Carmelo Ezpeleta a réussi le tour de force, avec ses troupes de Dorna, à rassembler le paddock des Grands Prix mis en danger par la pandémie que l’on sait pour mieux le préserver et organiser, envers et contre tout, une saison de MotoGP. Cependant, ce tour de force a un prix à payer : un calendrier réduit, mais intense, et, surtout, un protocole sanitaire aux airs de strict règlement intérieur. Il faudra le respecter, sous peine de disparaître… L’Espagnol de 74 ans à la main de fer dans un gant de velours rappelle à tous comment il faudra se comporter à Jerez, qui sera l’ouverture des hostilités du MotoGP à la mi-juillet…
Carmelo Ezpeleta a fait ce qu’il faut et comme il le faut pour sauver son paddock face à la crise du Coronavirus. A l’approche du premier meeting à Jerez organisé dans le monde d’après, il demande à présent, et c’est bien légitime, à ses ouailles de montrer autant de sens des responsabilités qu’il en a assumé envers elles au plus fort d’un confinement mortifère…
Il mobilise ainsi les esprits : « vous devez être très prudent. Nous avons fait beaucoup et c’est dans l’intérêt de toutes les personnes impliquées dans le championnat. J’espère que la situation s’améliorera pour le mieux, mais cela peut encore empirer ». Il ajoute : « notre protocole a été élaboré au cours de la pire phase de la pandémie. Je pense que le protocole est adapté au pire des cas. Si nous nous y tenons, tout ira bien ».
Sur la question du huis-clos, il rappelle : « Jerez voulait vérifier si un petit nombre de visiteurs pouvaient venir au Grand Prix. Mais à notre avis, cela aurait été une bombe à retardement si 10 000 personnes étaient venues. Il aurait été impossible de les contrôler. Moi, je suis ouvert aux suggestions, mais elles doivent être appropriées ».
« Nous allons utiliser une application avec localisation »
Carmelo Ezpeleta a donc aussi la main ferme. Et il confirme : « nous ne sanctionnerons pas les gens, mais ceux qui se comportent de manière inappropriée et sont infectés doivent sortir. Si nous voyons quelqu’un du paddock dans un bar, nous le testerons. Si le résultat est positif, nous le ferons, ainsi que d’autres personnes infectées. Nous allons utiliser une application avec localisation ».
« Mais je dois aussi dire que j’ai une grande confiance dans les gens. Tous ceux qui travaillent dans ce championnat sont conscients de la gravité du problème. Il y a eu une phase où nous ne savions pas si nous allions traverser cette épreuve ». Cependant… « Il y en a qui ne se sont pas comportés correctement. Mais je m’y attendais. Après 30 ans, nous nous connaissons tous bien ».
Le patron de Dorna termine sur Motorsport-Total sur la crise économique qui impacte surtout les équipes de Moto2 et de Moto3. Il comprend, mais il n’est pas dupe non plus… « Je pense que l’aspect économique ne doit pas être utilisé comme excuse. Si tout se passe bien, nous aurons 13 grands prix. Dorna paiera tout le monde en conséquence, aucune somme ne sera réduite ». A bon entendeur…