pub

Stefan Bradl

Le MotoGP en Grand Prix veut réunir la crème de la crème des pilotes moto, et jamais peut-être autant que cette saison cette réputation ne s’est si bien vérifiée dans les faits. Ceci en raison d’un nouveau format qui n’accorde plus que très peu de temps de repos et de réflexions aux champions comme aux écuries. Nous n’avons vécu que deux Grands Prix, sur les 21 promis cette année, et déjà les mines sont fatiguées comme les rangs clairsemés. Cependant, le spectacle comme l’intérêt sont au rendez-vous. Attention tout de même, car pour certains, et non des moindres, comme un Stefan Bradl à la fois acteur et observateur, alertent sur le fait que l’on a sans doute atteint la limite de flottaison…

Stefan Bradl est le pilote test de Honda mais il est aussi un commentateur des Grands Prix. Une vision à la fois de l’intérieur et de l’extérieur qui lui permet de se forger une bonne opinion sur l’évolution de son sport. Ce dernier, en MotoGP a connu une accélération de son rythme et de ses enjeux au travers un nouveau format des Grands Prix qui propose un spectacle haletant, certes, mais aussi un tantinet plus dangereux. Or, l’Allemand trouve que jamais l’équilibre n’a été aussi précaire entre les deux forces essentielles à la bonne marche d’une compétition.

Stefan Bradl, Repsol Honda Team, Sepang Shakedown MotoGP™ Official Test

Stefan Bradl : « on vous demande constamment de vous donner à 110 % »

Sur Speedweek, Stefan Bradl explique les infirmeries déjà pleines et les grilles de départ espacées, qu’il ne met clairement pas sur le compte de la malchance : « c’est à cause du nouveau format » dit-il sans ambigüité. Il étaye ainsi sa conviction : « déjà vendredi en FP2, tout le monde doit rouler comme un fou s’il veut aller directement en Q2. Les qualifications suivent désormais le samedi matin. Non seulement vous subissez un peu de stress tout le temps, mais on vous demande constamment de vous donner à 110 % ».

Il ajoute : « néanmoins, vous devez toujours garder votre ligne parfaite, faire attention aux « limites de piste » et activer tous les appareils au bon moment. À un moment donné, la capacité humaine atteint sa limite. Des collisions se produisent alors ». Un ensemble de choses qui l’amènent à cette conclusion : « nous, les pilotes, n’avons plus aucune marge de manœuvre pour la moindre erreur. Si ensuite tu commets une petite erreur et que c’est puni immédiatement… On a atteint la limite humaine dans ce sport. Il est temps de désamorcer légèrement le MotoGP ».

Bradl souligne également : « c’est pourquoi les équipes et les usines ont tant de mal à trouver des pilotes de remplacement décents. Ils étaient autrefois issus du championnat du monde de Superbike ou de Moto2. Mais ce n’est plus efficace aujourd’hui, les exigences sont trop élevées. Même pour nous, pilotes d’essais, qui ne montons sur la MotoGP qu’une fois par mois, il est difficile de terminer dans les points ».

Image

Tous les articles sur les Pilotes : Stefan Bradl

Tous les articles sur les Teams : Repsol Honda Team