La question du choix par Yamaha de la gomme médium arrière, en lieu et place du pneu dur, pour faire la course à Silverstone, théâtre de la douzième et dernière manche vécue au calendrier de cette saison MotoGP, continue à faire couler encre et salive. Et pour cause : il est identifié comme un des facteurs d’un Grand Prix de Grande Bretagne raté par le leader du championnat Fabio Quartararo, qui a vu son avance au classement général commencer à se réduire dangereusement dès la rentrée de la trêve estivale. Le chef mécanicien de Dovizioso, Ramon Forcada, a commenté ce loupé en appuyant sur le manque de courage des ingénieurs Yamaha qui n’avaient pas testé ce composé lors des séances d’essais passées. Ce qui n’est pas tout à fait exact si l’on écoute Darryn Binder, pilote Yamaha chez RNF…
Dans le chapitre « on est plus malin après », on versera au dossier ce nouveau cas concret du choix de la gomme arrière chez Yamaha lors du Grand Prix de Grande Bretagne. Alors que la course a démontré qu’il aurait fallu choisir le dur arrière, les pilotes des M1 ont roulé en médium, Andrea Dovizioso excepté cependant, ce qui ne lui a rien apporté de plus… Mais Ramon Forcada, son chef mécanicien chez RNF, a mentionné que Yamaha n’avait pas été audacieux au moment de se déterminer sur la grille de départ, car sans retour d’expérience sur le comportement du composé dur. Le médium a donc été monté, par sécurité.
On connait la suite avec un commentaire critique de Fabio Quartararo à l’arrivée. Mais il faut aussi écouter le rookie Darryn Binder qui avait pu se faire une idée de ce pneu le vendredi. Sur Speedweek on découvre ainsi ses propos : « lorsque j’ai testé le pneu dur lors de la FP2 vendredi, je n’ai pas pu le mettre en température. Le pneu n’était donc pas une option. Après ça, c’est toujours difficile de dire s’il aurait été un meilleur choix. Je suis quand même content d’avoir terminé la course et de ne pas avoir terminé dernier ».
Darryn Binder : « à la fin de la course, je n’étais qu’en mode survie et j’ai essayé de voir le drapeau à damier«
Le frère de Brad raconte aussi son calvaire avec le medium : « mon rythme au début était bon » dit celui qui s’était élancé 23è pour se retrouver en première partie d’épreuve 18è. « Mais à partir du 10e tour, mon pneu a commencé à se désintégrer. À la fin de la course, je n’étais qu’en mode survie et j’ai essayé de voir le drapeau à damier. Je m’attendais à ce que le pneu dure plus longtemps. Je pense que je l’ai un peu surmené en début de course ». Un scénario identique à celui de Fabio Quartararo qui évoluait quant à lui dans le haut du tableau.
« J’ai joué avec chaque bouton du cockpit pendant la course, j’ai tout essayé pour réduire l’usure des pneus. J’ai fini par définir le mode le plus fluide pour que la course se termine en quelque sorte. Notre stratégie était de réduire la puissance à partir du 8e tour, mais j’ai appuyé sur le bouton après le 3e tour » ajoute Darryn Binder qui conclut : « je sais que je suis fort dans les premiers tours et que mon meilleur tour en course est généralement passable. J’ai juste besoin d’apprendre à garder le rythme tout au long de la course et à mieux gérer les pneus pour être compétitif à la fin ». A l’arrivée, le pilote de 24 ans qui a fait cette année le grand saut du Moto3 vers le MotoGP a terminé 20è sa course anglaise avec 33,653 secondes de retard sur le vainqueur Pecco Bagnaia.