Chez Petronas, on s’est résigné à lâcher sa découverte Fabio Quartararo en direction du team usine Yamaha. En échange, c’est la légende vivante Valentino Rossi qui arrive, mais dans une phase terminale de sa prolifique carrière. Le team manager Wilco Zeelenberg explique comment il va organiser cette installation, avec notamment une décision qui peut paraître symbolique, mais qui est lourde de sens…
15 ans d’histoire commune, ça marque les esprits et c’est justement ce qui lie Rossi à Yamaha. Une histoire qui se termine sous les couleurs officielles, mais qui va se poursuivre en 2021 avec une moto de dernière génération au sein de l’équipe satellite Petronas. Un changement qui est loin d’être une rétrogradation au vu des résultats de 2020. En effet, les machines malaisiennes ont remporté six des sept victoires Yamaha cette saison…
Certes, mais l’enseigne Petronas, de son côté, accomplit-elle aussi une bonne affaire ? La longueur des discussions au sujet d’un contrat reconnu comme complexe au vu de la dimension des parties prenantes est l’indice d’une relation attendue comme particulière. Cependant, le team manager, Wilco Zeelenberg, pour qui le Doctor n’est pas un inconnu, et réciproquement, tiendra à garder le contrôle…
Sur l’historique d’une situation à présent actée, il commente : « c’était une combinaison de choses. En 2019, nous avons dit à nos pilotes que notre objectif en tant qu’équipe satellite était de faire le maximum afin qu’ils puissent être transférés dans l’équipe usine. Il était clair dès le départ que nous allions perdre Fabio en raison de son excellente performance de l’année dernière. Il aurait préféré rester avec nous, mais les différences financières auraient été alors trop importantes pour lui ».
« Yamaha voulait Fabio et nous ne voulions pas nous battre. Yamaha avait également déjà promis à Valentino une place pour la saison 2021. Puis la question s’est posée : pouvons-nous faire en sorte que Valentino obtienne de meilleurs résultats que cette année ? Il y avait d’autres pilotes sur le marché, mais si vous ne pouvez pas vous décider sur un nom particulier, et Yamaha a promis à Valentino ce poste avec nous. Il aurait été stupide de ne pas envisager au moins ce défi avec Valentino ». Un résumé qui montre bien que Petronas n’a jamais eu la main sur ce dossier de recrutement…
Petronas déterminera la stratégie
Mais maintenant que l’affaire est faite, Zeelenberg signale que Rossi sera un pilote comme un autre. Un message qu’il a déjà fait passer en positionnant le Doctor de façon particulière dans le box : « Vale est une personne importante dans ce monde, mais nous avons été très clairs avec lui : si vous roulez pour Petronas, nous déterminerons la stratégie. Bien sûr, il voulait emmener son peuple avec lui. Nous lui avons dit qu’en fin de compte, nous avons la responsabilité finale envers Petronas, malgré son contrat avec Yamaha. Nous lui avons également dit qu’il remplacera Fabio, donc qu’il prendra également sa place dans les stands ».
Un point sur lequel Zeelenberg insiste : « il sera du côté gauche du box. Ce n’est donc pas l’autre côté auquel il était habitué dans l’équipe de l’usine. Cela peut sembler un détail, mais il était important qu’il ne prenne pas la place de Franco. Nous voulons qu’ils se motivent mutuellement ». Sa marque d’autorité étant affirmée, le même Zeelenberg relâche la pression en concluant sur Speedweek : « c’est un honneur pour toute l’équipe. C’est un honneur d’être le chef d’équipe ou le mécanicien de Valentino Rossi. Ce sera également un défi pour nous car nous essaierons de répéter les résultats que nous avons déjà obtenus avec Fabio au cours des deux dernières années ».
En 2021, Valentino Rossi aura une M1 de dernière génération tandis que son équipier Franco Morbidelli qui est issu de son académie VR46, continuera avec une Yamaha 2019. Une option qui lui va à ravir, au vu de ses bons résultats 2020 qui l’ont amené jusqu’au rang de vice-champion du monde…
