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Stefan Bradl

En mettant sur la piste cette nouvelle RC213V, Honda espérait sans doute exactement éviter ce qui se dessine dans ses rangs, avec un Marc Marquez qui a ouvertement établi sa liste de revendications. La positivité des autres pilotes de la marque exprimée lors de la manche d’ouverture au Qatar s’est diluée dans les déceptions d’Indonésie, d’Argentine et d’Austin. A présent, même le manager de l’octuple Champion du Monde Emilio Alzamora appelle HRC à donner un coup de collier. Dans les coulisses, le pilote tests Stefan Bradl observe tout ça et dit ce qu’il en pense…

Il n’y a sans doute pas mieux que Stefan Bradl pour connaître de ce qui se passe actuellement chez Honda, après quatre Grands Prix accomplis avec une RC123V revue de fond en comble. Le pilote d’essai MotoGP pour la marque a déjà parcouru quelques kilomètres avec le nouvel opus, et notamment comme remplaçant de Marc Marquez au Grand Prix d’Argentine. Et même si des doutes sont nées avant d’entamer la campagne européenne d’une saison pour le moins indécise, il est convaincu que la marque japonaise a fait le bon et important pas en avant avec le nouveau développement.

Et pour cause : en tant que testeur, Stefan Bradl a été directement impliqué dans le développement de la nouvelle Honda : « Cette Honda a beaucoup de potentiel », déclare l’Allemand. « Et je crois aussi qu’il y a beaucoup plus à venir. Parce que cinq jours d’essais pour les pilotes officiels, c’est loin d’être suffisant, surtout quand il s’agit d’un nouveau projet comme le nôtre. C’est une étape radicale par rapport aux années précédentes. »

Malgré les problèmes de jeunesse dont souffre cette machine, Bradl reste convaincu de la bonne voie prise et d’autant plus que Marc Marquez n’a jamais dit le contraire… « Marc l’a aussi dit : il se sent bien avec la moto, mais encore faut-il trouver la limite », précise le pilote d’essai. « Et c’est de cela dont il s’agit pour les pilotes à ce stade, se rapprocher de la limite. Nous aurons besoin de plus de temps pour comprendre la moto et la limite ».

Stefan Bradl, Repsol Honda Team

Stefan Bradl : « lors d’un week-end de course, la situation est différente, vous êtes sous pression« 

« Après les premières courses, vous ne pouvez pas vraiment dire où vous en êtes avec la moto. Vous devez attendre un peu. Et la saison est très longue cette année de toute façon. J’espère juste que les gars comprendront mieux et convertiront ensuite cela en résultats » ajoute-t-il sur Motorsport-total.

Lorsqu’on lui a demandé si la nouvelle Honda était un peu plus accommodante et moins physique à rouler que son aînée, Bradl a répondu : « Oui, je suis d’accord. Du moins, c’est ce que je ressens sur la moto ». Néanmoins, le pilote de 32 ans concède : « lorsque vous participez à un week-end de course, la situation est différente. Vous êtes sous pression et pas si détendu. Vous devez vous livrer et faire le temps au tour, même si les conditions ou la situation des pneus sont difficiles ».

Mais Bradl est convaincu que plus ses homologues titulaires auront d’expérience avec cette RC213V, mieux l’équipe et les pilotes seront capables de s’adapter à la moto et à ses besoins : « c’est encore un projet relativement jeune et frais. Le plus important est de rester calme et d’essayer pour comprendre la moto et son potentiel pour l’avenir ». Reste maintenant à savoir si cette sérénité est partagée par tout le monde.

Stefan Bradl, Repsol Honda Team, Gran Premio Michelin® de la República Argentina

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