C’est le nouveau nom d’un marché des transferts qui a déjà écoulé ses produits phares. Alex Rins est celui-là et il n’a pas l’intention d’être négocié au rabais. Le pilote de 20 ans a un talent certain, mais pas encore de titre mondial en poche. A 20 ans, il lorgne sur un MotoGP qui lui fait de l’œil, mais ses conditions restent exigeantes. L’actuel pilote de Sito Pons veut un guidon d’usine d’entrée et pour une durée de deux ans. Ce qui réduit sérieusement les opportunités.
Car les places se font rares à présent chez l’élite. Et encore plus au sein des usines. En fait, il n’y en a qu’une seule qui a encore une place vacante : Suzuki. Il y aussi une Yamaha disponible chez Tech3, sauf que là, on est chez des privés. Alors ? Rins, sur orbite autour de la planète Suzuki ou satellisé chez les Gaulois d’Hervé Poncharal ? Un dilemme qui pourrait finir par une troisième saison en Moto2 !
Pourquoi ? Parce que Suzuki voudrait fidéliser l’Espagnol quatre ans. Pas moins. Un contrat de deux ans et deux ans d’option. Ce qui se comprend du point de vue d’une usine d’Hamamatsu qui a révélé pour Yamaha le talent de Maverick Viñales. Ce dernier avait un contrat de deux ans plus une année en option. On a vu le résultat : « nous ne voulons plus investir à nouveau sur un espoir et le former pendant deux ans » a clairement déclaré Davide Brivio sur Speedweek. « C’est ce que nous avons fait avec Viñales puis nous l’avons perdu ». Une position d’autant plus facile à assumer que Suzuki a déjà recruté Iannone et fait patienter un Aleix Espargaró encore véloce et toujours solide.
Rins n’est donc pas en position de force pour faire plier Suzuki. Et Yamaha ? Du côté d’Iwata, la marge de manœuvre est encore plus réduite. Rossi ne partira que dans deux ans et Viñales a signé pour deux saisons. Reste Tech3, mais Rins ne pense qu’à un team officiel. Lin Jarvis précise : « nous n’avons jamais approché Alex Rins pour être l’équipier de Valentino Rossi et nous ne l’avons jamais envisagé pour ce poste. Ce serait un pari osé pour une équipe qui se bat pour le titre mondial. Alex Rins a clairement dit qu’il ne pensait qu’à un guidon d’usine ».
Voilà la porte de Yamaha fermée à double-tour. Reste l’entrée de service Tech3 : « les motos qui sont chez Tech3 sont très proches des M1 officielles. S’il décidait d’aller chez Tech3, il serait plus que le bienvenu. Car c’est un talent en devenir. Mais je ne sais rien de ses intentions. Peut-être qu’il va trouver sa moto d’usine en 2017, peut-être qu’il va briller l’an prochain en MotoGP, peut-être qu’il va attendre. Je n’en sais rien ».
Personne ne sait donc rien et pas plus de monde n’est prêt à se plier à ses conditions. Alex Rins semble s’être mis dans l’ornière en formulant des exigences qui le font passés pour présomptueux. Du coup, il pourrait bien se retrouver sans rien. Une idée qui germe dans l’entourage du pilote : « à 20 ans, il peut encore faire une troisième saison en Moto2 » a dernièrement déclaré son père au Mugello.