Entre autres nouveautés qui pèseront sur une saison 2023 révélant décidément de nombreuses inconnues, il y a ce nouveau format des Grands Prix avec les fameuses et inédites courses sprint. Avec une forme d’avidité mêlée à une authentique crainte, les protagonistes du MotoGP s’apprêtent à faire ce grand saut dans l’inconnue qui ne concernera pas seulement les pilotes. La preuve avec le patron de la technique d’Aprilia Romano Albesiano, qui ne cache pas sa préoccupation.
Romano Albesiano est un ingénieur. Et il n’y a rien de pire pour ce type de personne que de se lancer dans une compétition sans la moindre donnée préalable lui permettant d’anticiper un tant soi peu les événements. C’est justement ce qui va arriver le 25 mars à Portimao, tracé qui accueillera non seulement le premier Grand Prix de la saison 2023 qui sera donc celui du Portugal, mais aussi la toute première course sprint de l’histoire du MotoGP. Ce samedi-là, à 15h00, sur la moitié de la distance de la compétition toujours prévue le dimanche, une nouvelle frontière sera passée. Vers quelle destinée ? C’est toute la question.
L’homme des datas pour Aprilia en est réduit à juste prendre date et aux conjectures. Sur Speedweek, il donne ainsi son sentiment : « ce n’est pas clair, nous essayons de comprendre » avoue-t-il avant de préciser : « le niveau de stress des personnes et des pilotes sera plus élevé, c’est sûr. Mais en ce qui concerne les pièces ou les aspects techniques, nous ne savons pas, même si le kilométrage global ne changera pas tant que ça ».
Romano Albesiano : « peut-être que le risque de chute sera plus élevé »
Il ajoute : « peut-être que le risque de chute sera plus élevé car il y aura plus de départs et la pression en course est différente, mais d’un point de vue purement technique je ne vois pas de grande différence. Je peux aussi imaginer qu’une gestion différente sera nécessaire dans certains domaines, par exemple avec les pneus. Nous devrons faire quelque chose différemment, mais je ne pense pas que ce sera super critique ».
Les pilotes explosifs devraient avoir un avantage sur la moitié de la distance de course, comme la jeune star de Pramac Ducati, Jorge Martin. Mais à quels pilotes Aprilia conviendraient les courses sprint ? Romano Albesiano répond, en commençant par ses deux nouveaux pilotes nichés dans le team satellite tout aussi inédit, RNF : « nous ne savons pas vraiment comment Miguel Oliveira et Raul Fernandez vont se comporter sur notre moto. C’est pourquoi nous ne pouvons pas encore évaluer cette situation. Quant à Maverick Viñales et Aleix Espargaró, tous les deux sont parfois super rapides dans la première partie d’une course… Mais je ne dirais pas en général que c’est notre grande force ». Il faudra regarder pour comprendre, et c’est d’ailleurs tout l’intérêt recherché par cette nouvelle formule…