Après plusieurs mois d’interruption, nous reprenons notre habitude de vous reporter intégralement les propos de Johann Zarco, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.
A côté de la communication parfois un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes dans l’hospitalité du team Monster Yamaha Tech3 sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefings passés dans notre rubrique “Interviews“).
Il y a toujours le petit détail qui nous fait plonger chaque jour davantage en immersion dans le monde de la MotoGP…
Johann Zarco : « C’était une bonne reprise. 62 tours, c’est fatiguant mais j’encaisse beaucoup mieux qu’avant, donc je suis ravi de cela. On a attaqué sous la pluie et c’était cool. Cela permet d’attaquer plus tranquillement et de reprendre un peu ses marques avec la vitesse. C’était donc une bonne chose d’attaquer sous la pluie, pour aborder le sujet avec plus de tranquillité. J’ai tout de suite été bien sous la pluie donc j’ai été content d’avoir le feeling de la course qu’on avait faite sous la pluie. Pas de peur de tomber, etc., c’était de vraies bonnes sensations. En plus, j’ai été assez compétitif.
Ensuite, on a eu de belles conditions pour l’après-midi. Pas trop de tâches humides, et là, une moto que j’ai trouvée très constante, mais avec laquelle on ne va pas assez vite. Par contre, on n’a plus la dégradation de pneu qu’on avait avant. C’est à la fois un avantage pour préparer la saison, mais quand j’ai essayé d’aller vite, vraiment à la fin, en mettant le pneu soft et en roulant vite, on n’a pas fait le bon en avant qu’il fallait. Donc on réfléchit, et je crois que lorsqu’on trouvera le rythme pour aller régulièrement en 2’00 et 1’59, je pense que c’est un rythme que l’on pourra même tenir sur beaucoup beaucoup de tours. »
Tu ne remets pas en question ton choix du châssis 2017 ?
« Pas encore. Pas encore parce que la Yamaha garde ses avantages : un feeling très sûr sur l’avant. Là, j’ai aussi une bonne stabilité, et ce sont des choses importantes. Quand on sera au bout de nos solutions, alors peut-être que l’on réfléchira là-dessus, mais là, à présent, ce n’est pas le cas. »
Vous vous donnez combien de temps pour prendre votre décision ?
« Je ne sais pas ! Je reste vraiment libre d’esprit,
je les laisse réfléchir eux, car c’est vraiment avec le pneu neuf
que l’on n’est pas allé assez vite, donc il n’y a pas trop besoin
de s’alarmer le premier jour, car il faut aussi reprendre le
rythme. Et je vois que là, c’est vraiment dans le dernier quart
d’heure que j’ai senti que je pilotais vraiment comme un vrai
pilote de course, et c’est à ce moment-là qu’il faut régler la
moto. Comme l’a fait Pedrosa. Il sait piloter la moto avec un
rythme de course. Il s’est donné la moto pour ça, et donc, il l’a
fait !
Moi, j’ai peut-être une moto trop bonne pour un rythme un peu en
dessous, et là, il faut que je la règle pour un rythme
supérieur. »
Dois-tu choisir avant le Qatar la moto que tu utiliseras d’une façon définitive durant toute la saison, où as-tu la possibilité, ensuite, de revenir en arrière ?
« Non ! La décision que l’on prendra pour attaquer le Qatar, on s’y tiendra durant toute cette année. C’est donc une décision à prendre dans le courant des tests. »
Physiquement, ça va ?
« Oui, oui ! Je me sens bien et je suis nettement mieux préparé. Et je suis content car une fois qu’on arrive à enchaîner les tours ici et à supporter une belle journée d’essais, sans crampes, etc., c’est le signe qu’on peut faire une belle saison. Je me sens mieux que l’année dernière car j’ai travaillé et progressé physiquement, mais aussi parce que je suis plus habitué à la moto. »
Ton hiver n’a pas été plus actif que l’année dernière ?
« Non, non. Je laisse toujours faire mon coach sportif. Et vraiment, depuis 2014, on évolue en permanence. Et je vois que par rapport à ce que j’avais comme référence avant, je cours plus vite, j’encaisse mieux… enfin, plein de choses ! »
À un moment, tu as roulé derrière Maverick Vinales. Cela t’a-t-il apporté quelque chose ?
