La cuvée rookies 2021, nous vous l’accordons, est pour
le moment assez discrète. Pourtant, il s’agit de l’une des plus
fournies, niveau talent brut, sur la dernière décennie. Ceci est
assez paradoxal, mais nous allons nous expliquer en détail dans
cette analyse, au fil d’un petit bilan individuel quant aux
principaux intéressés.
Hormis Lorenzo Savadori, débarqué du championnat
italien, les rookies Jorge Martín, Luca
Marini et Enea Bastianini étaient très
attendus. Dans les catégories inférieures, les trois ont été très
impressionnants; On compte d’ailleurs deux champions du monde parmi
cette sélection.
I. Lorenzo Savadori
Le moins en vue des quatre larrons, et pour cause. Collé à la
dernière place du championnat, l’italien peine à emmener
l’Aprilia RS-GP. Malgré trois Grands Prix
préparatoires effectués l’an dernier (sans plus de succès), la
sauce ne prend pas. Un cas difficile à expliquer.
En effet, personne ici ne peut garantir que Savadori n’est pas «
assez bon » pour la MotoGP. Certes, il n’est pas prêt, c’est une
évidence, mais il ne faut ne pas omettre les beaux espoirs nourris
au Mans, où le passage en Q2 a été grandement bénéfique pour
l’équipe.
À l’heure où ces lignes sont écrites, son meilleur résultat est une
14e place, acquise au Portugal. Plus que sa performance véritable,
c’est la comparaison avec son coéquipier Aleix
Espargaró qui fait mal. Ce dernier joue devant, et
pourrait même inscrire un podium avant la fin de l’année.
Pour nuancer, nous pouvons affirmer que l’Espagnol est l’un des
meilleurs pilotes de la dernière décennie, qui aime avoir la main
sur le développement et à raison : Ses choix finissent souvent par
payer, compte tenu du matériel dont il dispose au départ.
Savadori doit composer avec cette contrainte, mais c’est le jeu.
Malheureusement, nous ne voyons pas comment cela pourrait
s’améliorer sur les dix Grands Prix restants.
II. Luca Marini
Sans doute l’une des surprises de cette année : Ne pas voir Marini
dans le top 10. Son parcours dans les petites catégories, notamment
en Moto2, était gage de panache, d’intelligence de course
et de caractère au guidon.
La signature dans la structure Esponsorama VR46,
une écurie « idéale » pour le développement de jeunes pilotes,
allait également dans ce sens. Il n’en est rien. Marini est
étrangement discret, comme s’il n’osait pas prendre de risque sur
sa moto.
Certes, il ne dispose « que » d’une Desmosedici
GP19, mais nous parlons plus d’attitude que de résultats.
L’italien ne tente pas grand-chose, ne se fait pas remarquer.
Certes, il ne tombe jamais (à l’image de
Fabio Quartararo, il a terminé toutes les courses
jusqu’à maintenant), mais compte trois 12èmes places pour meilleurs
résultats.
Marini est un excellent pilote, la solution se trouve sans doute
dans sa tête. Une fois qu’il sera dans son élément, nul doute qu’il
parviendra à scorer dans le top 10. La présumée signature chez
Ducati VR46 Aramco l’an prochain pourrait lui être
mentalement très bénéfique.
Une lueur d’espoir existe toujours pour la fin d’année !
Surveillez-le en Autriche, c’est notre
conseil.
Rendez-vous demain pour la suite et fin de cette analyse
!
Photo de couverture : Michelin Motorsport