Le MotoGP vient de procéder à son shakedown en ce début de semaine sur le tracé de Sepang. L’occasion pour les pilotes et les équipes de se remettre dans le bain après une trêve hivernale bien méritée. Ce déverminage a été d’autant plus important pour les rookies, et notamment Remy Gardner qui débutera dans la catégorie reine cette saison au profit de l’équipe Tech3.
L’Australien, Champion du monde en titre Moto2, s’est confié à la suite de ces trois jours de roulage en Malaisie sur ses premières impressions, ses axes progrès et les difficultés qu’il rencontre avec son poignet lésé. Comme à notre habitude, nous reportons ici les paroles de Remy Gardner sans la moindre mise en forme, même si cela est traduit de l’anglais.
Remy, à la suite de ce shakedown, avez-vous une idée plus précise des secteurs dans lesquels vous devez progresser ?
« Ce furent trois journées très chargées. Je dois dire que la grande question me concernant lundi était de savoir si je pourais piloter compte tenu de ma blessure au poignet. Il me semble que lundi nous avons effectué un peu plus d’une quarantaine de tours, et cela m’a fait très plaisir de constater que je pouvais piloter même si, bien sûr, il m’a manqué un peu de vitesse. Le lendemain nous avons essayé et réussi à progresser en travaillant pour l’essentiel sur les réglages, et aujourd’hui nous avons réalisé un nouveau bond en avant. Donc au final nous sommes plus proches que ce que j’espérais. »
Comment va votre poignet ?
« Je dois dire qu’à la fin de chaque journée j’ai ressenti des douleurs, même si lundi et mardi c’est resté correct. Aujourd’hui dans la matinée mes sensations ont été plutôt bonnes, mais lors de mon dernier run juste avant la pause du midi j’ai commencé à ressentir des douleurs et quand je suis remonté sur la moto dans l’après-midi je n’avais tout bonnement plus de force : je ne pouvais même plus actionner correctement le levier de frein. Nous avons fait deux run et avons fini par jeter l’éponge, plutôt que d’accumuler des tours pour rien. »
« Quand je suis remonté sur la moto je n’avais tout bonnement plus de force »
Vos temps au tour n’ont cessé de progresser tout au long de ces trois jours de roulage. Dans quel secteur avez-vous le plus progressé selon vous ?
« Probablement dans la bonne compréhension de la moto. Vous savez, c’est une machine très différente de celle que j’avais en Moto2. J’ai gagné aussi en confiance au niveau de mon poignet. L’idée était vraiment d’enchaîner les tours et de bien me sentir à l’aise avec la moto, de bien comprendre ce dont j’avais besoin pour être rapide, sans compter l’analyse de la télémétrie. »
« L’idée était de bien comprendre ce dont j’avais besoin pour être rapide »
Un autre rookie cette saison, Fabio di Giannantonio, qui évolue pour le compte de Gresini Racing, n’a pas pu rouler lors des deux premières journées en raison d’un problème à l’estomac. Pareille mésaventure aurait pu vous arriver avec votre poignet… Pensez-vous que ce manque de roulage va le pénaliser à l’avenir ?
« Pour un rookie, je dirais que ces premiers temps passés en piste sont vraiment très importants pour l’apprentissage. Je pense par ailleurs que la Malaisie propose un bon circuit pour cela, avec un peu de tout en termes de pilotage, ce qui permet de bien apprendre à manier une motogp. Typiquement dans mon cas je pense que mes deux premières journées passées ici ont été très importantes, car quand bien même je n’ai pas été aussi rapide que je le souhaitais, j’ai au moins eu la possibilité d’enchaîner les tours, d’emmagasiner de l’expérience et de la confiance, et de bien comprendre ma moto. Tout est différent en MotoGP : il y a beaucoup de systèmes à prendre en compte, et c’est important de se faire la main dessus avant que les essais officiels ne débutent. »
Pour un rookie, ces premiers temps passés en piste sont très importants pour l’apprentissage »
Est-ce que Dani Pedrosa [pilote essayeur KTM, ndlr] vous a formulé quelques conseils ?
« Oui bien sûr ! Il est vrai qu’il a été très occupé avec ses propres essais, mais au moins on a eu accès à ses données, ce qui nous a permis de dresser des comparaisons. »