L’affaire du déflecteur Ducati est réglée sportivement et fermée juridiquement. Mais politiquement, le chantier ne fait que commencer. A peine la cour d’Appel avait-elle fermé ses portes que Honda se lançait à l’assaut du directeur technique, Danny Aldridge, qui est désormais la cible. A travers lui, c’est la désuétude d’une procédure face à un nouveau contexte sensible et complexe qui est mis en exergue. Le HRC lui a présentait un déflecteur arguant du fait qu’il produit de l’appui aérodynamique; Il a été logiquement rejeté. Honda voulait ainsi créer un précédent pour démontrer par l’absurde la situation actuelle…
Su ce fait, on sera contraint de n’utiliser que le conditionnel. Au micro de MotoGP.com, Aldridge a en effet commenté : « la seule chose que je peux dire c’est qu’en effet, tout nouveau dispositif que m’apporte un constructeur doit être approuvé. Je ne rendrai rien public, tant que ça ne sort pas en piste. Autrement dit, je ne peux pas vous dire si quelqu’un est venu me voir et je ne dirai pas si une chose a été rejeté. A ce stade, ce sont des rumeurs, vous devrez donc attendre et voir si une nouveauté fait son apparition en piste ».
Il y aura donc une suite et c’est Honda qui a la main sur la manœuvre. Pour l’histoire avec Ducati, le directeur technique précise : « nous avons un ensemble de directives que les marques se doivent de suivre. C’est une sorte d’annexe au règlement, mise à jour quand nous éprouvons le besoin de clarifier certains thèmes comme l’aérodynamique. Début mars, en amont du Grand Prix, nous avons actualisé ces lignes directives pour contrôler ce qui est autorisé sur le bras oscillant. Les équipes peuvent ainsi utiliser une pièce qui permet de refroidir le pneu arrière, ou de dévier l’eau à l’instar de ce qu’a déjà pu faire Yamaha ».
« Au Qatar, Ducati est en l’occurrence venu me voir en me disant : « Nous avons cet élément, dont l’objectif premier est de réduire la température du pneu arrière », car d’après eux c’était un point qui leur posait problème. J’ai donc examiné ce dispositif et j’en suis venu au fait que sa fonction première était effectivement de refroidir le pneu ».
« Les autres constructeurs ont estimé à l’inverse, que ça n’était pas correct, car, selon eux, ça leur donnait plus d’appui; ce qui n’est pas autorisé par les lignes directrices. C’est à ce moment-là que toute cette affaire a commencé. Ils ont décidé de porter plainte, ça a été rejeté. Ça montre que ma lecture était correcte et que la fonction d’un tel dispositif était, comme l’avait déclaré Ducati, de refroidir». Aldridge a conclu en estimant que toute cette pression mise sur lui n’était pas considérée comme une attaque personnelle…