Santi Hernández est l’homme de l’ombre du box Repsol Honda que Marc Márquez a mis en lumière. Toujours à ses côtés lorsqu’il descend de sa machine, il est aussi celui qui regarde nerveusement le petit écran en fin de course, accompagnant de ses yeux enflammés son pilote en pleine bataille jusqu’au drapeau à damier. Il est le chef mécanicien du phénomène actuel du MotoGP et il a servi le précédent pendant un temps : Valentino Rossi. Il parle des deux pour signaler qu’ils ne sont pas si différents…
Santi Hernández en a fait du chemin dans le paddock des Grands Prix. Âgé de 42 ans, il se présente ainsi : « j’ai commencé comme technicien de suspension. En 1999, j’ai remporté un titre avec Criville, un autre en 2003 avec Valentino Rossi. Puis il y a eu les suivants avec Marc depuis 2013 en Moto2 et tout ce qu’il a accompli en MotoGP. Nous parlons de sept championnats que j’ai remportés avec Marc et d’un total de neuf titres. Si on m’avait dit, enfant, que j’en serais là à 42 ans, je ne l’aurais jamais cru. »
Vivre ainsi une expérience avec les deux meilleurs pilotes de l’histoire des Grands Prix, ça n’est pas donné à tout le monde. Que peut-il nous en dire ? « Valentino et Marc sont identiques à certains points de vue. Je pourrais dire que Marc est comme Valentino. Ce dernier donne l’impression qu’il n’est jamais dans le box, qu’il ne s’occupe pas de grand-chose et qu’il rigole tout le temps. Mais la vérité est qu’il étudie tout, qu’il connaît exactement le rythme de ses adversaires. Il vient dans le box et s’assoit avec ses techniciens en essayant de tout avoir sous contrôle. A cet égard, Marc fait la même chose. »
Mais être un champion, c’est aussi mobiliser ses troupes par son charisme. Et là aussi, les deux hommes ont ce point commun : « la meilleure chose qui puisse arriver est de travailler avec quelqu’un d’exigeant avec vous. Notre travail demande beaucoup. Lorsque l’on voit le pilote tout donner sur la piste, ça rejaillit sur l’équipe qui est ainsi mobilisée. Marc ne rentre pas au stand pour nous dire tu dois faire plus ceci ou cela. Lorsque vous voyez ce qu’il fait sur la piste, qu’il râpe son cuir dans les virages, alors que la moto n’est pas à 100%, vous savez que vous devez travailler plus pour vous mettre à son niveau. Le plus dur c’est lorsque vous êtes avec un pilote avec lequel il n’y a pas cette osmose. »
Une belle émulation entre pilote et équipe qui est le moteur non seulement de beaux résultats mais aussi d’une longévité dans une carrière où le plaisir a une place dominante…