on regarde le parcours de KTM depuis le début de cette saison, il est difficile de dire qu’à cause du gel du règlement, un loupé technique est rédhibitoire. C’est ce qui transpire pourtant chez Honda qui rame depuis maintenant une saison et demie à faire de la RC213V une machine qui peut être pilotée par quelqu’un d’autre qu’un Marc Marquez au sommet de sa forme et de son art… Au point que le premier constructeur mondial ne renâclerait pas à en passer par les points de concession du règlement pour se donner de la marge de manœuvre. Comme un débutant aux moyens et aux compétences limités…
Mais chez KTM, on a été capable de revoir sa copie en pleine saison pour mieux renverser une situation bien mal engagée. Un tour de force qui ravit le grand patron Stefan Pierer qui voit le choix technique tant décrié ainsi consacré, avec une méthode de production originale légitimée. Une pure recette maison qui fait son effet… Sur Speedweek, Stefan Pierer déclare : « je dois dire que le composant, que de nombreux soi-disant experts prophétisaient qu’il ne fonctionnerait jamais, à savoir le cadre tubulaire en acier, s’est à nouveau avéré être le plus grand avantage dans cette phase. Parce que nous pouvons fabriquer cinq cadres différents en une semaine et que les équipes peuvent les essayer tout de suite ».
Stefan Pierer : « ce cadre tubulaire en acier est l’atout stratégique en lien avec les technologies d’aujourd’hui »
Une force de réaction rapide qui doit tout à la 3D : « la production de châssis est désormais partiellement réalisée avec des imprimantes 3D. Tout se passe « en interne » chez nous. Nous avons une production de cadre ». le patron termine ainsi sa démonstration : « ce cadre tubulaire en acier est l’atout stratégique en lien avec les technologies d’aujourd’hui. Nous l’avons montré d’abord en tout-terrain, puis en Moto3. Et maintenant, nous le prouvons à nouveau en MotoGP ».
« Parfois, il s’agit de choses très simples. Par exemple, si vous modifiez une épaisseur de paroi de 2 à 1,5 millimètres sans modifier la géométrie du cadre, vous obtenez immédiatement un comportement de flexion différent » précise Stefan Pierer, comblé de pouvoir ainsi donner la leçon aux détracteurs et à la concurrence…