C’est la douche froide pour Somkiat Chantra dans l’arène impitoyable du MotoGP 2025. Alors que les deux autres rookies, Ai Ogura et Fermin Aldeguer, font des étincelles, le pilote LCR Honda patine. Après quatre Grands Prix et huit courses, le Thaïlandais de 26 ans affiche un bilan en demi-teinte : son meilleur résultat ? Une 16e place à Austin, tout près d’un premier point en catégorie reine. Pas de quoi sabrer le champagne, même s’il a profité des abandons devant lui pour grappiller quelques positions.
Alors que la saison 2025 de MotoGP démarre tambour battant avec des débutants déjà en vue, Somkiat Chantra vit une entrée en matière plus compliquée que ses camarades. Aux côtés d’Ai Ogura et Fermin Aldeguer, deux rookies qui s’illustrent régulièrement dans le top 10 voire mieux, le Thaïlandais de chez LCR Honda peine à exister. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Après quatre Grands Prix et huit courses, le meilleur résultat de Chantra est une 16e place à Austin, à la porte des points, tandis que ses comparses flambent : Ogura (Aprilia) a impressionné dès la manche d’ouverture en Thaïlande avec deux top 5, Aldeguer (Ducati Gresini) monte en puissance et vient de signer une 4e place au Qatar, son meilleur résultat jusqu’ici.
En comparaison, Chantra termine loin du peloton, comme ce fut encore le cas à Doha, où il franchit la ligne dernier, à 38 secondes de Marc Marquez. Pourtant, le pilote de 26 ans reste positif : « mon rythme était meilleur. Nous avons progressé et j’en suis ravi. Je sais qu’on doit encore faire mieux et j’espère que ce sera le cas à Jerez », a-t-il confié, déterminé.
En difficulté face au chrono, la course contre la montre est lancée pour Somkiat Chantra
Il faut dire que la Honda RC213V n’est pas la moto la plus facile du plateau, mais elle progresse. Le constructeur japonais occupe déjà la 2e place du classement constructeurs, et Johann Zarco, son coéquipier chez LCR, a brillé avec une 4e place au Qatar. La comparaison n’est pas tendre, mais elle est inévitable.
« Il mérite une chance dans la catégorie reine », avait déclaré Lucio Cecchinello en août 2024, lorsqu’il a annoncé la promotion de Chantra. Un choix salué à l’époque, tant le Thaïlandais avait montré de belles choses en Moto2 : vainqueur en Indonésie en 2022, puis au Japon en 2023, il a terminé 6e du championnat Moto2 l’an dernier, meilleur pilote asiatique et modèle de constance.
Mais le MotoGP ne pardonne pas. Ogura domine Raul Fernandez. Aldeguer titille les Ducati officielles. Chantra, lui, peine à trouver le rythme, malgré les progrès de la moto et de son environnement technique. Le danger ? Que cette saison de rodage se transforme en sursis, avec un retour prématuré en Moto2 ou ailleurs dès 2026 si les résultats ne suivent pas.
Tout reste possible, mais le prochain Grand Prix d’Espagne à Jerez pourrait bien devenir un moment charnière pour Chantra. Il est l’un des pilotes les plus appréciés du paddock, travailleur, humble, combatif. Mais en MotoGP, la sympathie ne marque pas de points. Seule la piste parle.
