Stefan Bradl en a normalement fini avec son rôle de remplaçant de Marc Marquez dans le box Repsol Honda. Une posture difficile que l’Allemand a tout de même assumé pendant huit Grands Prix. Et ce n’est que lors du dernier, à Misano, qu’il a sauvé l’honneur en marquant les deux points du quatorzième rang. Et sinon ? N’attendez pas de l’ancien Champion du Monde de Moto2 de la langue de bois…
C’est avec un certain soulagement que Stefan Bradl a rendu le guidon de la RC213V à son titulaire Marc Marquez au Grand Prix d’Aragon de ce week-end. En plus de sa wild-card, l’Allemand a ainsi accompli huit meetings sous les couleurs Repsol. Une gageure lorsque l’on sait que l’usine Honda n’a jamais connu pire campagne en termes de résultats et de niveau technique sur la moto depuis son retour en Grand Prix en 1982.
Avant de quitter les lieux et se reconcentrer sur sa tâche de pilote test, Stefan Bradl a fait un bilan clair et précis de cette période vécue : « nous n’avions tout simplement pas de nouveau matériel. J’ai toujours donné mes commentaires aux ingénieurs sur notre moto lors des courses. Mais ensuite, aucune nouvelle pièce ou mise à jour n’est arrivée sur le circuit », a déclaré Bradl sur Speedweek. « Je suis un pilote d’essai et j’obtiens généralement ma satisfaction en testant de nouvelles pièces, ce que les autres pilotes Honda appellent également le progrès. Mais cette année, rien n’est venu du Japon depuis l’ouverture de la saison qui nous a fait beaucoup avancer ».
Stefan Bradl : « je pense que le pire moment est derrière nous »
Stefan Bradl ne ménage donc pas son employeur qu’il ne félicite pas plus sur le thème largement débattu en interne qui est celui de la communication entre les ingénieurs Honda au Japon et l’équipe sur le circuit. « Nous avons souvent discuté de ce sujet avec HRC au cours des dernières semaines et des derniers mois », déclare-t-il. « Quelque chose va changer dans le domaine de la communication. Marc a déjà eu des rendez-vous avec les Japonais au GP d’Autriche. Je suis sûr que son message est passé. Bien sûr, la pandémie a rendu les choses plus difficiles pour les Japonais. Il faut maintenant s’adapter à l’ère post-Covid19. Je pense que les Japonais doivent aussi tout repenser ».
Il termine d’ailleurs sur cet impératif : « nous devons maintenant appuyer sur le bouton de réinitialisation et tout faire pour prendre les bonnes décisions pour 2023 », insiste Stefan Bradl. « En 2022, nous ne pouvons plus faire grand-chose. Nous ne pouvons collecter des données que pour la moto de l’année prochaine ». Il conclut néanmoins sur cette bonne note : « je pense que le pire moment est derrière nous ».