Carmelo Ezpeleta voulait à tout prix évité ça et il avait vu le coup venir contre l’équipe de Freddie Spencer chargée de la discipline dans le peloton dès le Grand Prix de Catalogne. Mais au « Nakagamigate » barcelonais, à la suite de quoi le patron de Dorna a fait comprendre qu’il entendait que l’on respecte le panel des commissaires de la FIM, a succédé l’affaire Quartararo à Assen. La digue mise en place par Ezpeleta pour contenir le flot des critiques a cédé aux Pays-Bas, et notamment sous la pression de personnes qui pèsent dans le paddock. C’est de chez Yamaha qu’est venu une attaque frontale et brutale contre l’autorité des arbitres, et notamment d’un patron sur le terrain Lin Jarvis qui a ainsi crée un vrai précédent. Qu’il va falloir maintenant assumer.
Le panel des commissaires de la FIM dont le symbole est Freddie Spencer s’était attiré les foudres des pilotes MotoGP en évaluant l’action de Taka Nakagami comme un fait de course en Catalogne. Le même a provoqué la colère en haut lieu Chez Yamaha en sanctionnant Fabio Quartararo après sa manœuvre de dépassement raté sur Aleix Espargaró. Le Français devra en passer par un long lap, lors de la course de rentrée à Silverstone, après cinq semaines de pause estivale et alors que l’officiel Aprilia a pu reprendre la compétition en Hollande et reprendre 14 points au championnat au Français, qui a abandonné après une seconde chute…
Clairement, au vu de la situation, Fabio Quartararo semble ainsi doublement puni. Et la légitimité de sa sanction, déjà sérieusement mise à mal, paraitra d’autant moins évidente qu’elle devra être accomplie après un long délai imposé par le calendrier, et en ouverture de la dernière partie de la saison, soit un moment où tout le monde aurait souhaité oublier cette affaire pour repartir sur de bonnes bases.
Reste ce champ de ruine laissé après la bataille d’Assen que redoutait Carmelo Ezpeleta. Il peut imposer le silence aux pilotes mais il a été débordé par son flanc par des personnes qui ont de hautes fonctions comme lui et qui ont donc vocation à se tenir au-dessus de la mêlée. Pour comprendre l’impact de cette charge de Lin Jarvis, il faut se référer à l’analyse vue sur crash.net faite par l’ancien pilote de Grand Prix et champion britannique Keith Huewen.
« La position de Freddie Spencer est devenue intenable«
Sur cet aspect du sujet, il dit ainsi : « la position de Freddie Spencer est devenue intenable maintenant. Et si j’étais Freddie Spencer, je démissionnerais, juste par principe, étant donné que je ne semble plus avoir la confiance des pilotes ou des équipes ». Huewen ajoute : « une fois que les gros canons sortent comme Lin Jarvis et commencent à lancer de grosses grenades sur vous, vous êtes foutu, vraiment ». Et il termine : « permettez-moi d’ajouter une chose de plus : personne ne veut ce travail. Quand ils ont eu Freddie Spencer, je savais qui étaient les candidats avant et personne ne voulait le faire. Personne ne veut encore le faire ».
Et ce n’est pas avec ce qui se passe que les vocations vont naître… « Nous avons affaire à des gens intelligents de grande puissance. Et ici, nous avons une séance de dénigrement en public, blâmant le bouc émissaire qui est Freddie Spencer » insiste le Britannique qui regrette cette tournure des événements : « pourquoi devons-nous laver notre linge en public de toute façon ? S’ils ne sont pas satisfaits de la façon dont les Commissaires FIM opèrent, pourquoi ne gèrent-ils pas cela dans les coulisses de la bonne manière ? ».
C’est justement ce que Carmelo Ezpeleta a essayé de faire comprendre. Mais le mal est fait. Et la situation est la suivante : « il faut de la cohérence. C’est l’argument principal. Je suis d’accord, le système actuel n’est pas génial, mais comment allons-nous le réparer ? Comment Dorna, IRTA et les équipes vont-elles proposer un meilleur système ? », conclut Keith Huewen. Lin Jarvis aurait-il une idée ?