Ce jeudi 26 août 2021, Johann Zarco a répondu aux questions des journalistes depuis le circuit de Silverstone, en prélude au Grand Prix de Grande-Bretagne.
Nous sommes allés écouter (via un logiciel de téléconférence) les propos du pilote français qui figure à la 4e place du championnat.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Johann Zarco sans la moindre mise en forme, même si cela est partiellement traduit (vouvoiement en anglais, tutoiement en français).
Johann Zarco : « Bon, j’ai changé ma
stratégie de travail ! (Rires. Voir photo d’ouverture). Allez, je
suis heureux d’être de retour à Silverstone. C’est un bel endroit
pour courir et je pense que ce sera intéressant de voir, après deux
années (sans y courir), comment la moto a progressé ici. Je pense
que nous y serons plutôt rapides. Il y a deux ans, nous avons eu un
nouvel asphalte, donc ce sera maintenant un peu différent, mais je
pense que nous pourrons aller plus vite qu’il y a deux ans. Fabio
est très fort ici mais nous avons également de très bonnes
références de Dovizioso qui a toujours beaucoup apprécié
Silverstone. Cela signifie donc que la moto y fonctionne bien et
qu’il y a beaucoup de choses positives : il faudra simplement
essayer de débuter de façon aussi neutre que possible. »
« Pour en revenir à l’Autriche, j’ai été triste après la chute
mais après une bonne analyse c’était quelque chose qui pouvait
arriver. Je n’ai pas essayé de faire des choses folles et nous
étions simplement la limite avec le pneu avant : J’ai chuté pour
quasiment rien, et c’est donc difficile à avaler sur le coup, mais
ensuite durant la semaine vous réalisez que cela fait partie du
travail. Cela va dans la bonne direction car je veux continuer à
progresser moi-même : Je suis très proche de quelque chose de très
bien, et je sais qu’en débloquant toutes ces petites étapes pour le
feeling je crois toujours que je peux être très fort. C’est donc
positif et l’équipe Ducati pense également la même chose, et c’est
pourquoi cela peut prendre un peu de temps mais cela reste toujours
un beau challenge. »
Avec la course de l’année dernière, c’est un peu comme
partir de zéro ?
« Avec l’expérience, nous savons plus ou moins dans quelle
direction aller, et la plupart du temps, quand vous vous sentez
bien sur la moto, vous n’avez pas tellement de modifications à
faire. Donc nous savons que, normalement, nous devrions pouvoir
être rapides immédiatement, et il faut simplement voir, avec les
températures fraîches, la façon dont le pneu se détériore ou pas.
Dès la première séance d’essais, vous comprenez rapidement si c’est
bien de faire beaucoup de tours ou s’il faut changer le pneu pour
faire quelques tours rapides. Il faudra voir, mais c’est
l’adaptation pendant la FP1. »
La bataille pour la moto d’usine avec Francesco Bagnaia
l’année dernière se prolonge-t-elle aujourd’hui avec Jorge Martin
?
« Je n’ai même jamais eu cela à l’esprit lors des deux
dernières semaines et ma position est bonne, ici chez Pramac. Donc
si le prétendant peut être Martin pour le futur car il est plus
jeune, tant que je peux courir pour le titre, je suis le plus
heureux ! Vraiment, cela est très éloigné de mes pensées, ce genre
d’idée ou de réflexion. »
Cette piste est très longue et comporte de nombreux
virages. Comment un pilote peut-il y faire la différence, comparé à
l’Autriche ?
« J’ai un peu oublié mais d’après ce que j’ai pu voir avec les
chronos, il y a une grosse différence entre les qualifications et
la course : Quasiment deux secondes entre le rythme de course et un
tour chrono, car la piste est très longue. Cela ne vous aide pas à
faire beaucoup de tours mais je crois que cela peut parfois vous
aider à avoir un peu de repos. Quoi qu’il en soit, c’est une piste
dont le tracé est différent de l’Autriche, où les points de
freinage sont très importants, mais finalement il n’était pas
facile pour moi d’y doubler et j’ai perdu du temps dans cette
situation. J’ai eu de bonnes expériences et j’ai de bons souvenirs
ici. En MotoGP, je n’ai pas obtenu d’excellents résultats à
Silverstone, mais maintenant, avec plus d’expérience et de
connaissance de la catégorie, et avec un bon feeling sur la moto et
dans l’équipe, c’est un grand circuit et notre moteur peut beaucoup
nous aider. »
Tu es à 49 points de Fabio : est-ce que ça devient
compliqué pour le titre ?
« C’est là où cela va
peut-être aider à moins y penser. Je pense qu’inconsciemment il y a
eu une certaine pression sur l’attaque de l’Autriche, et finalement
ça n’a pas bloqué mais ça a donné un peu des tensions et un peu
plus de stress pendant les 15 jours. Là, je suis passé quatrième :
au niveau des points, c’est sûr que ça fait un bel avantage pour
Fabio mais tout peut arriver ! Il faut continuer à être fort, à
progresser à chaque fois, pour essayer de devenir le plus fort.
Actuellement, c’est vraiment lui qui arrive à mener le rythme sur
chaque séance. Il faut réussir à faire pareil, et être dans cette
manière là cela concrétisera en course et je reprendrai l’avantage.
On verra ! Mais tout se passe bien et il ne faut pas oublier
aussi qu’en début d’année c’était un souhait mais pas l’objectif de
départ. C’est pour ça que d’y arriver, d’être devant tout de suite
et d’y rester jusqu’à mi-saison, au fond de soi c’est une sorte de
pression qui peut monter, avec les journalistes qui vous la mettent
aussi. Là, c’est toujours possible, et il faut y croire, mais il
faut surtout progresser. »
As-tu fait le point sur ce qu’il te manque pour gagner
?
« Sur l’Autriche, il y avait un petit grain de folie alors que
moi j’étais un peu trop dans le contrôle. C’est déjà beau que mon
contrôle me fasse rouler très vite : On a vu dans le deuxième
weekend que j’ai vraiment fait un weekend aussi vite du début
jusqu’à l’attaque du dimanche matin. C’est signe qu’il y a vraiment
beaucoup beaucoup de positif, et le négatif est arrivé en course.
Donc en Autriche, pour le feeling sur l’avant, pour passer un peu
ces caps, il faut lâcher un peu le contrôle mais continuer dans ce
que j’ai pu faire, parce que j’étais bien appliqué, et quand on
analyse les datas il y a vraiment de la belle performance. Après,
avec ma sensibilité dans le pilotage et le fait que les conditions
étaient un peu délicates en Autriche, ça m’a en fait plus pénalisé
que d’autres parce que un peu trop de contrôle et pas assez de
folie. »
Est-ce que Silverstone est une piste que tu aimes bien
et où tu peux être efficace rapidement ?
« Oui, je pense ! Déjà, le plaisir d’avoir quand même beaucoup
de virages où on sort en troisième et ensuite on fait quatrième,
cinquième : Là, il faut avoir une vraie force moteur, et je pense
que la Ducati va amener du plaisir là-dessus. Et tout
l’enchaînement du premier virage, et l’entrée du deux et trois, ça
va très vite et ensuite il y a aussi le virage sept où tu arrives à
un bon 330 et tu peux freiner très tard. Donc oui, c’est un circuit
rapide, plutôt large, et c’est là où il y a parfois moyen de faire
une belle différence en pilotage si tu es en pleine confiance et
que tu ressens bien ta moto. Moi, ça me plaît mais malheureusement
pour l’instant, même sur la Yamaha, il m’a toujours manqué un petit
quelque chose. Je vais donc voir si je suis plus performant cette
année. »