En insistant sur le fait qu’un pilote ne peut pas être au-dessus de l’équipe, Razlan Razali donnait sa vision de la course et prévenait ainsi son futur pilote Valentino Rossi qu’il n’aurait pas les coudées franches. Mais ce schéma est-il une règle générale dans le paddock ? Santi Hernandez, qui est le chef mécanicien de Marc Márquez, donne une autre interprétation de cet équilibre entre le pilote et son équipe. Et elle irait plutôt dans le sens de Valentino Rossi…
Santi Hernández en a fait du chemin depuis qu’il est arrivé dans le paddock en 1996. Il avait alors 21 ans et il travaillait pour Showa. En 1999, il était avec Crivillé au HRC, et il a été aux côtés d’Harada sans parler de Valentino Rossi en 2003, chez Honda. Autant dire qu’il connaît le « Doctor », des renseignements qui ont été depuis fournis à Marc Márquez. Ce dernier, Santi l’a découvert en 2010, comme son chef mécanicien en Moto2. Depuis, ils sont inséparables.
Une relation de travail qui, avec le temps a évolué vers une forte complicité permettant de passer sans grabuges les bons et les mauvais moments : « Marc, après de nombreuses années, est également devenu mon ami, mais à l’intérieur du box, l’amitié reste à l’extérieur. Parfois nous avons aussi des discussions fortes. Mais ce n’est pas que de discuter, c’est d’avoir une discussion pour trouver une solution. Parfois, nous ne sommes pas d’accord, je ne peux pas toujours dire oui parce que c’est Marc. S’il y a quelque chose qu’il n’aime pas, je dois lui dire, parce que je veux gagner comme lui le veut. L’important est de dire les choses en face : il est très honnête avec nous et nous devons être avec lui. »
« L’équipe est très importante, mais c’est le pilote qui fait l’équipe »
De fait, on ne peut pas dissocier le pilote de son environnement et réciproquement : « l’équipe est très importante, mais c’est le pilote qui fait l’équipe, c’est lui qui la commande. Nous avons un grand capitaine en Marc, il a fait cette équipe, il a travaillé dur pour avoir son peuple avec lui. Alors c’est vrai que nous sommes capables de faire nos choses, mais la différence est faite par le pilote : j’ai travaillé plusieurs années avant Márquez, mais les résultats ne sont pas arrivés… L’attitude du pilote est fondamentale. Il transmet sa position à l’équipe. Et il est toujours calme. C’est très important pour ceux qui travaillent avec lui. Nous sommes une belle famille. C’est vrai qu’il n’est pas facile d’aller tous dans la même direction, mais on y arrive. »
Santi Hernández termine : « Marc Márquez évolue constamment, il réfléchit toujours à l’amélioration. Il a beaucoup d’ambition pour faire de mieux en mieux. Et la grande différence est qu’il s’amuse, il a une passion incroyable pour les motos. » Une philosophie qui rappelle tout de même quelqu’un… « Rossi et Márquez sont différents, mais très similaires. Les deux ont un désir incroyable. Valentino a 41 ans, mais continue d’avoir une passion folle, malgré tout ce qu’il a déjà gagné et fait. Mais il veut toujours continuer. En cela, lui et Marc sont très similaires. » Une information utile pour Razlan Razali ?