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Romano Albesiano

Si Romano Albesiano avait travaillé chez Suzuki et qu’un conseil d’administration lui avait demandé si un engagement en MotoGP avait toute sa pertinence, peut-être que la vie des GSX-RR en aurait été prolongée. Mais l’Italien est dans les rangs d’Aprilia et aux responsabilités depuis que Gigi Dall’Igna a quitté Noale pour Borgo Panigale. Il a tout fait, de manager à directeur en passant par ingénieur, qui est son cœur de métier. Puis Massimo Rivola est arrivé en 2019 et l’a libéré des fonctions qui le freinaient dans son travail de développement de la RS-GP. En 2022, on voit le résultat apporté par ce duo et l’impact sur une entreprise Aprilia dont l’embellie rayonne sur le groupe Piaggio tout entier. On est définitivement loin de la vision du monde et des gens, exprimée depuis le Japon…

Le directeur technique d’Aprilia, Romano Albesiano est le mieux placé pour contempler en 2022 la dimension du travail acharné et difficile commencé en 2015. Depuis l’an passé et le podium pris à Silverstone, la RS-GP n’a eu de cesse de monter en puissance avec Aleix Espargaró dessus depuis 2017. Cette saison, la première victoire est arrivée en Argentine et à la mi-temps de cette course au titre, les hommes de Noale, avec leur pilote qui a toujours été dans les points au terme des 11 courses jusque-là disputées, sont les premiers challengers du Champion du Monde Fabio Quartararo, en tête du classement général provisoire. Pendant ce temps, un Maverick Viñales à la vélocité reconnue par tout le paddock commence à se faire à une monture équipée d’un V4, et donc différente de sa culture forgée avec le quatre cylindres en ligne Yamaha.

A propos de Viñales, Romano Albesiano aimerait que l’adaptation se passe plus vite : « ce qui ne me réjouit pas en ce moment, c’est que seul Aleix a atteint le niveau pour être au top. Mais Maverick se rapproche » dit l’Italien. « Je serai heureux quand Maverick atteindra le même niveau qu’Aleix. Ensuite, nous pourrons dire que nos deux pilotes peuvent utiliser notre moto au maximum. Nous sommes proches. C’est très important, oui. C’est pourquoi il est très important d’amener Maverick au niveau d’Aleix. Comme je l’ai dit, ils sont très proches dans certaines situations, mais Aleix a ce petit plus ». Et il précise : « nous parlons de l’entrée du virage et du milieu du virage, en particulier sur le tour rapide. Il faut travailler sur cet aspect, c’est un aspect mécanique ».

Romano Albésiano

Romano Albesiano : « c’est une histoire merveilleuse, ce qui se passe est très beau« 

Reste que réussir dans la compétition la plus huppée sur sport-moto est une source de motivation pour tous les personnels d’un constructeur. Romano Albesiano s’exprime ainsi sur Speedweek : « je suis très heureux du soutien que nous recevons de la société, en particulier du président qui nous a toujours soutenus. Dans l’ensemble, je pense que c’est une histoire merveilleuse. Nous avons souffert, souffert et encore souffert pour finalement atteindre un bon niveau. Je suis juste très heureux que les efforts aient été récompensés à la fin. Nous avons dû changer tellement de choses, il y a eu de la malchance et nous avons probablement pris de mauvaises décisions. Mais à la fin, si vous persévérez encore et encore… ».

Il ajoute : « je suis très heureux pour le groupe Piaggio et pour les gens de Noale, ainsi que pour tous ceux qui travaillent sur les chaînes de montage de l’usine, pour tout le monde. Ce qui se passe est très, très beau ». Une synergie, une implication, des sentiments et une reconnaissance envers un ensemble ainsi valorisé dans l’entreprise qu’un froid conseil d’administration ne fonctionnant que pour une minorité anonyme ne jurant que par les chiffres et les courbes indiquant leur plus-value ne voudra jamais considérer.

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