KTM s’est donc lancé dans l’aventure du MotoGP. La marque de Mattighofen est déjà engagée en Moto3 et en Moto2, tandis que sa Red Bull Rookie Cup se veut un incubateur d’où sortiront les talents de demain. Une implication qui est donc à grande échelle. Avec une ambition : celle de gagner. Et pas seulement de participer. Certes, mais pas n’importe comment ni à n’importe quel prix. Le patron Stefan Pierer a tenu à le rappeler, à maintenant moins de deux semaines du lancement de la saison 2019.
KTM va attaquer sa troisième année en MotoGP. Le projet RC16 est donc encore jeune. Et pourtant, déjà, la rumeur persiste selon laquelle Marc Márquez pourrait un jour piloter pour les Autrichiens. Quand l’Espagnol est entré dans la catégorie 125cc, il a passé les deux premières années assis sur une KTM. De plus, le sponsor Red Bull a toujours été à ses côtés. Même aujourd’hui, le géant des boissons énergisantes est en évidence sur la Honda. Marquez a donc des liens beaucoup plus étroits avec KTM et Red Bull que, par exemple, avec Ducati ou Yamaha.
Marc Coma, qui a remporté le rallye du Dakar à plusieurs reprises pour KTM et qui est le nouveau responsable de la marque pour l’Espagne, a déjà laissé entendre qu’en 2018, il avait essayé d’enlever Márquez à Honda afin de le recruter pour l’équipe MotoGP de sa marque. Et il faut dire que si Marc Márquez avait effectivement le désir de changer d’air, il n’aurait que KTM comme choix le plus logique.
« Il est juste de dire que Marc Márquez est un pilote exceptionnel », a déclaré Stefan Pierer, PDG de KTM. À la question portant sur le fait qu’une offre aurait été formulée à Márquez l’année passée, Pierer répond : « au début, il est toujours difficile de gagner. Si on gagne, c’est grâce au pilote. S’il ne gagne pas, la moto est à blâmer et vous ne pouvez que perdre ». Puis il précise : « je ne parle pas du salaire du pilote. Même si Red Bull me paye, je préfère mettre l’argent sur la moto. Mais cela demandera beaucoup de patience ».
Pour le projet MotoGP avec deux équipes et quatre pilotes, KTM investira 40 millions d’euros cette année. « Et comme pour tout investissement, vous devez obtenir des résultats », déclare Pierer. « L’investissement porte ses fruits, en particulier pour les économies émergentes d’Asie et d’Amérique latine, et nous générons plus de la moitié de nos revenus en dehors de l’Europe, où il faut être un grand constructeur et cela nécessite le fait qu’il faut être en MotoGP ».
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La publicité et l’image sont les mots clés. Tous les constructeurs de motos participant en Grand Prix utilisent le MotoGP pour promouvoir leur propre marque. « 25% de la technologie entre tôt ou tard dans la série », ajoute Pierer. « Et ceci est particulièrement important en dehors de l’Europe, car les motos et les scooters sont plus répandus en Asie, en Inde ou en Amérique du Sud qu’en Europe ou aux États-Unis ».
« Nous réalisons plus de la moitié de nos ventes en dehors de l’Europe et nous sommes une société mondiale. Notre partenariat stratégique avec Bajaj en Inde fait de nous l’un des principaux acteurs en Inde », a déclaré Pierer, citant des chiffres: « Nous vendons 50 000 motos en Inde. C’est la raison pour laquelle nous avons un pilote comme Hafizh Syahrin et c’est pourquoi le MotoGP est si important parce qu’il est vu là-bas. Cela fait partie de la stratégie de marketing en Asie – comme, par exemple, le rallye Dakar en Amérique du Sud ».
En 2021, l’Indonésie devrait ajouter un nouveau pays au calendrier MotoGP. Mais Pierer aimerait en voir encore un autre dans un avenir proche : « vous devez vous rendre là où il y a de l’intérêt, c’est l’Asie, l’Inde serait idéale aussi. Delhi a un circuit, et l’Inde seule vendra 19 millions de véhicules à deux roues motorisés cette année. Ce marché pertinent est aussi vaste que l’Europe et les États-Unis réunis. En Europe, les motocyclistes vieillissent, c’est le problème de Harley Davidson, et la course suscite l’intérêt des jeunes » termine l’ambitieux patron sur motorsport-total.