Il n’y aura pas de droit à l’erreur pour le site de Silverstone le 25 aout prochain. A cette date, en effet, se déroulera un Grand Prix de Grande Bretagne qui avait dû être annulé l’an passé pour cause de pluie diluvienne mettant en exergue un tracé à la surface refaite mais ratée. Il a fallu remettre sur le métier son ouvrage ce qui n’a pas été gratuit. Et comme la Formule 1 n’est pas encore garantie pour les années à venir, le MotoGP est devenu une question de survie…
Le directeur général de la piste de Silverstone, Stuart Pringle, connaît actuellement quelques nuits blanches. Son site doit en effet assurer sa place en tant que rendez-vous à long terme du MotoGP au Royaume-Uni, dans l’incertitude entourant l’avenir du Grand Prix britannique de Formule 1.
La course de F1 de cette année sur la piste est la dernière de l’accord actuel, alors que son contrat avec le MotoGP a récemment été prolongé jusqu’en 2021. Cette extension intervient après que le circuit s’était engagé à refaire sa surface après l’annulation de la course MotoGP 2018 sur le site, en raison de fortes pluies et l’incapacité de la piste à drainer l’eau.
« Nous allons nous retrouver avec une piste qui conserve toutes les grandes caractéristiques traditionnelles de Silverstone : rapide, grande vitesse, fluidité, super dépassement, excellent dessin – mais avec un drainage bien meilleur, un asphalte ultramoderne, une adhérence fantastique et super lisse » a déclaré à Autosport, le directeur général de la piste, Stuart Pringle.
« Sachant que l’inclination du propriétaire du circuit BRDC est de faire des choses pour les voitures, et non pour les motos, il s’agit d’un investissement énorme, d’une somme à sept chiffres de plus que ce que nous avions payé pour le travail précédent. Nous sommes toujours une entreprise qui se remet d’une situation financière difficile. En l’absence de certitude quant à l’avenir de la F1, nous avons agi de la sorte pour conserver le MotoGP ».
Selon Pringle, Silverstone, qui vise à faire du MotoGP une partie incontournable de son calendrier, a adopté une approche différente pour re-surfacer le circuit, en confiant à l’enseigne Tarmac la réalisation des travaux mais en déléguant sa conception au spécialiste Jarno Zaffelli et sa société Dromo.
Zaffelli a conçu une spécification d’asphalte pour Silverstone et Pringle est convaincu que cela contribuera à atténuer le problème des bosses de la zone de freinage, qui est souvent vivement ressenti par les pilotes MotoGP sur la piste. M. Pringle est également « tout à fait sûr » que la nouvelle surface protégera la piste d’une répétition de la débâcle de 2018, après avoir constaté comment les parties du circuit se sont assainies lors de fortes précipitations plus tôt en juin.
Le responsable de la sécurité FIM, Franco Uncini, doit se rendre sur la piste après la course de F1 de cette année et Pringle pense que Uncini « a beaucoup apprécié le réconfort de l’équipe que nous avons mise sur pied pour y parvenir ». Interrogé sur la position du promoteur de la série, Dorna, sur l’avenir à long terme de la course, Pringle a déclaré : « Dorna est très satisfaite du travail que nous faisons, elle adore la piste, les coureurs l’adorent, IRTA [l’association d’équipes] adore l’aspect pratique de l’espace dans le paddock ». De quoi rendre optimiste sur l’avenir du MotoGP à Silverstone.