pub

Entre autocritiques et actes de contrition dans un discours qui veut montrer comme une prise de conscience, il semblerait bien que l’on soit à l’aube d’une révolution dans le projet Aprilia en MotoGP. Un mot fort qui est même repris au plus haut niveau. Ainsi, l’homme de la technique Romano Albesiano lâche le morceau en vue de 2020. Enthousiasmant ? Voire, car comme trop souvent, aucun délai sur la réalisation des intentions n’est formulé…

Mais Aprilia va dans le bon sens. Durant cette trêve estivale, les hommes de Noale n’ont pas pris de vacances. Foi de Romano Albesiano : « nous travaillons dur. Au cours des derniers mois, nous avons développé des outils permettant de comprendre clairement nos faiblesses et nous les avons identifiés en équilibrant la répartition des masses, en se penchant sur la gestion électronique. Nous nous concentrons principalement sur le premier de ses aspects, qui présente plus d’inconvénients ».

« Nous produisons une quantité importante de nouvelles pièces que nous apporterons aux tests de Brno. Nos pilotes disposeront d’au moins deux cadres, d’un bras oscillant et d’autres choses. Il y aura ensuite des évolutions pour la partie électronique, car nous avons beaucoup d’idées sur la meilleure façon de gérer au mieux le contrôle du couple et de la traction. Dans ce domaine, la contribution d’Andrea Iannone a été importante » assure l’Italien sur GPOne.

Un Andrea Iannone qui, au passage, n’est pas remis en cause. C’est même tout le contraire ! « Nous sommes dans une phase où les pilotes qui changent de moto trouvent cela difficile, mais ils fournissent en revanche des informations très importantes. Andrea nous a donné des indications sur certaines caractéristiques que notre moto n’a pas et qui sont fondamentales dans le MotoGP actuel. Je pense que nous devons encore nous adapter à lui, plutôt que lui à la moto. Peut-être que ce processus avec Iannone dure plus longtemps que je ne le pensais ».

De même, si certaines choses vont être chamboulées, il en est une qui ne sera pas touchée : « nous avons réfléchi à ce dont nous avons besoin pour être plus compétitifs : Plus de puissance, une meilleure répartition du poids, etc. L’évolution de la pensée mène à un point où vous comprenez que vous avez besoin d’un changement majeur ». Cependant… « Nous poursuivrons avec le V4. L’optimisation du concept est plus importante que le concept lui-même et constitue le chemin que nous voulons suivre ».

Un chemin qui sera encore long : « pour l’année prochaine, nous avons décidé de prendre le chemin de la révolution plus que celui de l’évolution. Cela implique des délais plus longs pour la réalisation de la nouvelle moto, nous parlons de changements très importants et je ne peux donc pas dire avec certitude quand le nouveau prototype fera ses débuts ».

D’autant plus qu’en plus du travail sur la moto, il y a aussi une réorganisation interne en cours, après le constat de certaines carences : « il ne suffit pas de parler de ressources, mais de la façon dont vous les exploitez et de leur valeur. Avoir le potentiel ne suffit pas, vous devez savoir comment l’utiliser. Cela dit, il y a des zones dans lesquelles nous sommes objectivement faibles, mais il y a eu récemment des insertions de haut niveau ».

Albesiano termine en nous éclairant un peu sur le nébuleux communiqué sorti de la commission des Grands Prix et faisant état de la gestion des « zones grises » réglementaires au sujet de l’aérodynamique : « ce n’est pas à moi d’entrer dans les détails, mais je peux dire qu’un pas en avant a été fait. Les règles en vigueur convenaient à la moto d’il y a quelques années, l’aérodynamique joue désormais un rôle important dans la performance. Il s’agit de laisser moins de discrétion à ceux qui doivent choisir les différentes solutions ». Les constructeurs savent donc à quoi s’en tenir. C’est toujours rassurant…

Tous les articles sur les Pilotes : Andrea Iannone

Tous les articles sur les Teams : Aprilia Racing Team Gresini