MotoGP Red Bull Ring 1 Valentino Rossi : « j’ai vraiment eu peur, même maintenant je ne me sens pas bien »

A l’écouter, en 26 saisons au plus haut niveau de la compétition moto, Valentino Rossi n’avait jamais connu un tel instant d’effroi, une telle peur. Voir fondre sur lui les motos en perdition de Franco Morbidelli et de Johann Zarco alors qu’il était sur sa trajectoire de course restera un instant graver dans sa mémoire. Quelle conséquence ce genre d’incident peut avoir sur la volonté de poursuivre en Grand Prix chez un pilote qui va vers ses 42 ans ? C’est toute la question…

Valentino Rossi a fini cinquième de ce Grand Prix d’Autriche mouvementé et premier du clan Yamaha qui a été pour le moins malmené sur le Red Bull Ring. Il grappille des points au championnat sur le leader Fabio Quartararo, huitième de ce quatrième meeting de l’année. Mais ce qui lui reste à l’esprit, ce n’est pas ça…

Après avoir posé le problème Johann Zarco dans cet accident qui animera la prochaine réunion de sécurité des pilotes, Valentino Rossi avoue être secoué par cet événement qui aurait pu lui coûter cher… « Comment était-ce ? Effrayant, terrifiant, dangereux » rappelle-t-il. « J’ai eu très peur, il va falloir voir ce qui va se passer dans les prochains jours. Maintenant je suis avec mon frère et Celestino Vietti, je vais essayer de mener une vie normale, de réfléchir à comment m’améliorer. Cela m’aidera ».

« La faute est à l’agressivité qui continue d’augmenter »

Le coup au moral est certain : « le second départ a été un moment difficile, ce n’était pas facile de trouver la concentration, mais je n’avais pas le choix. Je ne voulais pas dire ciao et rentrer à la maison. J’ai juste essayé de ne pas y penser, mais ce n’est pas facile à faire maintenant non plus. J’ai appelé ma copine qui a été détruite, maintenant je vais entendre parler ma mère ».

« Je dois faire une prière à quelqu’un, à ceux qui décident là-haut. J’ai vraiment eu peur, même maintenant je ne me sens pas bien, c’était très dangereux » ressasse-t-il. « C’est une piste un peu dangereuse à certains endroits, surtout lors du freinage dans les virages en épingle à cheveux. Cependant, je pense que le manque de respect envers les autres coureurs est plus dangereux ».

Un dernier point qui le préoccupe : « ils disent que c’est un championnat court, il y a 15 courses, il y a de la pression. Je pense qu’à Jerez, la cause des accidents était la chaleur, à Brno un asphalte avec beaucoup de trous et peu d’adhérence, mais en Autriche, la faute est à l’agressivité qui continue d’augmenter. Tout le monde veut essayer, d’un côté c’est bien, mais il ne faut pas en faire trop. Tout le monde doit garder à l’esprit que notre sport est un danger ».