Héros de la marque et toujours supporter comme ambassadeur de celle-ci, il n’est pas plus heureux qu’un Kevin Schwantz lorsqu’une Suzuki triomphe en Grand Prix. Et cette année, le légendaire n°34 a été comblé. 20 ans après le titre de Kenny Roberts Jr, une nouvelle couronne pilotes est tombée dans l’escarcelle du constructeur d’Hamamatsu. Une consécration qui adoube aussi une politique de recrutement en direction des jeunes, lancée dès que Maverick Viñales a quitté les lieux pour prendre la direction de Yamaha …
Un choix dont se souvient le Texan qui rappelle l’histoire. Par ce biais, il légitime l’audace de Suzuki à l’époque, quitte à donner des regrets à un Maverick Viñales qui pourrait aujourd’hui s’estimer bien moins heureux en MotoGP chez Yamaha … « C’était assez surprenant que Maverick soit parti, même si le projet Suzuki n’était pas encore très prometteur à l’époque » commente Kevin Schwantz. « Mais il faut avoir de jeunes talents autour de lui, et c’est exactement ce que Brivio a fait. Signer Rins et Mir était un risque, mais pour finir ils sont devenus deux jeunes et forts pilotes ».
Le même Schwantz a une relation étroite avec les pilotes titulaires de la GSX-RR : « j’ai envoyé à Rins plusieurs messages, je le fais chaque fois que je peux. C’est bien pour moi d’être en contact avec eux. Voir ce qu’ils font sur cette moto est quelque chose de spécial pour moi. Je n’ai pas beaucoup pu parler à Mir, mais il semble être un bon garçon. Je l’ai entendu parler de la pression dans la course, à quel point les choses sont difficiles pour les gens et tout ce qui se passe là-bas dans cette étrange saison 2020. Ce fut une surprise pour moi d’entendre un garçon de 23 ans parler des gens qui souffrent ».
Schwantz n’oublie pas Guintoli
Schwantz n’oublie pas non plus le pilote d’essai … « Ces deux dernières années, ces jeunes travaillent sur la moto avec Sylvain Guintoli comme testeur, pour obtenir une machine avec laquelle tout le monde est à l’aise, car si vous, en tant que pilote, n’êtes pas à l’aise sur la moto, vous n’irez pas à la limite à chaque tour. Vous ne pourrez pas aller assez vite sur cette moto et vous ne serez pas devant, car le MotoGP a un groupe vraiment fort de pilotes et de motos aujourd’hui. Vous devez être dans le jeu pour être devant. Cela a été un grand effort d’équipe et vous ne pouvez pas non plus oublier les ingénieurs au Japon et toutes les heures interminables qu’ils ont consacrées à Hamamatsu ».
Le vétéran termine en établissant un parallèle entre sa Suzuki du siècle dernier et la GSX-RR actuelle. Une évaluation qui lui permet de déceler des similitudes : « je pense que la Suzuki est toujours une moto qui tourne très bien. La moto avec laquelle je roulais changeait très bien de direction, tout était très simple, par exemple dans les virages à 90 °. La nouvelle Suzuki semble également très bien tourner dans toutes les situations, les pilotes ont souvent du mal à bien diriger la moto dans un très long virage, mais la nouvelle Suzuki avec l’électronique et tout ce qu’ils ont est une moto très solide qui rend le passage des courbes très efficace ». On rappellera que Suzuki a renoué avec la gloire l’année où le constructeur fêtait ses 100 ans. Et que le succès enregistré cette année a convaincu un sponsor d’investir dans le projet d’Hamamatsu, alors qu’il soutient déjà celui de Yamaha.