D’une façon globale, les courses MotoGP sont plus serrés, et donc plus intéressantes, que jamais. Mais tout s’y déroule si vite qu’il n’est parfois pas inutile de revenir sur leur déroulement, courbes à l’appui.
À l’issue des différentes séances d’essais, il était difficile de cerner un favori mais, en désespoir de cause, nous avions nommé Miguel Oliveira comme l’homme fort du Grand Prix à venir.
La course ne nous a pas démenti même si, au final, Marc Márquez s’est avéré à la fois le plus malin et le plus courageux, avant d’empocher la mise !
Retour sur le Grand Prix d’Allemagne, avec les courbes mais aussi les images prises d’hélicoptère pour bien comprendre le départ…
A l’extinction des feux rouges… C’est Fabio Quartararo qui réagit le plus vite. Sa Yamaha M1 est légèrement dirigée vers la trajectoire d’Aleix Espargaró et on peut supposer que le Français avait choisi de bloquer ce dernier plutôt que de tenter de contrer une envolée de la Ducati de Johann Zarco qui, finalement, ne s’est pas avérée spectaculaire.
La Yamaha numéro 20 se propulse donc en tête et vient se placer devant l’Aprilia du Catalan pendant une fraction de seconde avant de retrouver la partie gauche de la piste. Cette fraction de seconde est très importante car elle contraint Aleix Espargaró à très brièvement soulager l’accélérateur, juste au moment où Miguel Oliveira arrivait derrière lui avec la plus forte accélération (voir une explication ici).
Là, ce n’est plus un simple soulagement mais bien une coupure
des gaz à laquelle on assiste de la part du vainqueur à Barcelone,
puis le début du freinage, une dizaine de mètres trop tôt.
Au final, Miguel Oliveira, qui était parti 6e et
se trouvait déjà en 3e position, se fait dépasser dans cette phase
par un Marc Márquez qui traverse la piste de
gauche à droite puis par Jack Miller à l’intérieur
du virage, et se retrouve 7e au premier virage, Johann
Zarco ayant repris l’avantage à l’extérieur.
Au total, alors que la KTM numéro 88 faisait globalement preuve du meilleur départ, Miguel Oliveira concède 6 dixièmes de seconde à Marc Márquez dans ce seul premier secteur.
La course s’est-elle déjà jouée à cet instant ?
Non, car dès le quatrième tour, moment où le pilote KTM a pu doubler Fabio Quartararo au dernier virage du troisième tour, Miguel Oliveira a montré qu’il était alors le plus rapide en course, bien que rapidement bouchonné par Jack Miller et Johann Zarco.
Le 9e tour a sans doute été le moment-clé de la course, avec l’apparition des gouttes de pluie. Marc Márquez a alors ralenti …d’un dixième de seconde (1’22.552 contre 1’22.430 au tour précédent) tandis que Miguel Oliveira a baissé son rythme d’un seconde pleine (1’23.327 contre 1’22.271), tout comme d’ailleurs Fabio Quartararo dont nous reportons également la courbe à titre indicatif.
Cette seconde, elle manquera au pilote KTM, débarrassé d’Aleix Espargaró au 11e tour, pour pouvoir porter une attaque, malgré le meilleur tour en 1’21.701 réalisé au 15e passage pour répondre au 1’21.772 de Marc Márquez au tour précédent. Dans la foulée, Miguel Oliveira donnera tout du 18e au 25e tour pour réduire son écart sur Marc Márquez. Ce ne sera pas suffisant…
Miguel Oliveira : « J’ai vraiment essayé. Je lui ai mis la pression et j’ai fait du mieux que je pouvais. Je n’avais pas la meilleure situation pour gérer le pneu car je l’avais beaucoup sollicité en essayant de revenir vers lui, et j’ai senti qu’il avait le contrôle de la course. À trois tours de la fin, il a forcé un peu plus alors que j’étais complètement vidé. Cela a motivé au moins ma décision concernant la course, donc il a augmenté l’écart à 1,5 seconde et à partir de là j’ai décidé de préserver la deuxième place et de simplement ramener la moto au garage. »
Dimanche dernier, Miguel Oliveira avait la meilleure accélération au départ et était le plus rapide en piste, mais Marc Márquez a été le plus opportuniste au départ et n’a pas bougé un cil quand les gouttes sont tombées : Du grand art de la part du champion retrouvé !
Vivement dimanche prochain !