Stefan Bradl, pilote allemand et ancien champion du monde Moto2, a récemment partagé des réflexions sur sa carrière et son rôle actuel de pilote d’essai pour Honda, dans une interview accordée à la revue MotorSport Aktuell. De son passage de pilote régulier à pilote d’essai à ses moments les plus mémorables en MotoGP, Bradl démontre une approche réfléchie et équilibrée du motocyclisme et de l’évolution de sa carrière.
Bradl a expliqué sa décision de réduire sa participation active aux courses, soulignant qu’il ne s’agissait pas uniquement d’une décision personnelle, mais d’un accord avec Honda Racing Corporation (HRC) pour mieux gérer la charge de travail. « La charge de travail ces dernières années était excessive. Je pense que Nakagami et Aleix Espargaró ont toujours cet esprit de course, puisqu’ils étaient pilotes à plein temps cette saison. Pour moi, cette nouvelle dynamique est un soulagement et j’en suis content« , a-t-il confié dans des propos relayés par motosan.
Cependant, il n’écarte pas totalement la possibilité de participer à nouveau aux courses : « si j’avais vraiment voulu et poussé pour une ou deux wildcards supplémentaires, cela aurait été possible. Mais étant donné les circonstances actuelles, il est plus probable que je reste pilote d’essai. »
En parlant de la situation de Honda en MotoGP, Bradl a pointé la difficulté pour la marque japonaise de s’adapter aux changements imposés par la concurrence européenne, notamment dans des domaines comme l’aérodynamique et les dispositifs de correction d’assiette. « Ce n’est pas quelque chose de cette année, c’est un problème qui dure depuis longtemps. Honda a perdu du terrain face aux constructeurs européens, qui ont pu profiter de la réglementation de manière plus agressive et les constructeurs japonais, en revanche, ont été trop conservateurs. », a-t-il expliqué.
Stefan Bradl : « la charge de travail ces dernières années était excessive, ne plus courir est un soulagement »
Ce manque d’adaptabilité a conduit à une surcharge de travail pour les pilotes d’essai, avec des week-ends de compétition souvent utilisés pour tester de nouvelles configurations, ce qui a parfois nuire aux performances en course.
Réfléchissant à ses moments les plus marquants, Bradl a évoqué son titre mondial comme un point culminant de sa carrière. « Le titre mondial a été le moment le plus émouvant de ma vie. Quand j’étais enfant, j’ai toujours dit que je voulais surpasser mon père, et je l’ai fait. Cela me remplit de fierté. »
Il a également mentionné sa bataille pour la victoire à Laguna Seca en 2013 contre Marc Marquez comme un souvenir précieux, ainsi que les occasions où il a remplacé Marquez lors de sa convalescence. Cependant, il a admis que son passage dans l’équipe Forward en 2014-2015, ainsi que sa transition vers le Championnat du Monde Superbike en 2017, n’ont pas été des choix fructueux, même si ces expériences l’ont conduit à son rôle actuel chez HRC.
Pour l’avenir, Bradl prévoit de continuer en tant que pilote d’essai pour Honda. En parallèle, il explore son rôle de commentateur à la télévision, une activité qui le passionne : « j’aime beaucoup travailler à la télévision avec Servus TV, mais j’ai appris à ne pas trop planifier. Les choses changent vite dans ce sport, donc je préfère profiter des opportunités année après année » conclut-il.