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Honda

Les pilotes Honda sont K.O debout et aussi la plupart sur le départ, épuisés et meurtris. Les ingénieurs HRC ne savent plus où donner de la tête ni par quoi commencer et la politique du team manager Alberto Puig n’a amené que déception et frustration qui sont aujourd’hui non seulement vérifiées mais exprimées. Autrefois beau navire amiral de la flotte représentant l’élite de la vitesse moto, le bâtiment Honda n’est plus qu’un vaisseau fantôme navigant en fond de grille et ne laissant rien péager de bon.      

Si un jour la lumière jaillit de ce tunnel dans lequel est entré le premier constructeur mondial en 2020, il lui faudra vraiment analyser comment il a pu en arriver là. Il pourra identifier le dossier sous l’étiquette « grandeur et décadence ». Car ce que vit aujourd’hui le trigramme HRC en Grand Prix est du jamais vu depuis plus de 40 ans.

Ce Grand Prix de Grande Bretagne à Silverstone a déjà encore un peu plus déplumé le blason ailé alors que la course n’est même pas partie. Alex Marquez est ainsi le meilleur pilote Honda après s’être qualifié en 17ème position. C’est la première fois qu’aucun pilote Honda n’est dans le dans le top 16 des qualifications de la catégorie reine à Silverstone depuis 1980. Le frère de celui qui est attendu un peu trop comme le messie – parce qu’il cachait les faiblesses déjà existantes en faisant des miracles – est dépité tandis que son équipier chez LCR Taka Nakagami n’en revient pas de ce bilan des qualifications du Grand Prix de Grande Bretagne : « toutes les Honda sont en dehors du top 15. Pol Espargaró a décroché la pole position ici en 2021 avec un temps de 1’58.8. Mais cette année, la pole est plus rapide de plus d’une seconde. Honda ne pouvait pas s’améliorer. Pour être honnête, nous sommes un peu perdus ».

Nakagami, dont on dit qu’il perdra son guidon à la fin de cette année, décrit la situation sur la moto comme suit : « nous manquons de sensations, nous pouvons difficilement mettre la pression. Mais si nous poussons, alors la possibilité de tomber est très élevée. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce gros écart. Nous avons beaucoup de problèmes et nous perdons confiance, c’est vraiment difficile ». Autant dire que le bateau coule normalement et Stefan Bradl a donné une indication majeure sur le fait que Honda a arrêté l’acharnement thérapeutique sur sa présente RC213V.

L’énergie est en effet maintenant canalisée sur le nouveau projet avec Marc Marquez comme guide. « Lorsque Marc reviendra, il sera totalement impliqué dans le projet car il a la rapidité et l’expérience pour le faire » dit l’Allemand qui assure être en contact permanent avec le Catalan pour définir les améliorations que le nouvel opus intégrera. On rappellera quand même que la présente RC213V devait faire oublier les déceptions de la précédente version. Et qu’elle se révèle finalement pire.

Alex Marquez : « Marc a une visite fin août mais le test décisif sera de monter sur une Honda MotoGP« 

Mais parler ainsi d’un avenir reposant entièrement sur le seul Marc Marquez encore convalescent a de quoi inquiéter. De fait la question de savoir comment il va est une interrogation à plusieurs millions d’euros. Jamais en Grand Prix le destin d’un si grand nombre de personnes n’a autant dépendu de la santé d’une seule. Alex Marquez qui vit au plus près la reconstruction de l’octuple Champion du Monde a donné cette dernière indication à Silverstone : « il a une visite fin août qui va marquer le timing. Ensuite il y a un travail musculaire à faire pour que l’épaule aille bien, et là il va falloir travailler plus ».

Il ajoute : « la douleur au bras de Marc a disparu petit à petit et le test décisif sera de monter sur une MotoGP.  C’est à ce moment-là qu’il saura vraiment comment va son bras. Il a mis beaucoup de pression sur son bras au cours de la dernière année et demie ». Le frère cadet conclut : « il reviendra quand il se sentira prêt ». En attendant, il est attendu au Red Bull Ring dans le stand Repsol Honda comme observateur de choix. Puis il est espéré par Alberto Puig comme pilote lors du test de Misano en septembre, considéré comme crucial pour 2023.

Puisque l’on parle d’Alberto Puig, il faut mentionner que la politique du team manager est actuellement sous le feu de l’expertise. Sa gestion de Marc Marquez depuis Jerez 2020 est un sujet, tandis que sa politique globale est de plus en plus ouvertement critiquée. Le même Alex Marquez a ainsi révélé que d’avoir été gros du team Repsol lui avait beaucoup coûté : « au début, je ne l’acceptais pas de la meilleure façon, honnêtement, c’est la première fois que je le dis », dit le pilote LCR Honda. « Ça a été un peu difficile pour moi de passer au travers, car j’ai très bien fini l’année avec de très bonnes sensations, et je me suis demandé ‘pourquoi dois-je changer maintenant ?’ C’était mon sentiment. En 2021, je me suis mis trop de pression pour bien faire, j’ai eu beaucoup de chutes, j’ai perdu confiance, et la pression que je me mettais n’était pas bonne ».

Alex Rins prendra sa place chez LCR puisque le cadet des Marquez file en direction de Gresini Ducati. Pol Espargaró jouera un retour vers le futur en retrouvant non seulement KTM mais aussi Tech3. Et au milieu de tout ça, Joan Mir attend des nouvelles et peut-être même aussi Davide Brivio qui serait dans les tuyaux pour remplacer Alberto Puig. Cela fait beaucoup de chantier en cours chez Honda, mais c’est aussi inévitable lorsque l’on se retrouve au milieu d’un champs de ruines. Et encore, on n’a pas parlé des intentions de Repsol en MotoGP avec la rumeur Petronas

 

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