Marc Marquez est indisponible pour une durée d’autant plus indéterminée qu’il souffre à nouveau de diplopie. Entendez par-là qu’à l’opposé d’une fracture où l’on peut déterminer le temps de la convalescence, ce trouble de la vision est imprévisible sur les délais de sa disparition. Au cœur du chaudron Honda, et ayant eu à pallier l’absence du leader Repsol ces deux dernières années, Stefan Bradl donne son avis sur la situation en cours au HRC et comment on en est encore arrivé là. Il se dit aussi prêt pour s’envoler vers l’Argentine et le Texas, ce qui ne rassure pas vraiment…
Stefan Bradl est sans doute l’un des mieux placé pour évaluer les événements en cours chez Honda après la chute de Marc Marquez à Mandalika, ce Grand d’Indonésie maudit, et le retour de la diplopie chez un pilote qui n’est pas épargné ni par le sort ni par les souffrances ces deux dernières années. Sur Speedweek, l’Allemand qui a conquis le titre Moto2 au détriment d’un Marc Marquez qui souffrait justement, et pour la première des maintenant trois fois de ce trouble de la vision, avoue qu’il est mobilisable par Honda à tout instant au vu de la situation : « j’étais là en tant qu’expert pour ServusTV. Quand j’ai vu la chute lors da warm-up, l’idée que je pourrais bientôt être déployé m’a traversé l’esprit. C’est logique, car j’ai vécu cette expérience plusieurs fois dans le passé ».
Il développe : « en raison de l’historique des blessures jusqu’à présent et de la grave chute lors de cette séance, l’hypothèse selon laquelle j’interviendrai probablement ne vient pas de nulle part. Quand ce message me parviendra, je serai prêt. Bien sûr, je préférerais que Marc puisse piloter lui-même car il est irremplaçable pour Honda. Je suis désolé pour le gars parce que ses problèmes de vision sont redevenus aigus et il ne sait pas quand et s’il sera de nouveau en forme. Ce n’est pas une situation facile ».
Stefan Bradl : « c’est une histoire délicate qui peut être guérie en cinq jours ou en un an«
Sur ce point précis, Stefan Bradl parle franchement, rappelant ainsi la gravité de la situation : « personne ne peut juger quand Marc pourra être à nouveau opérationnel. C’est une histoire délicate qui peut être guérie en cinq jours ou en un an. Personne n’a de valeurs empiriques exactes. Il est difficile de prédire combien de temps la reprise aura lieu. J’espère juste qu’il se remettra vite ».
Le pilote allemand effleure aussi le sujet sensible de la gestion d’un Marc Marquez qui ne se préserve jamais. Ce qui revient à s’interroger sur les responsabilités non assumées par son équipe. Il dit : « c’est difficile pour la direction d’une équipe de gouverner un pilote qui a remporté huit titres mondiaux en dix ans. Marc a l’expérience nécessaire. Le succès parle pour lui. Vous avez pu voir que lors du premier accident en Q1, il a roulé correctement dans le gravier. C’était une glissade rapide de la roue avant. Avec une chute comme celle-ci, le pilote est pas mal bousculé, même s’il n’y a pas eu un choc aussi violent que plus tard dimanche lors du highside du warm-up ».
Stefan Bradl conclut d’une façon qui déprimera assurément le fan club du n°93 : « dommage, sans la chute du warm-up, Marc aurait pu terminer quatrième, cinquième ou sixième. Au Texas, il aurait probablement encore gagné. Ensuite, les choses auraient été très différentes pour la course au titre ». Tout serait donc déjà fini ?