Aprilia est arrivé en MotoGP peu ou prou à la même période que Suzuki et KTM. Lorsque l’on fait le bilan de ces trois marques dans la catégorie en 2021, force est de constater que l’usine de Noale en est restée au même point alors que les Autrichiens comptent trois victoires tandis que la marque d’Hamamatsu est carrément championne du monde avec son pilote Joan Mir. A chaque saison, on annonce que ce sera la bonne chez les tenants de la RS-GP. Mais on reste sur sa faim. Pourquoi ? Un ancien pilote Aprilia explique, et il s’agit de Sam Lowes …
Sam Lowes a fait un bref passage en MotoGP, comme pilote d’usine chez Aprilia, une expérience qui aurait dû être un aboutissement mais qui a été une profonde déception. Un raté total qui a bien failli coûter la carrière de l’Anglais qui a, depuis, rebondi en retrouvant un Moto2 qui l’a révélé. Il se rappelle aujourd’hui cette période compliquée et ne mâche pas ses mots contre les hommes du projet RS-GP…
Dans une interview avec The-Race.com, Sam Lowes dit ainsi : « il n’y a que des idiots là-dedans, c’est tout. Des gens stupides qui se couvrent juste leur cul et ne comprennent pas comment ça marche. Ils ne respectent pas les autres. En course, tout est basé sur le respect et ils en manquent ».
Des propos directs qui trahissent une rancœur encore tenace de Sam Lowes à l’égard d’Aprilia. Mais l’Anglais s’en défend, avançant des éléments objectifs à son argumentation : « si un autre pilote montait sur l’Aprilia et que ça se passait bien, alors je penserais différemment. Mais finalement, c’est toujours une blague ».
Une plaisanterie qui s’illustre par exemple avec les tergiversations sur le second pilote 2021. Car le nom de celui qui rejoindra Aleix Espargarò en 2021 est encore inconnu, ce qui, pour Lowes, est injustifiable. « Comment pouvez-vous atteindre le plus haut niveau en course, être une équipe d’usine et faire quelque chose comme ça ? C’est bon pour moi, car cela me montre que certaines choses se passent encore ».
Aprilia ne séduit pas
Il en profite pour prendre la défense de ses compatriotes Smith et Redding : « il va sans dire que Bradley devrait occuper cette place si vous n’avez que ces deux pilotes. C’est un jeu d’enfant. Mais il doit y avoir autre chose en jeu. C’est vraiment bizarre et je suis désolé pour eux ». Et au sujet de Redding, qui a aussi failli sombrer après sa période Aprilia, il commente : « juste après moi, Scott a également souffert, puis est allé en BSB et il a remporté des courses et le titre. Puis il est allé au World Superbike et continue de gagner des courses. On parle maintenant de son possible retour en MotoGP. Il s’est pratiquement moqué d’Aprilia, a jeté sa combinaison au public après avoir terminé dernier à Valence 2018. Mais c’est ce qu’ils vous font ressentir et maintenant il est de nouveau devant, parce que c’est un sacré super pilote ».
En 2020, Aprilia s’est présenté avec une toute nouvelle RS-GP, prometteuse sur le papier. La crise de la Covid-19 a freiné son développement par ailleurs assuré par un seul pilote titulaire, puisque le second, Andrea Iannone était suspendu à la suite d’une procédure initiée contre lui pour cause de dopage. Cette dernière a abouti à une suspension de 4 ans, euthanasiant ainsi la carrière de l’Italien qui a été soutenu par son employeur jusque devant les marches du tribunal.
Nous sommes en 2021 et Aleix Espargaró, le fer de lance du projet MotoGP de la marque du groupe Piaggio jure qu’il veut se retrouver dans le top 6 avec la machine sortie de l’usine de Noale. Une gageure car il a fini la dernière saison au dix-septième rang. Pendant ce temps, aucun pilote de la nouvelle génération n’a considéré l’offre du second guidon de la RS-GP, préférant poursuivre en Moto2. Les vétérans Crutchlow et Dovizioso ont aussi décliné tandis que le team Gresini qui sert de refuge à la marque a déjà fait savoir qu’il ne poursuivrait pas cette collaboration à la fin de cette année…