« Cela s’est passé presque en début de journée, quand c’était presque sec. Oui, cela a permis de prendre tout de suite le rythme de course et le « pilotage Yamaha » que l’on peut oublier en 2 mois de temps. Oui, c’était pas mal. J’ai eu Márquez pendant quelques virages et Vinales pendant deux tours. Avec ça, ton cerveau se remet tout de suite en place pour les bonnes choses. »
Questions posées en anglais…
Comment s’est passée ta première journée ?
« Cela a été une très bonne journée. J’ai fait 62 tours, ce
qui est plutôt beaucoup mais je me suis senti bien physiquement.
C’était également bien de démarrer sur le mouillé car cela m’a aidé
a débuter en douceur. C’était donc une très bonne chose. Comparé à
la course en octobre dernier, j’ai été très content de me sentir à
l’aise sur le mouillé. J’ai immédiatement eu un bon feeling et je
n’ai pas eu peur de chuter. J’ai eu de bons retours sur la
moto.
Puis, nous avons eu de bonnes conditions durant l’après-midi, avec
peu de taches d’humidité sur la piste. Nous avons alors travaillé.
Nous avons une moto très constante et avec laquelle on ne sent pas
beaucoup la dégradation des pneus. Le seul point faible pour le
moment est que je ne suis pas assez rapide pour le moment. Quand je
veux aller vite, dans les 1’59 ou en petit 2’00, je ne suis pas en
mesure de le faire, et c’est donc là-dessus que nous devons
travailler. »
Vous avez réglé votre moto de la même façon qu’elle était réglée en 2016 ?
« Oui. Car c’est la façon de travailler. Comme je l’ai dit, elle est très constante et subit peu la dégradation des pneus, donc je pense que nous sommes compétitifs en 2’01. Quand nous trouverons la solution pour faire tous les tours en 2 minutes, alors nous serons très forts. »
Quel châssis 2017 avez-vous utilisé aujourd’hui ?
« Je ne sais pas. C’est un châssis 2017 et je ne veux pas trop penser à des choses techniques. J’essaie de rester l’esprit libre pour donner des commentaires à mon équipe. »
Vous vous en fichez ?
« Oui ! (Rires) »
Quelles sont vos sensations par rapport à vos souvenirs de la dernière course ici ?
« Je me souviens de la course : j’étais sous la pluie et je me suis fait quelques chaleurs avec l’arrière. J’ai presque chuté. Là, j’ai été rapide, je me suis senti bien sur la moto et je ne me suis fait aucune chaleur sur le mouillé aujourd’hui. Cela me rend donc heureux. »
Comment est votre confiance aujourd’hui, comparée à l’année dernière où vous faisiez vos premiers tours ici ?
« J’ai beaucoup progressé. L’année dernière, j’avais des crampes partout sur le corps et je n’étais pas habitué à la vitesse. Maintenant, même au-dessus de 320 km/h, je me sens bien et je peux contrôler la moto. Je comprends les pneus et tout devient beaucoup plus facile, donc je m’amuse encore davantage. »
MotoGP #Sepang test J.1 : Chronos
1. Dani Pedrosa, Honda, 1:59,427 min
2. Andrea Dovizioso, Ducati, +0,343 sec
3. Jorge Lorenzo, Ducati, +0,375
4. Danilo Petrucci, Ducati, +0,696
5. Jack Miller, Ducati, 0,751
6. Valentino Rossi, Yamaha, +0,806
7. Marc Márquez, Honda, +0,863
8. Johann Zarco, Yamaha, +0,994
9. Cal Crutchlow, Honda, +1,095
10. Pol Espargaró, KTM, +1,141
11. Alex Rins, Suzuki, +1,200
12. Takaaki Nakagami, Honda, +1,237
13. Maverick Viñales, Yamaha, +1,287
14. Aleix Espargaró, Aprilia, +1,439
15. Tito Rabat, Ducati, +1,485
16. Andrea Iannone, Suzuki, +1,600
17. Bradley Smith, KTM, +1,672
18. Franco Morbidelli, Honda, +1,734
19. Álvaro Bautista, Ducati, +2,301
20. Sylvain Guintoli, Suzuki, +2,437
21. Scott Redding, Aprilia, +2,535
22. Yonny Hernandez, Yamaha, +2,626
23. Karel Abraham, Ducati, +2,661
24. Xavier Siméon, Ducati, +3,519
25. Tom Lüthi, Honda, +4,305
26. Michele Pirro, Ducati, +5,340
27. Mika Kallio, KTM, +6,505