La collision entre Alex Marquez et Francesco Pecco Bagnaia lors du Grand Prix MotoGP d’Aragon a marqué un tournant inattendu dans la course, privant les deux pilotes Ducati d’une place sur le podium. L’incident, survenu au virage 13 alors que les deux se battaient pour la troisième place, a été classé comme un accident de course par les commissaires de la FIM, aucune pénalité n’étant imposée. Cependant, les réactions au sein du paddock étaient partagées, reflétant souvent les liens personnels des pilotes avec les parties impliquées.
Simon Crafar, futur commissaire en chef de la FIM et expert commentateur pour MotoGP.com, a apporté son analyse de l’incident, tendant à voir Alex Marquez comme le principal responsable. Selon Crafar, Alex aurait dû céder sa position à Bagnaia dans cette situation.
« Alex Marquez a freiné dans le virage. Ensuite, il n’a pas voulu abandonner sa position », a expliqué Crafar, ajoutant que les deux pilotes roulaient sur une trajectoire étroite où l’adhérence était optimale. Pour Crafar, Bagnaia était clairement devant au moment critique, et Alex aurait dû lâcher prise. « ‘Pecco’ était devant. Alex aurait dû abandonner. »
Crafar doute qu’Alex Marquez n’ait pas vu Bagnaia à côté de lui. Il est probable qu’il ait été informé par les panneaux des stands de la présence de Bagnaia juste derrière lui, surtout après que ce dernier ait comblé un écart de 2,5 secondes en seulement quelques tours. Après l’erreur d’Alex au virage 12, la porte était ouverte pour Bagnaia, qui était déjà légèrement en avance avant que les deux pilotes ne commencent à pencher dans le virage.
Simon Crafar : « ‘Pecco’ aurait abandonné sa position et accepté d’être dépassé »
Crafar suggère qu’Alex Marquez aurait pu éviter l’accident en coupant brièvement les gaz. « Les deux ont roulé de manière décisive dans le virage, mais ‘Pecco’ était devant », a-t-il déclaré. « Lorsqu’ils sprintent vers le virage suivant, le pilote qui est derrière doit reculer. » Cependant, il a reconnu ne pas avoir accès à toutes les perspectives et données disponibles aux commissaires de course, ce qui l’empêche de porter un jugement définitif.
Les conditions d’adhérence difficiles sur le circuit récemment asphalté de Motorland Aragon ont également joué un rôle crucial dans l’incident, selon Crafar. Bagnaia, pour éviter une sortie de piste ou une chute, devait maintenir sa trajectoire dans le virage rapide. « ‘Pecco’ devait prendre le virage de manière décisive. Si vous redressez la moto pour donner de l’espace au pilote derrière, alors vous arrivez à la partie sale. Et puis vous sortez de la piste, voire tombez », a-t-il expliqué.
Pour Crafar, Bagnaia aurait probablement réagi différemment à la place d’Alex Marquez. « Neuf fois sur dix, ‘Pecco’ aurait abandonné sa position et accepté d’être dépassé. Il se serait alors préparé de manière à pouvoir lancer une contre-attaque », a-t-il ajouté, soulignant que la gestion des batailles en piste requiert souvent des décisions stratégiques rapides pour minimiser les risques.
L’analyse de Simon Crafar charge incontestablement Alex Marquez dans la dynamique qui a conduit à l’accident. Responsable donc l’Espagnol face à l’Italien, mais aurait-il été pour autant coupable ? Simon Crafar ne pousse pas le raisonnement jusqu’à préciser s’il aurait sanctionné le pilote Gresini Ducati. On verra ça l’an prochain …