Entre Remy Gardner et KTM la rupture est consommée et le ressentiment mutuel inscrit pour un moment dans les esprits des protagonistes. L’Australien tentera de remettre sa carrière sur les rails après cette première année pour le moins ratée en MotoGP en épousant la cause du WSBK. De la RC16, il passe à la Yamaha R1 au sein d’un team satellite GRT qui a les moyens de ses ambitions. Il y retrouvera le double Champion du Monde Supersport Dominique Aegerter face auquel il oppose sa couronne acquise en Moto2 en 2021. Comme quoi, en une saison, tout peut basculer…
Et pour Remy Gardner le renversement de fortune a été si brutal qu’il a laissé des traces. Ainsi, dans un entretien accordé à Speedweek, il fait comprendre qu’il ne veut plus entendre parler de MotoGP et encore moins de KTM. On lit ainsi de lui ces mots assez durs sur sa dernière expérience sur la RC16 : « je suis sorti juste pour presque me tuer pour être honnête. C’est bien de ne plus avoir à refaire ça ». Et lorsqu’on lui demande ce qu’il pense du nouveau format des Grands Prix pour 2023, il clôt ainsi le débat : « je m’en fiche, ce n’est plus mon problème. Je ne viendrai pas pour regarder, vous pouvez me chercher longtemps ».
Pourquoi tant de haine ? Peut-être parce que l’Australien est désespéré de s’être ainsi fait rejeter par l’être tant aimé… Car dans le même temps, il ne cache pas qu’il a comme le cœur brisé. Sa désillusion va plus loin qu’une nécessaire orientation de carrière : « le MotoGP était quelque chose que je voulais continuer parce que c’était un grand rêve pour lequel j’ai travaillé toute ma vie », a-t-il déclaré à propos de sa sortie des Grands Prix. « J’ai fait tellement de sacrifices pour ça. Ça va me manquer de ne plus être ici. Je n’avais pas l’impression que mon séjour ici était terminé. Mais il l’est probablement. Bien sûr, je ne sais pas s’il y aura une chance de revenir ».
Remy Gardner : « je ne veux plus être le dernier«
Remy Gardner insiste même : « j’ai l’impression que je n’étais pas encore prêt à partir. Je pense que j’aurais pu faire quelque chose ici. Je ne suis pas sûr. Mais peut-être que j’aimerais tellement les Superbike que je ne voudrais pas revenir. Je ne sais pas ». Et il ajoute : « il y a une partie de moi qui me dit que je veux revenir et leur prouver, et vous savez de qui je parle… ». Le ressentiment est décidément fort.
L’Australien termine sur la façon dont il aborde sa nouvelle aventure 2023 : « le package dont nous disposons pour l’année prochaine ne devrait pas être trop mal. Ça devient intéressant. J’espère que nous pourrons nous battre pour les podiums parce que c’est ce que je veux vraiment. Je ne veux plus être le dernier ».